MON REGRETTE

MON REGRETTE | AfroRaise

« On oubli jamais notre premier amour ». C’est ce que disaient mes amis et moi je disais souvent : «  on oubli qui l’on veut, quand l’on veut ». Pour une fille de seize ans, j’avais un mental d’acier, je trouvais mes semblables qui s’amourachaient inconsciemmentes, immatures et irréalistes. J’étais belle, intelligente et  ambitieuse, je le suis toujours; ce qui  a changé, c’est ma conception du premier amour.

Tous les mecs sont des connards, c’est ce que je ne cessais de me dire et donc je m’attendrais à tout s’il arrivait un jour que ce cœur si ferme que j’avais s’ouvrait pour l'un d'entre eux.  J’ai très vite laissé la maturité kidnapper cette petite fille que j’étais, je trouvais les filles de mon âge naïves et émotionnellement faibles. Je ne comprenais pas pourquoi elles pleuraient, se battaient pour des gens qui ne les méritent pas. Je me demandais pourquoi  l’on souffrirait d’amour pour quelqu’un qui n’était pas de notre famille et que l’on rencontre d’un jour au lendemain. C’étaient des choses que je me promettais de ne jamais faire jusqu’au jour où, il croisa mon chemin. Il s’appel Léon et moi c’est Leila.

Léon n’était pas le premier garçon à m’approcher mais il était différent  de ces derniers.  J’ai su qu’il était hors du commun quand il n'avait pas insisté lorsque j’avais refusé de lui donner mon numéro. Il savait garder son calme, ce qui me plut à part son physique envoutant mais il n’était pas question de m’attacher à quelqu’un, mes études  étaient la priorité. J’ai vu beaucoup  chuter  scolairement à cause des relations amoureuses, je ne devrais pas penser à quelqu’un au lieu de boxer mes cours ; malheureusement ou heureusement  cela  se produisit, cette rencontre du jeudi soir sur le terrain de basketball m’avait bouleversé.  A chaque fois que je passais devant le terminale C, j’avais l’espoir de le rencontrer à nouveau et lui donner mon numéro s’il me le redemandait mais il fit mieux que ça. Un lundi soir, il était venu dans ma classe soit disant pour discuter, selon lui, les présentations de l’autre jeudi n’étaient pas bien faites. Excepté  son inintelligence que personne ne remettrait en question,  je le trouva drôle et gentil, il me redemanda mes huit chiffres  et je me fus un plaisir à le lui donner.

C’était le début des plus beaux échanges nocturnes de ma vie, avec le temps, nous apprîmes à nous connaitre et  pour me prouver qu’il ne serait jamais un obstacle entre moi et mes études, il m’aidait souvent en mathématiques. A la fin de l’année, nous réussîmes tous deux avec mention, il avait son baccalauréat et moi, j’avais mon probatoire. C’étaient les plus belles vacances de ma vie et le début d’une belle relation amoureuse. Etant en vacances, nous avions eu le temps de faire des sorties en amoureux et j'ai aussi eu l'occasion d'avoir mon premier baisser, une très belle expérience que je n'arrive toujours pas à exprimer. C'était bien, c'etait parfait, c'était au delà de mes attentes. Nous avons plusieurs hobbies en commun, ce qui nous rapprocha beaucoup et nous confirma un certain futur ensemble. Ces beaux moments ne durèrent que trois mois, c’était à nouveau la rentrée, Léon s’était inscrit en pharmacie et il fallait que moi, je mette le paquet pour avoir une bourse si j’aspirais vraiment à devenir ingénieure.  Nous étions tous deux responsables et savions que nous ne serions plus libres comme avant. Moi j’étais vraiment concentrée sur mon examen et Léon aussi devrait travailler dur pour être retenu en deuxième année, on s’aimait trop pour que ces quelques mois de silence et de manque éteignent le feu ardent qui nous consommait. Léon était finalement retenu pour sa deuxième année mais moi, pour une raison que j’ignore jusqu’à ce jour, j’avais échoué au baccalauréat.  Je ne saurais vous décrire ces sentiments que j’éprouvais, mes yeux ne cessaient de s’embaumer d’un liquide qui montrait mes peines,  aucun encouragement au monde ne suffisait à me calmer. Moi qui étais si forte, je n’étais devenue qu’une âme brisée qui pensait quelques fois à l’abandon des études. Nu été le soutient permanant de Léon et de mes parents qui n’ont jamais pensé à me blâmer pour ce premier échec,  j’aurais sûrement renoncé à mes rêves. Léon m’avait encore une fois démontré son amour et malgré ces moments pénibles par lesquels  je passais, nous nous sommes plutôt bien rapprochés. Une année plus tard, j’eus enfin mon baccalauréat, je me sentis la plus heureuse au monde, quoi demander de plus ?  Toute ma famille était fière de moi, j’étais la première de mon pays et il y avait un connard fou amoureux de moi.

