L’IRRÉSISTIBLE COUSIN

L’IRRÉSISTIBLE COUSIN | AfroRaise

Il n'y a rien de plus imprévisible ou d'aussi incertain au monde que l'amour. J'étais une fille insouciante qui se fichait de tout et de rien jusqu'au jour où je fis la connaissance d'un cousin éloigné; jour qui bouleversera à jamais le cours de mon existence.
Je m'appelle Colette. J'ai vingt-huit ans et je suis de nationalité béninoise. Je suis la benjamine d'une fratrie de trois enfants. Disons que je suis arrivée un peu tardivement. Personne ne s'attendait d'ailleurs à ce que ma mère tombe enceinte de nouveau vu son âge avancé mais c'est arrivé et cela ne les a pas empêchés de me donner tout l'amour dont aurait besoin un enfant pour s'épanouir ; bien au contraire, j'ai été élevée comme une vraie princesse et je ne manquais de rien. J'ai dans l'ensemble ce qu'on peut appeler une vie heureuse. Dans les études, j'étais disons un peu moyen et je n’ai pas trop traîné. 
Je sais que je suis une belle femme. Tout au long de mon cursus scolaire, les garçons n'ont cessé de me casser les tympans avec ça. Mais aucun d'entre eux ne me faisait autant d'effet que ça. Ça s'arrêtait juste à l'étape du flirt. Je n’aimais quand-même plus traîner avec la gente masculine car je ne suis pas trop du genre à me prendre la tête pour des futilités. L’ayant côtoyée pendant quelques temps, je sais à quel point, elle peut être fausse. Je n'ai qu'une seule amie fille, Emilie, et étant de la même trempe que moi, on se comprenait bien. Trêve de bavardages en ce qui concerne cette description de ma personne. Je sais que vous attendez avec impatience que je commence par parler de mon cousin comme le titre l'a si bien annoncé. Eh bien, j'en viens.
On était en pleines vacances. Je venais justement d'obtenir mon BTS en comptabilité et gestion des entreprises. L'année a été assez épuisante alors j'en profitais pour me relaxer un peu avant de commencer un stage afin de soutenir mon mémoire et enchaîner simultanément avec la licence. Mes frères n'étant pas à la maison ce fameux dimanche, je m'ennuyais toute seule. Je regardais la télé mais rien d'intéressant; pfff je zappais juste les chaînes. Papa et maman sont restés enfermés dans leur chambre toute la matinée à faire je ne sais trop quoi. Vers onze heures, ils sortent tous deux habillés élégamment; ils sortaient sans aucun doute. 
-Moi: vous allez aussi me laisser seul ici?
-Papa: où sont tes frères?
-Moi: ils sont sortis depuis un bon moment.
-Papa: et ils n'ont même pas pris la peine de m'avertir ? 
-Moi: tel que vous êtes sapés là, vous allez où même? Eh ma-man !
-Maman: on sort. Il y a une de tes cousines qui a célébré son mariage hier. Il y a une réception à la maison familiale à Cotonou. C'est la fille à ta tante Lucia qui vit à Abomey. Je ne sais pas si tu la connais.
-Moi: non non.    
-Maman (se tournant vers mon père): tu vois, c'est de ta faute, ça! Donc elle peut même croiser des membres de sa famille dans la rue et les dépasser. Vous êtes bizarres, vous.
-Papa: bah, on est trop nombreux que veux-tu? Il y a pleins de cousins à moi que je ne connais pas non plus. Surtout que c'est plusieurs clans réunis qui forment la famille, c'est un peu compliqué.
-Moi: étèèèè!!! Dis, je peux vous accompagner s'il vous plaît?
-Papa: on est déjà en retard hein. Tu t'es déjà douchée?
-Moi: Hum non.
-Maman: une jeune fille ça, pouaaa. T'es assise là depuis le matin à regarder la télé sans te doucher. Fais vite hein. Sinon on part.
-Moi: attendez-moi ohhh, j'arrive.
Je file à la douche et trente minutes plus tard, j'étais déjà prête. Papa boudait un peu mais il m'a attendu quand-même. 
À mon grand étonnement, le lieu de réception n'était pas aussi loin de chez nous. Ça ne nous a pris que quinze minutes maxi. Pourtant papa ne nous a jamais emmenés ici. Au fond, il a peut-être ses raisons. Il y avait déjà plein de monde qui étaient sur place même si la réception n'avait pas encore commencé. Mon père reconnut tout de suite un cousin à lui qui est à Lomé. C'est son cousin mais ils étaient aussi de vrais complices quand ils étaient au lycée. Lui au moins, on a une fois entendu parler de lui. Il me le présenta et nous prenons place sur des sièges vides justes à côté de lui. 
