UN CHEMIN DOULOUREUX (Ep 20)

UN CHEMIN DOULOUREUX (Ep 20) | AfroRaise

 

 

 

 

 

#PAPA ALEX

 

« BA - 6223 »

 

Je me suis rapproché de ma famille et je leur ai montré ce qu’il y avait sur le phone.

 

-Raoul : elle a sûrement été kidnappée par les mêmes personnes qui ont kidnappées son fils.

 

-Moi : par les mêmes personnes, je n’en suis pas très sûre. Ils seraient partis depuis, je pense qu’ils sont dans le quartier en train de roder autour de la maison. La chance, c’est qu’elle a eu un peu de temps pour nous écrire le numéro de la plaque d’immatriculation « BA 6223 ».

 

-Raoul : on doit le faire parvenir à la police.

 

-Moi : je suis d’accord.

 

Mon téléphone portable sonne quand je composais le numéro de la police.

 

-Raoul : qui est-ce ?

 

-Moi : un numéro masqué.

 

-Raoul : vas-y, décroches et mets sur le haut- parleur.

 

-Moi à l’appelant : allô, Bonjour.

 

-La personne : merci pour la politesse pas de temps pour les salutations.

 

Merde ! je le dis sans qu’il ne l’écoute. Raoul tourne sur lui-même. On a tous reconnu cette voix. Cette voix qui nous a dit bonjour hier matin avec sourire. Cette voix mielleuse qui n’a rien d’autre que du morveux dans sa bouche et dans son esprit tout entier. La personne à qui appartient cette voix est juste indescriptible, à cause d’elle, deux de nos enfants ne sont pas avec nous actuellement. A cause cette même personne, la trouille a regagné nos vies. Ça fait longtemps que je n’ai plus eu peur mais aujourd’hui j’ai atteint le summum. Boss P commence par acclamer de l’autre côté. Je me demande le pourquoi il le fait ? Est-ce pour nous ou pour lui-même ?

 

-Boss P : bravo, Vous êtes forts. Vous êtes allés au commissariat et vous pensez que je ne saurai pas ? je suis partout dans la ville moi.

 

Non mais comment a-t-il su ? Personne n’a rien dit par rapport à la remarque de Boss P. Nous nous posons des questions actuellement, chacun de son côté. On ne pouvait pas parler entre nous puisqu’il était en train de nous écouter de l’autre côté.

 

-Boss P : bon, comme vous ne voulez pas parler, je continue. Sachez que j’ai quitté la ville avec vos enfants.

 

-Moi : quoi ? NON MAIS QUE VEUX-TU AU JUSTE ?

 

Ma’Daïna commença par pleurer, les enfants aussi.

 

-Boss P : je veux quoi comment ? J’obéis juste aux règles.

 

-Raoul : obéir aux règles comment ? Ce n’est plus Hervé ta cible ?

 

-Boss P : ah monsieur le Maire, reçois mes salutations.

 

-Raoul : réponds bordel !

 

-Boss P : contrôle ton langage, je suis toujours avec les enfants. Hervé est toujours ma cible mais je suis dans une affaire gagnant-gagnant.

 

-Moi : c’est-à-dire ?

 

-Boss P : c’est-à-dire que dès que vous faites un second faux pas, je sors du pays avec les enfants.

 

Et clac ! il a raccroché. Nous sommes dans la merde jusqu’au cou.

 

-Raoul : s’il a parlé de gagnant-gagnant, c’est qu’il n’est pas seul dans cette affaire.

 

-Moi : oui mais je suis tellement bouleversé par des tas de questions.

 

-Hervé : par exemple, comment a-t-il su pour la police ?

 

-Moi : exact.

 

-Rachel : ensuite, sommes-nous sûres qu’il a réellement Nicole et Bright avec lui ?

 

-Moi : autre question.

 

Je reprends mon téléphone et je lance l’appel.

 

-Boss P : normalement, vous n’avez pas le droit de m’appeler.

 

-Moi : comment ferons-nous pour être sûre que les deux enfants sont réellement avec toi ?

 

-Boss P : connectez-vous, je vous envoie la preuve. Clac !

 

Fhum, quelques secondes après, une vidéo apparait sur chacun de nos portables.

