CONFESSION D'UNE INSATIABLE (Ep 1)

CONFESSION D'UNE INSATIABLE (Ep 1) | AfroRaise

*Jour 1 : Retrouvailles*

```Après avoir écrit quelques anecdotes, pour la plupart part truffés d'érotisme, je me suis demandé : pourquoi ne pas écrire une où je suis moi même impliqué ? Après tout, avec tout ce que j'ai pû lire  d'ennuyeusement  intéressant, ou de juste intéressant, j'ai pu voir que certains auteurs le font. Je me demande ce que ça fait, enfin je le saurai bientôt.

Je pense qu'en faisant cela, si bien-sûr l'histoire est inspirée du réel factuel, l'auteur, principal personnage ou non, livre une partie de sa vie aux lecteurs, disons une partie de lui-même. J'adorerai parler de moi mais… _ attendez, j'ai dit que j'adorerai ? Ne me croyez surtout pas _ cette anecdote, oui celle que vous lisez, est inspirée de faits réels. Je l'ai dénommé : Queen Mary, celle dont la vie ou du moins une partie sa vie sera étalée sur un plateau d'argent. Évidemment c'est un nom fictif.

Elle a voulu garder son identité secrète.

Vous n'imaginez pas ce que j'ai dû faire pour lui tirer ces aveux. Après avoir eu le déclic, j'ai pris mon téléphone et j'ai lancé son numéro. Après seulement trois longs bips, elle décroche.

 

-Salut Mary, comment tu vas ? (Dis-je d'une voix tachetée d'excitation)

-Salut Privas, ou plutôt Winner ? Et puis c'est qui la Mary ?

-Euh disons plutôt Winner. Je t'appelle en tant qu'auteur.

-C'est ça. Privas prendre son téléphone et m'appeler, c'est jamais arrivé.

-Tu vas pas dire ça. Je peux quand même t'appeler pour prendre de tes nouvelles.

-Là on parle de Privas ou de Winner ?

-Laissons tomber cette affaire de personnalité. J'ai remarqué que tu n'es plus en ligne depuis un moment.

-Oui, j'ai fait un petit break avec WhatsApp. Pour me ressourcer.

-Te ressourcer, c'est à dire ? Boire à la source mère ?

-Haha non. Je vois où tu veux en venir. Tu m'appelles pourquoi ?

-En bref, ça te dirait de me raconter ta vie ?

-Avec tout ce que tu sais sur moi, tu pourrais me faire une carte d'identité.

 

J'eus un petit soupir de rire

 

-Non, pas de cette façon là. Disons que j'aimerais écrire ton histoire avec une petite touche personnelle.

-Et donc, je serai Mary dans ton histoire.

-Très bien deviné. Alors ?

-Hors de question (dit-elle sèchement)

-S'il te plaît. Je sais que ça revient à était ta vie devant des centaines de personnes, ton identité sera voilée.

-Hum (fit-elle)

 

Je l'entends soupirer à travers le téléphone et je sais qu'elle a déjà pris sa décision.

 

-J'y gagne quoi ?

-Euh…(fais-je surpris par la question)

-Je sais comment procéder. On se retrouve dans une crèmerie, ma préférée. Je te raconterai tout ce que tu veux autour d'une glace.

-Et donc, si on se voit plusieurs fois, je te payerai plusieurs glaces.

-Un plus un ça fait toujours deux, donc c'est ça. Tu acceptes ? Et tu vas bénéficier gratuitement de la chaleureuse compagnie de Mary quoi déjà ?

-Mary Queen. Sauf si tu veux garder ton vrai nom.

-Non ça me va. C'est parfait pour la reine que je suis. Je me connecte et on en discute un peu plus...

 

 

Bon voilà. Je viens de signer un contrat d'un montant équivalent au prix de plusieurs glaces. Et la connaissant, elle va en profiter au maximum. Mary Queen et moi, ça fait trois ans. On s'était rencontré en première année dans une université privée. Pour moi, c'était le genre de fille qui pouvait changer de sac Chanel et drainer une voiture sur le parking du campus, sortir un stylo Mont Blanc et avoir une montre Oméga Daytona modèle dame au poignet, jusqu'à ce que je découvre qu'elle mange du haricot comme tout le monde. Bien plus que moi d'ailleurs.

Et donc je disais, cette anecdote sera toute particulière, différente de tout ce que j'ai pu écrire auparavant. Du croustillant, du sensuel, du romantique, de la provocation et de la séduction dans cette anecdote que j'ai titré : Confession d'une Insatiable.