Les vieux papotaient et moi je commençais à m'ennuyer. Comme tout bon jeune du vingt et unième siècle, j'ai donc sorti mon téléphone et je naviguais tranquille. Heureusement qu'Émilie était en ligne aussi alors on s'échangeait pendant que la discussion s'intensifiait de l'autre côté. Un prêtre vint quelques minutes après au milieu de l'assistance et fit une prière pour lancer les festivités. Les apéritifs se servaient et moi j'avais toujours les yeux rivés sur mon écran. Mais soudain j'entends papa dire. 
-Ah comment tu vas mon garçon? Mais il est devenu un homme maintenant hein.
-Lui: je vais bien tonton, merci.
Je lève la tête enfin pour voir de qui parlait le vieux et ce que je vis me faillit avoir une crise cardiaque. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé de rester figé quand vous admirez quelque chose de magnifique. Un visage d'ange taillé à la perfection; une pure beauté. Je n'exagère en rien je vous assure. De toute ma vie, je n'ai jamais croisé un type aussi charmant. Quand papa lui parlait, il avait un de ces sourires, waooo. J'en avais des frissons dans tout le corps. Jusque-là, il ne me regardait pas encore puisque j'étais à l'autre bout de la table et lui étant occupé à discuter avec mon père. Le fameux cousin de mon père prit donc la parole et dit:
-vas saluer ta tante aussi.
On n'a pas besoin d'être un génie pour deviner aisément que c'est son fils. À bien les analyser, ils ont le même trait du visage mais le fils avait quelque chose de plus fascinant. Lui, il a un teint plus clair et est très corpulent, contrairement à son daron. Il s'avança vers ma mère, la salua et ma mère me le présenta ensuite:
-Ah, vous ne vous êtes jamais rencontrés. C'est ta cousine.
Il se tourna vers moi en m'adressant toujours son angélique sourire.
-Bonsoir Colette (tout en me serrant la main).
À moi de répondre assez timidement:
-Bonsoir!
Je devais normalement ajouter un truc ou lui demander son nom mais sur le coup, j'étais juste figée. Je voudrais bien mais les mots ne sortaient pas de ma bouche. Inconsciemment, ma mère me sauve en ajoutant:
-C'est ton cousin Wallace. L'oncle qui est à table avec nous, c'est son père. Ils sont à Lomé.
-Moi: d'accord. Enchantée alors Wallace.
-Lui (toujours avec le même sourire ravageur): moi de même.
Il s'en alla enfin. Quand il est parti, on aurait dit que je venais de me décharger d'un grand fardeau. J'ai respiré un bon coup afin de reprendre mes esprits. Qu'est-ce qui venait de se passer là? 
Moi qui pensais que mon cauchemar était terminé, je le revois deux minutes à peine plus tard entrain de servir de la boisson aux invités. Je le voyais courir de gauche à droite. Il vint même déposer une bouteille de vin sur notre table avant de s'en aller. Je n'arrivais pas à m'empêcher de l'observer. Tout en lui me plaisait, ses gracieux gestes et surtout encore une fois son sourire. Je n'arrivais plus à songer à autre chose un peu comme s'il était en train de m'hypnotiser. Je prenais un plaisir fou à le mater puisque lui, il ne le remarquait pas. J'étais vraiment à l'aise mais en le faisant une fois de trop, étant en train de discuter avec quelqu'un, nos regards se croisèrent. Je serais prête à parier qu'il savait que je le regardais puisqu'il s'attarda sur moi quelques secondes avant que je ne détourne les yeux. Ce qui m'en a donné la confirmation, c'est le fait que ce même scénario se reproduisit encore plusieurs fois et une fois c'est moi qui l'ai plutôt surpris en train de m'observer et dès que je le vis, je détourne aussitôt mon regard. Ce petit manège dura tout au long de la réception.