 

Je vois le bébé en premier en train de dormir dans un berceau, il dort comme un ange mais j’ai pitié de lui. Être enfant, c’est tellement simple et magnifique. Tu ne t’inquiètes de rien, tu manges, on te douche et on te met au lit. Même en étant kidnappé, Bright est au calme, toujours élégant. Ensuite, on fait déplacer la caméra et je vois une silhouette passer, pas Nicole mais on dirait que je connaissais la personne, c’est une femme, je l’ai regardé juste de dos. Cette forme, je la connais j’en suis sûre mais je ne sais plus qui s’est. En gros, il y a quelqu’un que je connais parmi les gens qui ont kidnappé ma fille et mon petit fils. Je conclus que quelqu’un cherche à nuire à ma famille. Qui ça pourrait être ? ET surtout qu’ai-je fait pour mériter cela ? Ensuite, je vois Nicole ma fille, sûrement qu’ils l’ont drogué. Elle somnolait, elle ne savait même pas qu’elle se faisait prendre en vidéo. Elle était attachée, les mains derrières, la bouche scotchée. Cet enfant a tout vu sur cette terre. Elle a traversé des moments difficiles et douloureux, je pensais que ma venue changerait tout mais non ! rien n’a changé. On avait juste mis le film sur pause. On avait tous pensé que la venue de Bright la consolerait, c’est ce que ça a été au début mais voilà que son vrai destin refait surface, quel genre de destin ? souffrir à vie ?

 

-Hervé : on sauvera Nicole j’en suis sûre mais revenons sur la personne qui a tout dit par rapport au fait que vous soyez partis à la police avant de rentrer.

 

-Moi : est-ce le bandit qu’on a tabassé ?

 

-Raoul : non je ne pense pas. Le gars, il se levait à peine et il n’avait pas de portable sur lui.

 

-Moi : alors qui ça pourrait être ?

 

-Rachel : les soldats ? le commissaire ? puisqu’aujourd’hui on ne sait réellement pas à qui faire confiance

 

-Hervé : j’ai une idée, faites venir le gardien ; il est le premier suspect.

 

-Ma’Daïna : es-tu sûr de ce que tu avances ? il travaille ici, ça fait plus de dix ans

 

-Hervé : on aura qu’à essayer voir. Si nous ne trouvons pas cette personne, on ne pourra pas avancer.

 

J’ai toujours dit cet enfant était trop intelligent pour son âge. On aura qu’à essayer voir. Je fais appeler le gardien qui vient en courant.

 

-Gardien : oui, pa…

 

Il n’avait même pas encore fini sa phrase quand Hervé s’est heurté contre lui en pleurs.

 

-Hervé : donc depuis tout ce temps, c’est toi ? on ne peut même pas te faire confiance ? ça fait plus de dix ans que tu es ici et tu n’as jamais manqué de rien mais aujourd’hui, tu as poignardé papa Alex dans le dos.

 

Je vois Hervé faire sa scène. On participait aussi, on affichait des mines pas possibles montrant que nous étions furieux contre le gardien.

 

-Hervé : pourquoi les Hommes doivent toujours être ainsi ? Pourquoi ? jusqu’à faire un avec Boss P pour notre destruction, pourquoi ? GARDIEN POURQUOI ? je t’aimais. Tu m’as déçu.

 

-Gardien : excuses-moi petit patron, je n’ai jamais voulu faire ça mais il m’a forcé avec une grosse somme….

 

-Moi : quoi ?? TU PARLES DE QUOI ?

 

-Gardien : euh, vous, vous parlez de quoi ?

 

-Raoul : non, non. On reprend dès le début. Toi, tu parles de quoi ?

 

#Papa Alex

 

-Raoul : non, non. On reprend dès le début. Toi tu parles de quoi ?

 

-Gardien : s’il vous plait…

 

Il se met même sur ses genoux. Je voyais Hervé effacer les larmes de crocodiles qu’il a versé. Son plan est réussi.

 

-Moi : donc tu as réellement fait ça ? c’est toi qui as averti Boss P sur le fait que nous nous étions rendus à la police. Donc si je comprends bien, tu as un lien avec Boss P

 

-Ma’Daïna : tu n’as pas honte ? tu n’as même pas pensé au bien-être de papa Alex ? depuis que je suis ici, j’ai vu comment papa Alex prend soin de toi. Pourquoi toi ?

 

-Moi : comment est-ce que vous êtes entré en relation ?

 

-Gardien : on a fréquenté ensemble lui et moi. On était les tarés de la classe donc on restait constamment derrière. Le voir débarquer hier ici a suscité en moi une joie indescriptible. C’est là qu’il m’a dit beaucoup de choses ignobles sur toi et pour conclure il m’a dit de l’aider à récupérer son fils que tu séquestrais. Du coup j’ai dit oui. Je devais juste lui apporter les informations possibles et c’est ce que j’ai fait jusque-là. Je ne savais même pas qu’il y aurait un kidnapping, il ne m’avait rien dit là-dessus.

 

Son portable sonne au même moment.

 

-Raoul : qui est-ce ?

 

-Gardien : Boss P

 

-Raoul : décroches, tu n’auras qu’à dire ce que je te dirai.

 

Il décroche et mets le haut-parleur.

 

-Boss P : c’est maintenant que tu décroches ?

 

-Gardien : j’étais aux toilettes.

 

-Boss P : bravo ! sont-ils retournés à la police ?

 

-Gardien : non !

 

-Boss P : y’a pas du nouveau ?

 

-Gardien : la nouvelle c’est qu’ils me suspectent.

