UN CHEMIN DOULOUREUX (Ep 16)

#Papa Alex
Au même moment, Michel sortit de la chambre et secoue négativement la tête en me regardant. Non ! non, je ne veux même pas comprendre ce signe !
-Michel : papa, viens.
Je suis mon fils sans ouvrir la bouche, j’étais contrarié. Je pensais que cette femme aurait un peu de chance mais non. Son esprit n’a pas été assez fort pour vaincre la maladie.
-Michel : ce genre de crise cardiaque ne peut jamais tuer quelqu’un, c’est impossible mais c'est ce qui est arrivé. On contrôle toujours ces genres de crises en moins que ce ne soit autre chose. Elle était peut-être destinée à mourir aujourd’hui, c’est tout ce que je peux dire sinon cette petite crise ne pouvait pas l’emporter.
-Moi : les mots me manquent, je n’ai rien contre elle malgré tout ce qu’elle nous a raconté aujourd’hui. Pour moi personnellement, elle devrait vivre vu qu’elle a reconnu ses mauvaises actions et a tout confessé mais bon la vie et la mort, ce n’est pas entre les mains des médecins.
-Michel : exactement, c’est Dieu qui guérit. Le plus difficile maintenant serait de parler à ses enfants.
-Moi : effectivement, je vais voir ce qu’on peut faire. Merci à toi et à tes médecins.
-Michel : c’est notre travail.
Je vais rejoindre les autres, je fais un signe à Ma’Daïna qui comprends immédiatement que Rose n’est plus. Il reste le benjamin de la famille Gustave qui n’est pas avec nous, on doit aller le récupérer.
-Moi : les enfants, levez-vous. On va aller récupérer votre frère et vous allez dormir chez moi ce soir.
-Hervé : pourquoi chez vous ?
-Ma’Daïna : parce-que maman est à l’hôpital et papa Alex n’aimerait pas que vous soyez seuls à la maison.
-Rachel : ce ne sera pas mal de dormir chez Nicole mais est-ce possible que nous voyons maman avant de partir ?
-Moi : non ma chérie, ce ne sera pas possible pour le moment.
-Hervé : vous nous cachez quoi ?
-Moi : rien, voyons.
-Ma’Daïna : allons-y
-Hervé : qui va rester avec maman ?
-Moi : Michel est là, il va s’en charger.
-Hervé : je pourrais peut-être l’aider
-Ma’Daïna : ne t’inquiètes pas, Michel s’en occupera seul comme il sait si bien le faire.
Il ne dit plus rien et prends la direction de la voiture, cet enfant est trop intelligent j’avoue. Je sais qu’il ressent actuellement des choses qui peuvent le pousser à penser que sa mère n’est plus. Hum j’espère qu’ils tiendront le coup quand ils recevront la nouvelle.
Nous étions passés chercher Gustave comme prévu et après, nous sommes rentrés. Tout s’était bien passé cette nuit, chacun de nous évitait le sujet de Rose jusqu’à ce que les enfants tombent dans les mains de morphées.
LE LENDEMAIN
Dès que je descends, je retrouve Rachel et Hervé dehors bien habillés.
-Hervé : bonjour papa. On vous attendait, on voulait aller voir maman mais on ne voulait pas le faire sans votre avis.
-Moi : Bonjour les enfants. Avez-vous manger ?
-Eux (en chœur) : on n’a pas faim.
Je souffle, qu’est-ce que je peux bien faire pour ces enfants ? comment vais-je leur annoncer cela ? même Nicole n’est pas encore au courant.
-Moi : venez, j’ai quelque chose à vous dire d’abord.
Ils me suivent sans placer aucun mot, ils s’asseyent avant même que je ne leur demande.
-Moi : vous êtes pressé à ce que je vois.
-Rachel : exactement, Hervé a dit qu’il aimerait parler à maman au plus vite.
Je vois Ma’Daïna descendre, cette femme, elle m’aide beaucoup malgré le fait qu’elle ne soit pas de la famille.
-Ma’Daïna : alors les enfants, c’est quoi le plan d’aujourd’hui ?
-Rachel : on va à l’hôpital.
Je vois Ma’Daïna froncer les sourcils avant de s’asseoir.
-Ma’Daïna : vous savez, hier, on a eu une petite complication avec votre mère.
-Hervé : oui, vous nous avez dit cela. Papa Alex a dit que c’était juste une petite crise et que ça passera. Je pense qu’actuellement elle serait déjà réveillée et manière dont je la connais, je suis sûre qu’elle s’ennuierait toute seule dans cette chambre. C’est pour cela on a décidé d’aller la voir.