Papa décida vers seize heures de rentrer. Il alla remettre son cadeau à la mariée et pendant ce temps, moi je cherchais du regard Wallace; mais en vain, aucune trace de lui. Il devrait être certainement occupé; je ressentis une de ces déceptions sur le coup ! Le père de Wallace nous raccompagna à notre voiture. Ils sont encore restés là à papoter de tout et de rien. En tout cas, c'est normal. Ils étaient de bons amis de par le passé et ça faisait un lustre qu'ils ne se sont pas vus. Moi, j'étais déjà en train de m'installer dans la voiture quand j'entendis le père de Wallace dire qu'il passerait nous rendre visite le lendemain avant de repartir. Alléluia, vivement qu'il vienne avec Wallace. Cette information me revigora totalement car je tenais vraiment à le revoir. Le voir pour faire quoi, je n'en savais rien mais je voulais quand-même le revoir. 
Toute la soirée, je n'ai fait que songer à nos retrouvailles de demain. À l'imaginer de tous les scénarios possibles. J'étais excitée comme une puce pour ce lendemain qui à mon goût tardait un peu trop. 
Toute la matinée, j'ai aidé maman à la cuisine. On avait préparé une sauce pour les accueillir pour le déjeuner. Ils arrivèrent vers onze heures. Après je me suis douchée, et je me suis cachée dans ma chambre en attendant leur arrivée. Ma fenêtre fait face au portail donc j'avais une vue privilégiée quand il s'agissait de savoir qui rentrait ou sortait de la maison. C'est mon père qui est allé les chercher bien sûr car ils ne connaissaient pas la maison. Quand j'ai entendu le bruit de la manivelle, je me précipite pour aller voir. Dans l'ordre, il y a papa, le père de Wallace et quelques interminables secondes plus tard, Wallace. Hoyééé! J'ai sauté de joie en me laissant tomber sur le lit quand j'ai vu son beau visage. Papa les a reçus au salon et les discussions de la veille ont repris de plus belle. J'ai décidé de sortir une demi-heure plus tard pour faire une petite inspection rapide et par la même occasion signifier à Wallace que j'étais là. Je traverse le salon comme si de rien n'était et par faux semblant de courtoisie, j'approche nos convives pour les saluer. Eux ils me faisaient dos donc ils ne pouvaient pas me voir. C'est Wallace qui détenait la parole quand j'arrivai à leur hauteur. Il s'arrêta net en me voyant puisque moi je me suis arrêtée juste à côté de lui. J'ai d'abord salué son père pour dissiper le malaise et me tourne ensuite vers lui également. Il me gratifie de son éternel sourire et je m'éclipse à la vitesse de la lumière. Mon cœur battait encore la chamade quand je les quitte. Je reste sous la paillote quelques minutes avant de rejoindre maman à la cuisine qui préparait leurs plats. Elle me charge d'aller les déposer sur la table à manger et j'y dépose aussi du vin. On a encore joué à notre jeu du regard à chaque fois que je venais déposer un truc sur la table. Mais cette fois-ci, j'étais plus discrète au risque que le daron ne remarque un truc. Maman les a rejoints à table et ils ont déjeuné ensemble. Moi je suis retournée dans ma chambre prétextant que je n'avais pas faim. Or, c'était juste pour éviter des dérapages. Je ne pouvais expliquer avec des mots ce qui se passait quand je le voyais. Et tout un repas en sa compagnie serait un vrai supplice alors non, merci. 
J'avais mes oreilles qui marchaient du tonnerre, ne ratant pas une seule bribe de leurs conversations. Un de mes frères revient et les rejoindra à table. Très charismatique comme il est lui, il se fait tout de suite apprécier par le père de Wallace et ils se sont carrément accaparés de la conversation. J'attendais des bruits de chaise donc j'ai supposé qu'ils avaient terminé. J'ai vu mon père et mon oncle se diriger vers la paillote et j'entendais encore la voix de mon frère au salon. Je suppose qu'ils étaient en train de causer entre jeunes maintenant. J'ai décidé de sortir et me mêler aussi à la conversation mais mon cher frère s'en est carrément accaparé et je n'avais pas du tout le courage de m'y interposer. Même si je le voulais au fond, que dirais-je? Ce garçon me tétanisait complètement. Je me suis sentie si stupide sur le coup. J'étais concentrée sur le journal à la télé comme si j'écoutais tout le charabia que les reportages racontaient. Mon frère parlait encore et encore sans s'arrêter une seule seconde. Il répondait du mieux que possible mais j'ai tout de suite senti qu'il ne doit pas être bavard. 
J'avais carrément oublié que j'ai rendez-vous avec Émilie. On devait aller rendre visite à un ami hospitalisé dans une clinique en ville. C'est quand elle m'appela que je m'en suis rappelé. J'étais à ça de reporter mais elle me dit qu'elle était déjà en route donc j'étais obligée. Zut! J'espère qu'il sera toujours là à mon retour. Je m'éclipse me préparer et je file vite fait. Je vais abréger cette visite le moins possible. Émilie était déjà sur place quand je suis arrivée alors on resta une bonne heure avec le malade qui s'endormit enfin de compte. Quand on descend, je dis:
-Tu sais que j'étais à deux doigts d'annuler?