Alors, asseyez-vous confortablement. Apprêtez vos yeux, dressez la table de votre imagination, passez-vous la langue sur les lèvres (je parle de la gente féminine. Les mecs, entre nous, c'est affreux quand je vous imagine le faire), maintenant souriez car ça va transpirer du sensuel et un peu de tristesse (une spécialité de la maison)

Ça fait un peu comme générique de film vous trouvez pas ? Gardez vos réponses pour vous. Mes dames, mes demoiselles, mes tontons (c'est un peu ringard, je sais), je vous présente une anecdote inspirée de la vie réelle de Mary Queen. Ce n'est pas pour casser la tension mais j'y ai joué un grand rôle. J'ai…bref vous saurez. Fermez vos yeux, puis…LISEZ !

 

 

 

Pantalonné en noir, portant une chemise blanche aux manches longues mais retroussées sur les coudes et chaussé de cuir noir luisant aux éclats de lumière, bien évidemment, montre au poignet gauche comme je l'aime, lunettes de monture noires sur le nez, j'inspire un grand coup puis je pénètre la crèmerie. Un endroit tout à fait charmant dans ce quartier de Lomé. Le nom, je vous l'épargne. Les lumières sont agréables dans cette noirceur que nous offre la nuit sans étoile. Je cherche, des yeux, une place en attardant mon regard le moins possible sur les couples présents. Je trouve une table ronde aux chaises vides. Je les aime un peu isolées du reste, dans un coin si vous voulez. Je suis en avance de cinq minutes et dans cinq minutes, il sera dix-neuf heures. Une magnifique serveuse s'approche de moi et me demande si je commande quelque chose. Je lui réponds que j'attends d'abord quelqu'un, avec le plus de courtoisie possible.

Les yeux rivés sur mon téléphone que je faisais souffrir entre mes doigts, je ne remarque la présence de Mary qu'en voyant des talons marrons sur le carrelage blanc sale s'arrêter devant moi. Je lève la tête et je la vois. Tête embellie de fines nattes de mèche _ Synthétiques certainement _, les lèvres pulpeuses et brillantes, légère robe de couleur marron portant une légère fente sur la cuisse, elle me sourit comme si elle s'attendait à quelque chose.

Ah oui, le câlin !

Avec toutes mes amies, j'en ai fait une tradition. Je me lève et je la prends chaudement dans mes bras. Je l'avoue, elle m'a manqué. Nos corps restent serrés pendant quelques secondes puis on se décolle. Je m'empresse de tirer sa chaise en arrière puis je retourne sur la mienne en face d'elle.

 

-Bonne arrivée (dis-je en souriant)

-Merci, t'es là depuis ?

-Pas vraiment. (Minimisant  le temps  à travers une grimace. Une dizaine de minutes environ)

-Okay. Tu es bien beau, dommage qu'il fasse nuit.

-Merci. Toi aussi tu est splendide. Je t'aurai pas reconnu si tu m'avais tourné le dos.

-Merci (elle sourit en ajustant une mèche dans le lobe de son oreille) Je t'ai plusieurs fois vu en ville toujours bien sapé. Même en veste une fois.

-Tu sais ce que c'est. Des courses de gauche à droite. On se cherche. Et à ton niveau, ça donne quoi ?

-Ça va. Ça va. On se plaint pas.

-Et tonton ? (je demande en souriant frugalement la bouche close)

-Il est là. Il va bien aussi. Nous sommes en pause pour le moment.

-Il s'est passé un truc ?

-Non, pas cette pause là. Le travail lui prend tout son temps donc ça fait un moment on a plus fait ça quoi.

-Fait quoi ?

 

Je demande en faisant une grimace comme si je ne sais pas de quoi elle parle mais elle a tout de suite compris mon jeu. Je suis sûr que vous aussi vous l'avez déjà deviné.

 

-Arrête de faire semblant. Tu sais de quoi je parle.

-Euh pas vraiment. Appelle les choses par leurs noms.

-Tu changes pas toi (dit-elle en riant, dévoilant sa blanche dentition) Après tout ce temps.

-Seulement quelques mois.

-Presque un an. C'est long. On s'écrit plus comme avant, on ne rit plus. On ne se raconte plus des bêtises ou des cochonneries. Tu disparaîs et des semaines après tu m'écris un " Salut darling" sur WhatsApp.

-Désolé, suis plus très libre ces derniers temps.

-Tu dis toujours que tout est question de priorité. Ce sont des excuses que tu cherches.