 

-Boss P : quoi ? comment ont-ils su ?

 

-Gardien : si seulement je pourrais partir d’ici dans les minutes à suivre.

 

-Boss P : bah faut partir

 

-Gardien : je ne sais pas où aller, je ne connais nulle part.

 

-Boss P : te souviens-tu de la maison de mes parents de l’autre ville ?

 

-Gardien : oui, oui. Comment aurais-je pu l’oublier ?

 

-Boss P : voilà, je suis là-bas. Faut venir.

 

-Gardien : ah merci beaucoup. Euh, dis et les caméras de surveillance ?

 

-Boss P : elles ne marchent plus. Pourquoi tu demandes ?

 

-Gardien : non, pour rien. Je me suis juste souvenu de notre jeunesse.

 

-Boss P : rire, viens vite.

 

-Gardien : à bientôt.

 

Et il coupa ! bravo

 

#Nicole

 

Je me réveille dans ce lieu rempli de plus de 10 bandits. Le Boss P n’était pas là, du moins je ne l’avais pas sous mes yeux mais il y’avait une femme présente parmi les bandits. Rien qu’à regarder la maison, tu sens qu’elle est inhabitable depuis longtemps. Je parcours la chambre avec mes yeux et je tombe sur mon bébé, c’est lui qui m’importe. Dès qu’il va bien, ça me suffit.

 

-Moi : que voulez-vous au juste ?

 

-Bandit 1 : tais-toi.

 

-Moi : épargnez mon enfant de tout ça

 

-Bandit 2 : on vient de te dire de te taire ou bien ? tu veux une raclée ??

 

Lui autre, il me parle comme si j’étais sa fille. Même mon père ne me parle pas comme ça, il a chance que je ne suis pas en position de me défendre.

 

-Moi : ramenez mon enfant à la maison. Il n’a rien à avoir avec tout ça.

 

-la femme : toi, tu as quoi au juste ? tu ne piges pas quand on te dit de te taire ?

 

-Moi : mon enfant a-t-il mangé quelque chose ? comment se sent-il actuellement dans ce berceau ? madame, sûrement que vous avez des enfants. Imaginez qu’on vous séquestre votre enfant et vous sans aucune raison palpable. On vous menotte, vous n’avez même pas la possibilité de donner du sein à votre enfant. Que feriez-vous ? Seriez-vous là au calme en attendant un miracle ? si j’ai tort, dites-le-moi. Si vous n’avez pas compassion des gens, moi mon cœur saigne quand je vois mon enfant dans ce berceau, on dirait un orphelin.

 

-la Femme aux bandits : aidez-la à nourrir son enfant, et toi, ne tentes rien surtout.

 

-Moi : seule contre 10 personnes ? Je ne tenterai rien. Merci

 

-la femme : têtue comme son père.

 

Et elle est partie. A-t-elle belle et bien dit « têtue comme son père » ? Connait-elle mon père ? là où je suis là, je ne peux vraiment pas réfléchir. Après je saurai si elle connait mon père ou pas.

 

On me donne mon enfant et je le prends. Je le serre fort contre moi, quelle sensation ? juste quelques heures que je n’ai pas vu mon Bright, j’ai failli en mourir. Cet enfant, je tiens vraiment à lui. Je le dis et je le répète encore, il est mon tout. Je le nourris même si je n’ai plus assez de force, il compte plus que tout à présent.

 

 

 

 #Michel

 

Ces derniers temps, j’ai tellement été occupé au service mais notre situation à la maison m’inquiète beaucoup. Je me prépare comme ça pour rentrer quand on toqua à la porte.

 

-Moi : entrez !

 

-Victoire : bonjour.

 

-Moi : ah Victoire, je rentrais. Viens, assieds-toi.

 

-Elle : je passais dans le coin et je suis venue te saluer

 

-Moi : c’est sympa de ta part.

 

-Elle : et par rapport à Nicole, a-t-on des nouvelles ?

 

-Moi : bon, on sait juste qu’elle a été kidnappée par Boss P

 

-Elle : ça fait la quatrième fois que je vis ce genre de choses. Le viol de Nicole, sa tentative de suicide, son coma et maintenant le kidnapping. Je n’arrive même plus à pleurer, pauvre Nicole !

 

-Moi : on la retrouvera saine et sauve, j’en suis sûre.

 

-Elle : que ce soit vite fait sinon mon cœur n’est pas tranquille.

 

-Moi : tu as été là pour Nicole à chaque fois, c’est normal que ton cœur ne soit pas tranquille.

 

Mon appareil a émis un bip. Un message sûrement, je prends le portable et je tombe sur le message en question.

 

« coucou ! dis à ton père qu’il n’a encore rien vu, il doit se préparer parce qu’il verra pire que ça. C’est de la part de AMD »

 

A SUIVRE

 

Auteur: Esther AMETONOU

 

 

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