-Emilie: je viendrai chez toi te tirer par chez les cheveux et tu me rembourseras mon déplacement en plus.
-Moi: Pardon, petite folle. Je te parlais du cousin que j'ai rencontré à une fête hier non?
-Emilie: le mignon cousin? En parlant de lui, tu me le présentes quand? 
-Moi: c'est pour lui justement que j'hésitais un peu à venir. Il est à la maison actuellement. 
-Emilie: quoi? Fallait même commencer par-là tchip! On y va de ce pas le voir.
-Moi: si tu penses que je vais te le donner cadeau comme ça, tu te goures ma grande. Tu ne sais pas à quel point il me fait carrément passer à l'ouest quand je le vois.
-Emilie: Eh! Tu en passes autant pour ton cousin? 
-Moi: Hum. Je n’arrive pas du tout à me contrôler.
-Emilie (en me faisant un petit clin d'œil): les cousins se font les cousines à la cuisine laaa. Continue. Quand ton père va te choper tu sauras.
-Moi: bah on n'a rien fait. On ne s’est même pas encore vraiment parlé. Je voulais le faire mais mon frère se l'est approprié.
-Emilie: Bon, allons le voir. Je vais couper l'herbe sous le pied à ton frère tout à l'heure. 
On se précipite pour prendre un zemidjan (Taxi moto) pour rentrer mais malheureusement à notre arrivée, ils étaient déjà partis. Je l'ai encore raté. Émilie se moqua proprement de moi avant de repartir. Tout le reste de la semaine, j'ai été vraiment chagrinée à l'idée de ne plus le revoir. Je ressentis une telle peine pour quelqu'un que je ne connaissais même pas il y a quelques jours. Le comble est que c'est mon cousin. 
Le dimanche suivant, dans la soirée, j'étais entrain de regarder un film sur mon ordinateur quand je reçus une notification sur mon Messenger. J'ai failli crier quand j'ai commencé à lire. C'était Wallace.
<<Bonsoir Colette. C'est Wallace, ton cousin de Lomé. On n'avait pas eu le temps de vraiment discuter l'autre fois. Je voulais revenir vous voir mais on a dû précipitamment repartir le lendemain à cause d'une urgence. J'ai vu ton profil Facebook alors j'ai voulu t'écrire. J'espère que ça ne te dérange pas. Réponds-moi quand tu verras ce message donc. À+ >> (plus tard, il me révèlera qu'en fait, c'est lui-même qui avait fait la recherche. Merci Zuckerberg !!!)
J'ai lu et relu le message en ricanant bêtement. Je me suis empressée de lui répondre et on fit plus ample connaissance presque toute la soirée. On s'échangea nos numéros whatsapp avant de nous souhaiter bonne nuit. 
Le lendemain dans la matinée, je lui laissai un coucou et il me répondit vers treize heures. Il m'expliqua qu'il était un peu occupé au boulot au fait. Mais dans la soirée, il m'écrit et on s'échangea encore. Il me demanda cette fois-ci une photo de moi. Je lui en ai envoyé trois. Il m'en envoya deux des siens également. Émilie allait enfin me croire. 
Très vite, on s'est habitué l'un à l'autre et c'était devenu un rituel maintenant. On s'écrivait tous les jours. Le week-end, c'était toute la journée. Il y avait une telle proximité entre nous qu'on croirait qu'on était dans la même ville. Je ressentais tellement l'envie de le voir mais c'était impossible. Il était occupé toute la semaine au boulot et moi je commençais bientôt mon stage, quelle galère! Je ne pouvais pas non plus prétexter rendre visite à la famille à Lomé parce que je ne les connaissais pas vraiment. Pendant tout ce temps, on flirtait assez subtilement et j'en ai profité pour lui demander s'il avait une petite amie; <<non>>, m'a-t-il répondu. J'ai été vraiment ravie de le savoir. 
Un samedi, alors que je faisais la lessive, mon téléphone sonna. Un numéro inconnu:
-Allô Colette. C'est Wallace.
-Moi: Wallace? Mais t'es où? Tu m'appelles avec un numéro d'ici.