 

Je me penche sur la table et je prends ses mains entre les miennes. Elles ont la même  finesse et la même douceur qu'autrefois.

 

-D'accord. Tu as raison. Je reconnais t'avoir un peu délaissé. (je fait une petite grimace, apparemment ça ne marche pas) Bon disons que je t'ai beaucoup délaissé. Je te présente mes excuses. Je vais essayer de changer ça.

-Tu as intérêt. Tu me manques.

-Moi ou mes messages ?

-Arrête de jouer sur les mots.

-Haha, D'accord.

-Tu prends quel parfum ?

-Je sais pas. Pourquoi ? L'odeur est forte ?

-Je parle des saveurs des glaces (reprend-t-elle en souriant et en prenant le menu des saveurs)

 

Zut. Je dois gagner du temps, raconter une blague ou une bêtise. À cette allure on risque de prendre cinq pots de glace avant de se séparer. Tentons de créer une gêne chez elle.

 

-Me dis pas que tu préfères plus avaler des glaces que de discuter avec moi ?!

-Non. Mais discuter avec des pots de glace devant soi, c'est encore mieux (répond-t-elle sans quitter le menu des yeux.)

-Tu te rappelles de la première fois qu'on s'était parlé en classe ?

-Pas vraiment, et toi ? (En me lançant un bref regard)

-Je sais plus trop c'est assez vague. Généralement je tiens pas compte. Au moins la première impression que je t'ai faite.

-Ah ça oui.

 

Elle se redresse puis interpelle une serveuse.

 

-Raconte moi s'il te plaît. (dis-je avec insistance)

-Privas ! (elle rit) Je sais ce que tu fais. Je vais pas te vider les poches. Ou peut-être si, mais je te laisserai au moins le déplacement pour que tu rentres.

-Très rassurant. Je fais semblant de prendre un appel dehors et je disparaîs. On verra comment tu vas te débrouiller.

-Merci pour le tuyau. Dès que je te verrai le faire, je demanderai l'addition. Appel là c'est devant moi tu vas le passer.

 

Nous rions un bon coup. Chacun passe sa commande, deux saveurs chacun, chocolat et menthe pour moi, fraise et menthe pour Mary, puis nous continuons de discuter en attendant nos glaces. Ça fait du bien de revoir une amie après plusieurs mois. Mais entre nous, Mary est plus raffinée que la Mary que j'ai connu. Sa robe épouse parfaitement sa peau ce qui fait ressortir ses belles courbes. Elle est décontractée, elle sourit à chacune de mes blagues. Ah oui, j'oubliais, elle est plus tactile qu'autre fois. La voilà qui trace des lignes sur mon avant-bras. J'ai l'impression que quelque chose à changé chez elle.

 

-Je me rappelle (commence-t-elle) qu'en première année tu ne restais pas du tout tranquille. Tu étais un pagailleur et surtout tu étais le chouchou des filles de l'établissement.

-Non ça c'est pas vrai. Je reconnais avoir été un tout petit peu bruyant mais côté fille...

-Tu sais bien que j'ai raison. (Coupa-t-elle) Je parle pas seulement de notre classe. Quand tu finissais de discuter avec une fille, une autre t'appelais et ainsi de suite. Tu marchais avec des filles, en récré avec des filles, dans le banc toujours avec des filles. Partout, tu étais avec des filles au point que plusieurs professeurs t'avaient remarqué. Même les revendeuses te connaissaient déjà.

-Tu as peut-être raison finalement - dis-je en riant.

-Toi et ta bande vous disparaissez en plein cours et après, on ne voit que des photos de bouffe et de bières sur statut. Des kom party, koliko party vous aviez tout fait. Des soulards que vous étiez.

 

Je ris en me remémorant ces vieux souvenirs qu'elle évoque. Je n'étais pas si bruyant. Ne la croyez surtout pas.

 

-En deuxième année on nous a séparé. Tu étais devenu un peu plus sérieux, mais côté fille…

-En deuxième année j'ai pas fait de bêtises, je t'assure.

-C'est ça. Toi Privas ? Je te crois.

-Non je t'assure. On avait pas ce temps, y avait les exams.

-Si tu le dis. Je pense que c'est là on a commencé à discuter un peu plus. Puis en troisième année, Boom. Tu t'es mis à te foutre des gens. Tu as changé, la totale. Tu as supprimé une centaine de numéro de téléphone et tu l'as posté sur statut. Quel mec fait ça ? Et puis, tu trouves pas d'excuse. Tu le dis clairement : j'ai supprimé ton numéro.

