SURVIVANT ? (Ep 10)

SURVIVANT ? (Ep 10) | AfroRaise

La classe redevenue calme à l'entrée du professeur, le proviseur fit son apparition accompagné de Carlos GOLDER qui semble-t-il sera un nouvel élève

 

>Carlos Golder, à vôtre service, fit le nouveau métis en se courbant pour tirer révérence.

 

Il se redressa avec un sourire plein d'assurance, passa sa main sur ses cheveux lisses et remit sa queue de cheval en position.

 

<<Il ne manquait plus que ça ! Un deuxième Sylvestre ! Pensa intérieurement Richard.>>

 

Peau d'une couleur uniformément parfaite, dentition aussi blanche que la neige, on pouvait facilement deviner son corps musclé que cachait son uniforme kaki qui le collait. Il lança un clin d'œil à la volée que la plupart des filles de la classe s'arracha. Le cœur d'Eugénie manqua un battement, puis reprit son rythme régulier. Juste à quelques pas de leur banc, le parfum indomptable de Carlos parvenait à son pif (Nez*) telle une onction majestueuse. Elle n'arrêtait pas de le fixer pendant toute la présentation du proviseur.

 

<<Tsss, qu'est ce qu'elles lui trouvent au point de murmurer toutes au même moment ? On sait qu'il est diaboliquement beau. Je parie que c'est un frimeur de plus qui n'a rien dans le crâne>> pensa Richard tout bas.

 

>Trouvez lui une place auprès de ses camarades, dit le proviseur avant de s'en aller

 

>Il y a une place vide au fond de la salle, va t'installer en attendant qu'on te trouve une nouvelle place, ordonna le professeur.

 

>Non, c'est parfait monsieur. Fit Carlos de sa voix douce et grave.

 

>Carlos ?? S'étonna Sylvestre.

 

>Sylvestre ?? Répondit ce dernier tout aussi étonné que nouveau camarade de classe.

 

Carlos rejoignit sa place en lança quelques clins d'œil accompagné de délicieux bonjours çà et là qui ne laissaient pas les filles indifférentes. Il s'assit dans un banc avoisinant celui de Sylvestre et tourna aussitôt son regard vers Mirabelle.

 

Sylvestre : Tu fous quoi dans ce lycée ? Tu devrais pas être en Espagne ?

 

Carlos le stoppa d'un geste de la main, lui signifiant qu'il a mieux à faire.

 

Carlos : Hello Darling, tu peux me donner ton numéro pour qu'on garde le contact après le cours ? J'aimerais que tu m'aides à rattraper mon retard dans vos matières.

 

Sylvestre : Je t'arrête tout de suite, c'est à ma copine tu t'adresse là. À peine tu es là et tu te mets à draguer.

 

Carlos : Ah, sorry cousin, tu as une belle gonzesse dis-donc. Faudra que tu m'aides à me trouver quelques unes, dit-il en lui faisant un clin d'œil.

 

Sylvestre : Tu n'as pas changé toi. Malgré toutes ces années, dit-il en lui souriant.

 

Carlos : Comment tu vas cousin ? Ça fait un bail. Combien déjà ?

 

Sylvestre : Cinq ans je crois. Ça va, je pète la forme. Tu t'es mis à la musculation ?

 

Carlos : Ah oui. Depuis ce fameux jour, cet enterrement, dit-il en se redressant avec une mine soudainement triste.

 

Sylvestre : Oui. Tu as grandit depuis. Regarde-toi.

 

Carlos : Bah ce que tu vois là, c'est le fruit de trois ans de musculation acharnée, dit-il en faisant gonfler ses biceps. Les meufs elles aiment ça, les corps de rêve. Tu as pas mal poussé aussi cousin, on dirait un basketteur.

 

>SILENCE AU FOND, s'écria le professeur. APPAREMMENT LE NOUVEAU S'EST DÉJÀ FAIT DES COPINS. NOUS ALLONS CONTINUER LE COURS.

 

Sylvestre : Tu fais quoi dans ce pays ? Reprit le métis en murmurant à son camarade.

 

Carlos : Les affaires du daron. Il a trouvé un marché ici. Toi-même tu sais, toujours entre deux avions à dealer tu sais quoi !

 

Sylvestre : Content de te revoir depuis tout ce temps murmura t-il de nouveau.

 

Carlos : Je serai content seulement après avoir défoncé deux ou trois meufs de cette classe.