-Lui: c'est parce que je suis à Cotonou actuellement. Je voulais te faire la surprise. Je suis avec des amis pour le week-end et j'ai très envie de te voir.
-Moi: Ah! Ça c'est une sacrée surprise. Et vous êtes où actuellement?
-Lui: on est en train de prendre un pot sur l'esplanade du stade de l'amitié. Tu peux nous rejoindre s'il te plaît? 
-Moi: Ok. Là, je suis en train de faire la lessive. Dès que je termine, je vous rejoins.

-Lui: ok. Je t'attends alors. Ne le dis à personne s'il te plaît. Je n’ai pas vraiment envie de passer faire les salutations donc…
-Moi: ok. T’inquiète. (Comme si j'allais en parler au vieux). À tout à l'heure donc.
Je file les retrouver deux heures plus tard et on a passé tout le reste de la journée ensemble. Il m'a présenté à ses amis comme une amie, certainement pour éviter qu'ils me draguent et je n’ai même pas protesté. Il n'y a qu'à les voir baver sur moi dès mon arrivée pour le savoir.
On se retrouva le lendemain et cette fois, on s'éclipsa rien que nous deux. On s'assied à la plage et on discutait de tout et de rien. Son sourire, son imposante voix, tout en lui me fascinait. On regardait ensemble l'océan et j'avais la tête posée sur son épaule. Jamais de ma vie, je ne me suis sentie aussi bien. Tellement, c'était apaisant. On est restés bras dessus dessous toute la soirée et on loua un taxi pour rentrer. Il ne voulait pas rentrer alors il me laissa juste au portail. Le taxi s'est garé à l'autre bout de la ruelle l'attendant. Avant de s'en aller, je lui fis la bise mais juste après de m'être décollée de lui, il retient mon visage et m'embrassa pour ce qui sera le baiser le plus mémorable de ma petite vie. Rien qu'en y pensant aujourd'hui, j'ai des frissons dans tout le corps. Ces deux minutes, accrochée à ses lèvres m'ont paru comme une éternité et je voudrais que ça dure toute la vie.
C'est comme ça que notre secrète relation a commencé. Au moins une fois par mois, il venait à Cotonou et on passait du temps ensemble. De fil en aiguille, on est complètement tombés fous amoureux l'un de l'autre et c'est à lui que j'ai offert ma virginité. 
Quelques années après, quand j'ai commencé à travailler et à être indépendante, je me rendais moi-même à Lomé les week-ends pour le voir. Personne à part Émilie et son meilleur ami Éric n'était au courant de notre idylle. Son pote a même craqué sur Émilie et ils sont actuellement fiancés. Mais de notre côté, le statu quo, c'était toujours secret. 
Plusieurs fois, on s'est résolu à en parler à nos parents mais on n'en a jamais eu le courage. Normalement, ça ne devrait pas poser beaucoup de soucis car on n'a pas le même nom de famille. Juste des clans réunis pour former une seule famille. J'ai même essayé de comprendre le lien qui existait entre nous, c'était plus compliqué que résoudre une équation à plusieurs inconnus. Trop de mon arrière-grand-père a épousé tel ou tel. Pourtant, on est de la même famille et en Afrique, famille c'est famille. On ne rigole pas avec ça.
 Or, je prends de l'âge et logiquement les parents attendent de moi que je présente un homme à la maison. Je disais toujours à ma mère que je n'en avais pas mais je sens qu'elle savait que je voyais quelqu'un. Si seulement elle savait que c'est  mon cousin que je fréquente d'ailleurs depuis près de dix ans.
Wallace de son côté également, la pression y était. À trente ans, il a une bonne situation financière, et logiquement, des interrogations doivent fuser. On a toujours su qu'on en arriverait là mais on voulait juste ne pas voir les choses en face.
Croyez-moi. J'ai essayé de rompre cette liaison interdite mais c'était plus fort que moi, je n’arrivais pas à me résoudre à l'idée de le perdre. J'ai même essayé d'accepter des rencards d'autres hommes car les prétendants n'en ont jamais manqué mais c'était du pareil au même. Aucun d'eux ne me faisait de l'effet. J'étais avec d'autres mais je pense à ses langoureux baisers, ses caresses, son sourire… Je l'aime de tout mon cœur cet irrésistible cousin; c'est aussi simple que cela.
C'est dans ce sacré dilemme que je vis aujourd'hui. 
Pourquoi a-t-il fallu que je tombe amoureuse de mon cousin ?
Quels conseils me donnez-vous ?
Ecrit par Nick LEGONOU

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