-Ma’Daïna : vous avez bien pensé mais on ne nous a pas encore dit qu’elle s’est réveillée ou…
-Papa Alex(calmement) : bon, assez. Je suis tellement désolé de vous le dire ainsi, nous avons tous fait de notre mieux, avec les médecins, c’est pareil mais..
-Hervé : Rachel, je te l’avais dit non ? je t’avais dit ça non ? le regard du docteur Michel quand il était sorti ne disait rien de bon.
-Rachel : laisse-le finir
-Hervé : tu penses à une éventuelle résurrection ? bon sang, ouvres les yeux Rachel ! On a perdu maman.
Je savais que cet enfant était doué dans ce genre de choses. je savais qu'il avait remarqué quelque chose. Je vois Rachel cligner ses yeux, ils se mettaient à briller, les larmes veulent tomber, ils veulent couler mais elle fait un effort pour ne pas céder
-Rachel : je veux l’entendre de la bouche de papa Alex ou de Ma’Daïna
-Papa Alex : je suis désolé, c’est vrai.
-Rachel : non, non, ne me dites pas ça ! Hervé m’en a parlé mais j’ai dit que c’était faux. Je refuse d’y croire, elle ne peut pas me laisser comme ça. Je ne lui ai pas dit qu’elle a été pardonnée par Nicole aussi bien que par moi. Maman n’est pas âgée, pourquoi si tôt ? On n’a pas de père et voilà qu’on vient de perdre la seule personne qui nous a supporté pendant toutes ces années. Malgré tout ce qu’elle a fait, elle ne mérite pas de mourir.
-QUI EST MORT ??
Je me retourne et je tombe sur Nicole.
-Nicole : allez, dites-moi ; qui est mort ?
-Rachel ( en larmes) : ta tante,Nicole, ta tante… elle est… morte depuis hier..
-Nicole : quoi ?? oh ! non.
Nicole tombe par terre, mets ses deux mains sur sa tête et pleure, ce sont de vraies larmes. Quoi qu’on dise, Nicole a mal. Dans une autre vie, quelqu’un serait en train de sauter de joie à cause de la mort de Rose mais pas Nicole ; elle possède un cœur en or, cette fille. Je m’avance vers elle pour l’aider à se relever du moins que je peux. Ma’Daïna fait pareil avec Rachel qui ne cesse d’hurler. Le cas qui m’inquiète le plus c’est Hervé. Il est assis, les poings fermés, les bras croisés, les regards vers le plafond, il ne disait rien. Je laisse Nicole et je retourne plutôt chez Hervé.
-Moi : tu sais, tu peux pleurer, ce n’est pas un crime .
-Hervé : j’ai promis ne plus pleurer, j’ai promis être un grand garçon mais je n’ai jamais su que maman allait mourir à cet âge.
-Moi : c’est arrivé, pleure s’il te plait. Laisse-toi aller
Il se lève du fauteuil pour s’asseoir par terre quand une larme tomba de ces yeux. Pauvre Hervé !
A SUIVRE
Auteur: Esther AMETONOU
Je pleure, oui je pleure ma mère. J’ai promis ne plus pleurer mais c’est plus fort que moi. Ma maman est morte ? Donc je fais désormais parti des orphelins ? J’ai toujours eu pitié de mes amis qui n’ont pas de parents. Je les ai toujours aidés comme je pouvais mais aujourd’hui, je fais partie d’eux. A partir d’aujourd’hui, je vais ressentir cette même douleur que mes camarades de classe me racontent et que je ne comprends pas jusqu’au fonds. Ma Rose, que ferai-je sans toi ? Malgré tous tes défauts, tu as été une superbe maman, on n’a jamais souffert avec toi. Des habits, de la nourriture, de l’argent, l’écolage ? on avait tout avec toi, tu nous laisses pour qui ? Tu n’as même pas pensé à Gustave. Maman, tu n’as pas pensé à nous, sérieux, tu ne l’as pas fait, sinon ce n’est pas le moment de partir.
Depuis quatre jours que je suis dans cette chambre en train de broyer du noir, c’est comme si on avait mis fin à ma vie. Je ne savais pas que ma mère était mon souffle de vie, je ne savais pas que je l’aimais autant. Ça fait quoi de perdre une maman ? Je ne pourrais décrire cela. Nicole a dû souffert beaucoup de choses quand elle a perdu sa maman. Je ne sors plus, manger c’est tout un autre problème pour moi. Que vaut la vie sans maman, maman mon bonheur, maman ma vie,maman mon espoir, que vaut la vie sans elle? Nicole fait du mieux qu’elle peut pour me changer les idées mais c’est impossible, si elle voulait faire comme moi quand elle était venue nouvellement chez nous, je serai déjà morte. Je me demande si cette douleur passera un jour.
-Nicole : oui ça passera.