-C'est pas cette année là j'ai commencé. C'était une tradition depuis la première année. Bref assez parlé de moi. Moi aussi je me rappelle des premières impressions que tu m'as faite. T'étais pas renfermée, t'étais pas ouverte non plus. Je me rappelle que tu avais un sac à main à la place d'un sac à dos comme la plupart des filles. Je me suis dis : cette fille c'est la grande catégorie. J'avoue que j'avais un peu peur de t'approcher. Tu arrivais toute brillante, ton sac accroché au coude. Pour moi t'étais le genre de meuf qui avait son véhicule dès dix-sept ans et qui pouvait s'offrir des sacs à main de grandes marques. Des Chanel, des Gucci... Je m'attendais à tout moment à te voir drainer un véhicule sur le parking. Maintenant je pense que je m'en rappelle. Pendant une pause, t'étais avec ta bande. Et à ma grande surprise, tu m'avais dit que vous avez une base chez la revendeuse d'haricots. Je me suis dis mais si tu manges du haricot, c'est que j'ai plus rien à craindre de toi. Toute cette personnalité de fille dure, difficile à approcher et de catégorie supérieure s'est effondrée sur le coup. Si on m'avait dit au début qu'un jour, on serait là à prendre une glace ensemble, j'aurai dit à la personne qu'elle a sûrement fait un cauchemar.

 

Elle sourit de nouveau, et à travers l'éclat de ses yeux je revois la Queen d'il y a quelques années.

 

-Dès fois l'école me manque, pas toi ?

-Oh que si. Mais on doit avancer, pas rester sur place. Si je t'ai contacté, c'est pour que tu fasses par aux lecteurs du choix difficile que tu as eu à faire. Quand tu as choisi entre Rémi et Karl.

-Ah ! (elle soupire) j'ai pas regretté une seule fois le choix que j'ai fait. C'était difficile puisque que j'éprouvais des sentiments pour lui, maintenant que j'y pense.

-Vous êtes toujours en contact ?

-Pas vraiment. Tu sais ce que c'est. Quand tu refuses les avances d'un mec, c'est que tu refuses son amitié aussi. Du moins, pour un temps. Alors, tu veux qu'on commence par où ? Par ma rencontre avec Karl ?

-Non. Revenons en arrière. Au tout début. Ta rencontre avec Rémi.

-D'accord. C'est quoi le titre de l'histoire ?

-Confession d'une Insatiable.

-Ah ! Confession. Je reconnais que j'en ai pas vraiment parlé à quelqu'un, à part toi et une amie.

-Oui ?

-J'espère que tu diras à tes lecteurs que si je suis devenue une insatiable, c'est à cause de toi.

-Euh, je ne vois pas de quoi tu parles.

-Je te crois sur parole (dit-elle avec un rictus sur les levres)

 

Nous rions pendant un moment et je jette un œil à mon poignet. Il est presque vingt et une heure. Il me faut prendre congé d'elle. Elle a déjà vidé deux coupes de glace pendant que dans la mienne, la seule que j'ai prise, somnole un morde glace liquéfiée d'aspect marron clair.

 

-Voilà comment on va procéder. Tu raconteras cette histoire et je la mettrai par écrit. Je prendrai des notes et j'irai faire une reconstitution.

-D'accord mon père. On commence ?

-Là j'ai plus trop le temps. (Dis-je en tapotant ma Calvin Klein avec grimace) Il faut que je rentre.

-D'accord. Pas de problème. Je te viderai les poches une autre fois alors.

 

Très drôle. Je demande l'addition, je règle et nous sortons de la crèmerie. Pendant notre défilé, les regards se posent sur nous. Ils croient sûrement que nous sommes un couple. Je me faisais des idées jusqu'à ce que mon téléphone ne vibre. Je m'arrête un instant pour voir le nom. Quant aux regards, ils continuent de suivre Mary et je comprends que c'est elle qui attire l'attention. Pas nous, encore moins moi. J'en suis presque jaloux. Quoi, je ne suis pas assez bien habillé ? Ou bien je dois moi aussi avoir un derrière rebondissant pour attirer l'attention !?

Bref, nous sortons, nous rions encore un peu sous la raisonnancedes blagues et turlupinades, nous nous fixons une deuxième rencontre le lendemain à la même heure et nous nous séparons après un sombre câlin. Je rentre, je mets tout ça par écrit en attendant avec impatience le début de la confession.

La joie dans l'âme et l'émotion vive, je sombre dans un sommeil léthargique. ```

 

A SUIVRE…

 

Ecrit par PRIVAS_WINNER

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