UN FANTASME DE CYPRINE (Ep 3)

UN FANTASME DE CYPRINE (Ep 3) | AfroRaise

Je ferme les yeux pour l'embrasser que soudain par un maudit des hasards mon téléphone se mit à sonner.

 

Moi : zut ! J'ai oublié de le mettre sur silence. Merde

 

J'étais en colère, vraiment très en colère. Et ma colère monta d'un cran quand j'aperçus le nom d'Alex sur l'écran. Je décroche, et sans le saluer, lui demande ce qu'il y a

 

Alex : Man changement de dernière minute. Le prof vient de se libérer. On a cours à 10h

Moi : Si c'est une blague, elle est très amère

Alex : Suis sérieux Man. Bah t'as qu'à ne pas venir

 

Je raccroche et envoie furieusement balader le téléphone dans le canapé. Je reste un moment pensif puis reprends mes esprits.

 

Régina : c'était qui?

Moi : Alex

Régina : Et?

Moi : Apparemment le prof a pu se libérer plus tôt, donc on a cours à 10h

Régina : Donc ? (Dit-elle en tirant sur l'élastique de son string. Elle le relâche tout en me fixant droit dans les yeux)

 

Je pus lire dans son regard un mélange de provocation et de désir. Comme je ne réagissais point, elle fit un pas vers moi, m'empoigne le bras et me tire vers elle sans brutalité ni précipitation. Pendant qu'elle avait ses mains sur ma taille, je saisis son cou pour l'embrasser. Elle me stoppe une fois de plus dans mon élan. La frustration me gagnait. Le temps d'une seconde je me vis catapulté sur le lit, je ne maîtrisais plus la situation. Elle continuait son approche tout en balançant des reins et passant ses mains sur son. Spectacle non déplaisant, mon cinquième membre me fit signe qu'il était prêt à l'assaut. Pendant un bref instant je me laissais emporté, la réalité n'existait plus, le cours de 10h je l'avais déjà oublié. Soudain je me mis à crier...

 

 

Moi : NON NONNONNONNON (tout en balançant des bras pour qu'elle s'arrête )

 

Pour elle ça devrait être un jeu puisqu'elle continuait son avancée. Puis Baamm. Mon ordinateur et mon ventilateur s'étaient retrouvés sur le carreau. Elle dégringola et s'écrasa sur moi dans le lit. Son pied s'était accroché aux fils qui reposaient sur le sol faisant tout tomber. La tête du ventilateur se détacha systématiquement du reste suite au choc et le PC tomba sur le côté. Dans un mélange de colère et de frustration je l'ai poussé frénétiquement de côté puis me suis dirigé vers le sol.

 

Moi : MERDE. Tu ne vois pas où tu mets les pieds ? T'as tes yeux dans ta culotte ou quoi?

 

Le ventilateur était irrécupérable. L'ordinateur, aussi refusait de s'allumer malgré que je l'ai secoué dans tous les sens et tapoté de partout. Pas un bruit, pas une lumière rien. Je sentais son regard sur mon dos et je vis dans ses yeux du remord...

 

Je ne lui dis mot, je pris mes vêtements, enfilais mon pantalon et mon débardeur. Chaussures aux pieds, je sortais furieusement de la chambre la chemise et la ceinture en main.

 

Régina : où vas-tu Ed ?

Moi : Il me semble qu'on a cours non?

 

C'était les derniers mots que je lui avais criés avant de sortir de la maison

 

J'atterris, après un trajet d'une vingtaine de minutes, à l'école puis montais dans ma classe. Le cours avait bel et bien lieu. La classe était au trois quarts pleine, on pouvait dénombrer un dizaine d'absents. J'ai pris place sur un siège vide après qu'Alex m'ait fixé depuis ma pénétration dans la salle. J'étais assis juste derrière lui.

J'étais évasif malgré plusieurs tentatives de rappel à l'ordre du prof, je repensais à ce qui s'était passé plus tôt, surtout je revoyais encore et encore la tête du ventilateur d’un côté et l'ordinateur personnel de l’autre. Le ventilateur je pouvais m'en passer, ou carrément en payer un nouveau d'ici peu. Mais le PC, que dire? C'était un cadeau de la tante, bien qu'il ne soit plus tout neuf il n'avait que deux mois d'âge. Que dirais-je à la tante. J'avais la tête en main, les yeux rivés vers le sol carrelé entrain de réfléchir à une quelconque solution. J'avais l'impression de porter un fardeau. Un fardeau dont le poids augmentait à fur et à mesure que le temps passe.

Régina traversa l'entrée de la salle. Tous les regards étaient braqués sur elle, telle une star de cinéma faisant son entrée sur scène. Même le professeur a interrompu le cours quelques secondes pour la contempler. Décidément j'étais le seul à ne rien en foutre du spectacle.

 

Elle s'arrêta un moment devant moi et sortit de son sac à main la clé de ma moto qu'elle déposa sur la table et vint s'asseoir derrière moi. Dans la précipitation j'avais oublié que j'avais ma moto pour prendre un taxi-moto, je ne m'attendais surtout pas à ce qu'elle la conduise pour venir à l'école. Mais pourquoi elle était venue avec la moto ? Bref c'était le dernier de mes soucis. Je jetais un œil à mon portable, il était 11h dépassé de quelques minutes.

 

Régina : J'ai réussi à rallumer ton ordi, c'était la batterie qui était sorti de son boîtier. Il marche bien, aucun problème.

 

Je n'ai pas répondu, mais au fond j'étais vraiment soulagé, le fardeau avait disparu de mes épaules. J'ai intérieurement poussé un grand Ouf de soulagement mais je ne laissais rien paraître. J'étais immobile dans mon siège.

 

Régina : Suis vraiment désolée, Pardonne-moi.

 

Je n'avais rien à lui pardonner, bien qu'elle ait fait tomber le PC et le ventilateur, ce n'était pas sa faute, c'était la mienne. J'étais fautif pour avoir laissé trainer les fils en désordre. Je commençais à ressentir du regret pour mon emportement et la perte de mon sang froid.

 

Prof : ...... Comment expliquer cela ?

 

Je sortais soudain de mes réflexions et vis les pieds du professeur à côté du mien. Je ne l’avais pas vu arriver et pire encore je n'avais rien saisi de sa question. Je levais calmement la tête et le regardais pépère.

 

Prof : À moins que vous ayez une histoire plus intéressante que mon cours, nous sommes à l'écoute. Sinon, veuillez répondre.

 

Je ne disais mot, je cherchais en mémoire au moins un mot de sa question mais rien. Je voulais ouvrir la bouche pour en sortir quelque chose mais je l'ai refermé par peur d'être couvert d'opprobre.

 

Prof : Donc vous savez ce qu'il vous reste à faire (dit-il en laissant un espace dans l'allée et désignant la sortie)

 

Je sortis sans mot, c'était sa dernière séance de l'année donc je n’en avais pasgrand-chose à faire.

 

Je me suis dirigé vers les toilettes et me suis arrêtée à côté du balcon et contemplais le ciel bleu et son soleil impitoyable.

Une poignée de minutes plus tard, je vis Régina avancer vers moi d'un pas mal assuré se tortillant sur elle-même.

~ A suivre ~

Ecrit par Privas_Winner

 

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