-Moi : quoi tu m’entends parler ? Je réfléchissais juste
-Nicole : oh que si, tu parlais à haute voix.
-Moi : je suis désolée
-Nicole : on sort
-Moi : oh non ! je n’ai pas envie de sortir.
- Nicole : ça fait quatre jours que tu n’as pas vu le salon Rachel, ce sera jusqu’à quand ? Il faudrait sortir de cette chambre pour faire face à la réalité. Rester cloitrer ici ne fera pas revenir ta mère. Souviens-toi que j’ai aussi perdu ma mère. On est pareil, je connais la douleur de ça, je sais ce que ça fait. C’est pour cela je te demande de te lever, de sortir pour affronter la réalité.
-Moi : j’ai compris, j'essaierai.
-Nicole : voilà ma petite sœur.
-Ma’Daïna : enfin vous sortez. Nicole, l’hôpital a appelé. Les résultats du test ADN sont sortis, on peut aller les prendre ou soit on dit à Michel de nous prendre ça.
-Nicole : je préfère aller les prendre moi-même. Est-ce que tonton Raoul pourrait m’arranger une visite avec celui qui sera le père de mon enfant ? on aura des choses à se dire, lui et moi.
-Ma’Daïna : tu veux le rencontrer quand ?
-Nicole : aujourd’hui si possible.
-Ma’Daïna : d’accord. Je contacterai Raoul pour toi et on devrait te faire accompagner, tu n’iras pas seule.
-Nicole : ne t’inquiètes pas, j’irai avec Rachel.
-Papa Alex : vous seriez accompagné de quelqu’un, point bar.
Je souris. J’aime beaucoup le père de Nicole, les quelques jours que j’ai passé ici m’ont fait réaliser qu’un père est vraiment important dans la famille, il est le maître, le guide et puis tout.
Comme dit, nous sommes allés à l’hôpital, Nicole et moi.
Arrivée dans cet hôpital, je commence par réfléchir. Qu’est-ce qui m’a poussé à vouloir connaitre le père de mon enfant ? sûrement parce-que je n’avais pas connu le mien tôt et je sais ce que ça fait de vivre sans père et sans mère aussi. Apparemment je suis passée par beaucoup de chose moi aussi. Serait-ce Djaz le père de mon enfant ? Ou qui d’autre ? Je ne connais pas le nom des autres.
-Emmanuel : bonjour…
-Nous : bonjour docteur.
-Emmanuel : comme prévu, les résultats sont disponibles. Les voici.
Je prends l’enveloppe, je le remets à Rachel.
-Moi : lis-moi juste le nom de la personne qui est écrit.
Elle ouvre l’enveloppe sans broncher, nous étions toujours devant le médecin.
-Rachel : bon, le nom c’est Dominique AZA.
Pff, c’est qui ça ?
-Emmanuel : alias Djaz.
-Moi : quoi ? Djaz ? Etes-vous sûr que c’est lui Dominique ?
-Emmanuel : oui, très sûre.
-Moi : ok merci.
Au même moment, mon téléphone portable sonna.
-Moi : allô tonton Raoul.
-Lui : alors c’est fait ? c’est qui le fameux père de Bright ?
-Moi : Djaz.
-Lui : oh non, merde ! c’est le plus gros bandit de la meute. Bon je t’ai obtenu le rendez-vous.
-Moi : d’accord, merci.
-Lui : fais gaffe, après tout, c’est un bandit.
-Moi : d’accord.
On part et direction, prison. Ah oui, ils ont été déférés à la prison civile de la ville. On rentre à l’intérieur de cette prison, je suis allée voir le directeur de la prison et dès que j’ai donné le nom de famille de M.Raoul, on m’a immédiatement autorisé à rentrer.
Je suis assise devant le nommé Djaz, il me regarde droit dans les yeux comme si j’étais en faute.
-Moi : bonjour. J’espère que vous me reconnaissez.
-Lui : va tout droit au but, gamine.
-Moi : waw, vous n’êtes qu’un bandit.
-Lui : je sais et c’est pour cela que je suis enfermé ici donc pas besoin de me rappeler cela.
-Moi : très bien, vous avez un enfant dehors, mon fils qui est en conséquence votre fils. Je pensais que vous allez aimer le voir mais apparemment vous vous foutez de beaucoup de choses. Je ne reviendrai plus jamais ici et vous n’allez jamais voir cet enfant. Soyez en sûre.
-lui : cet enfant, je le verrai.
-Moi : par quel moyen ?
-Lui : par tous les moyens possibles. Cet enfant, je l’aurai, il vivra avec moi un jour. Attendez voir, c'est ma parole contre la tienne.
Non mais il compte sur quoi ??
A SUIVRE
Auteur: Esther AMETONOU