Je savais déjà que j’aurais une bourse mais je ne savais plus quoi en faire, je ne voulais plus partir, je ne me voyais plus vivre loin de Léon.  J’étais retenue par les chaines de l’amour, notre relation m’avait libéré de ma froideur et de mon monde fantasque oubliant mes convictions et mes conceptions. Tout était si beau et si simple que je me voyais déjà marié avec mon premier amour. Quand j’y repense,  je trouve cela  drôle et bête à la fois. Je voyais en  Léon, le père de mes progénitures et lui voyait en moi, la femme de son avenir ; effectivement c’était trop beau pour être vrai. La réalité me fit un « coucou » quand je présentai Léon à mes parents qui me firent comprendre que je ne pouvais pas l’épouser, Il y avait un problème entre nos deux familles depuis des décennies et jamais nous ne pouvons nous unir par un mariage :

_ Quoi ? Maman s’il te plait  dis-moi que ce n’est pas vrai ce que papa raconte ? S’il vous ne me faites pas ça, je l’aime…

Le silence de mes parents me fit comprendre que c’était réellement un amour impossible. Léon m’a demandé de prendre ce risque avec lui d’autant plus que ses parents n’étaient pas contre mais je ne pouvais pas, je ne pouvais pas désobéir à mes parents, je ne pouvais pas faire ce sacrifice. « Je suis désolé mais l’obéissance vaut mieux que les sacrifices. » C’étaient mes derniers mots pour mettre fin à ces deux ans de relation. Je ne savais à quoi m’attendre puis débuta un mal de cœur qu’une solution médicale ne guérirait pas, je commençais par comprendre ce que vivait mes amies après une rupture, un chagrin insupportable qui me poussa à accepter ma bourse et je partis très loin de mon objet de trouble.

Je n’informa pas Léon de mon départ et m’assura qu’il n’ait pas mon nouveau numéro, malgré toutes ces raisons que je me donnais pour l’oublier, j’y arrivais pas. J’essayais de vivre ma vie sans nouvelle de lui durant quatre ans et voilà qu’aujourd’hui, je vis au statut Whatsapp d’une connaissance, la photo de Léon plus beau que jamais habillé en pagne tenant par la taille une sublime femme habillée en tenue traditionnelle, mon cœur ne fit qu’un bon quand je finis par lire en bas de la photo : heureux ménage à vous mes chéris. Il venait de se fiancer alors que moi j’étais toujours là, disant NON à tous ceux qui voulaient me passer la bague au doigt.

Je n’avais pas le temps de réfléchir, mon instinct me disait: Prends ton téléphone, écris un SMS à Léon; c’est ce que je fis en lui envoyant : « Félicitations, je suis heureuse pour toi. Leila »

Je ne voulais pas qu’il réponde mais instantanément, je vis une nouvelle notification sur mon téléphone, cette immédiate réponse signifiait qu’il attendait depuis quatre ans mon SMS, il disait : «Merci, il y’a ces gens pour qui nous savons que nous sommes fait mais ils ne seront jamais à nous »

Mon cœur voulait lui répondre : «  Il n’est jamais trop tard pour avoir ce que l’on aurait dû avoir » Mais je ne pouvais pas le faire, ma conscience jugea digne de bloquer son numéro. Comme toujours, ma raison prit le dessus et je le bloqua. Je l'aimais à ma manière, je l'aime et peut-être que je continuerai par l'aimer mais rien ne pouvait plus êtres fais, il restera mon regretté.

 

Que pensez-vous des actions de Leïla ? Serait-vous capable de faire des sacrifice par amour? Avez vous un regretté ?...Dites juste ce que vous avez à dire

Ecrit par Andréa MAGNON

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