 

Sylvestre : Tu n'as jamais eu besoin de moi pour ce genre de choses. Ah j'oubliais, après tu me laisse ta Rolex dorée, dit-il en la regardant avec convoitise.

 

Carlos : Ah ça, t'y touchera pas, c'est un cadeau du daron, Rolex électronique sur commande faite à la maison, vingt-quatre carats, dit-il en l'exhibant avec fierté et une pointe de prétention. J'en ai d'autres dans ma caisse. Je te filerai une de ma collection personnelle.

 

Sylvestre : Cool, mais pourquoi tu as choisi ce lycée particulièrement ? Il y a d'autres lycées dans la capitale avec de plus jolies filles. Je te connais et je sais que tu ne fais pas les choses sans raison.

 

>Qui peut me dire ce qu'il entend par langage ? Questionna le professeur.

 

Carlos : Un ensemble de sons compréhensibles utilisé pour communiquer, formé la plupart du temps de syllabes.

 

Richard : Dis comme ça, c'est dire que les animaux aussi ont un langage. Je pense que c'est plutôt une faculté que seul possède l'être humain doté d'une infime intelligence. Un tout formé par des mots composés de syllabes et des signes ou caractères pouvant faciliter la compréhension par d'autres hommes possédant le même langage, répliqua t-il.

 

>VOUS DEVEZ LEVER LA MAIN AVANT DE PRENDRE LA PAROLE, tonna le professeur. ET QU'ENTENDEZ-VOUS PAR COMMUNICATION.

 

Richard : C'est le processus….

 

Carlos : C'EST LE MOYEN PAR LEQUEL (lança t-il à haute voix en coupant Richard) TOUT HOMME DOTÉ D'UN LANGAGE VÉHICULE CE QU'IL A À DIRE

 

Richard : Avant de parler de communication, il faudrait d'abord parler de penser, de disposition avant la matérialisation par les mots. C'est ce processus de matérialisation de la pensée qui permet à un homme de véhiculer sa pensée à travers les mots et des signes de sorte que l'interlocuteur en saisisse le sens.

 

Carlos : Le professeur a posé une question claire, lança-t-il à Richard en le regardant depuis le fond de la classe.

 

Richard : Ma réponse était concise et sans débordement. Parler de communication et de langage revient à élucider tout un processus qui est utilisé par tous mais dont peu saisissent les contours. Il est évident que seul l'homme, jusqu'à preuve du contraire, possède la faculté de langage, je suis d'accord avec ta pensée mais dire qu'il est le seul à communiquer sera faire abstraction d'une vérité plus qu'évidente. Tous les animaux communiquent, une fourmi qui appelle ses camarades après avoir trouvé du sucre, une abeille qui appelle ses camarades après avoir trouvé une fleur à nectar et plein d'autres phénomènes sont là preuve d'une communication évidente mais imperceptible.

 

Carlos : Pas si imperceptible que ça, puisque des chercheurs ont réussi à comprendre leurs moyens de transmission. Je continue de maintenir que l'homme est le seul à communiquer. Il communique en fonction des différentes situations auxquelles il fait face. Ne mettons pas de côté l'existence de l'instinct chez l'espèce animale. Chez elle, tout est prédisposé, la communication, la survie….

 

Le débat continua pendant une bonne quinzaine de minutes malgré les interventions du professeur de philosophie qui semblaient n'aboutir à rien. Il était plus qu'évident qu'il venait de naître une rivalité entre Richard, l'élève du premier banc et Carlos l'élève du dernier banc.

Toutes les hypothèses, toutes les citations devant servir dans le chapitre furent décortiquées par ces deux élèves aux esprits philosophiques.

 

<<J'avais déjà du mal avec Richard, qui me faisait passer pour un rien, voilà maintenant qu'il y a un deuxième Richard>> murmura tout bas le professeur dépassé par les évènements.

 

La classe toute entière se tu et prêta oreille attentive aux propos des deux orateurs qui revenaient sur le sujet en relevant une faille dans le raisonnement de l'un et de l'autre, même s'ils n'arrivaient pas à suivre la vitesse de leurs réflexions.

 

>SILENCE, LE PROCHAIN QUI PARLE JE LE FOUS DEHORS. NOUVEAU CHAPITRE : LANGAGE ET COMMUNICATION, s'écria le professeur pour reprendre le contrôle. Et vous deux, je ne veux plus vous entendre répondre à mes questions. Du moins pour le reste de l'heure, dit-il en s'adressant à Richard et Carlos.

 

L'heure tira à sa fin, annonçant le début d'une nouvelle. Eugénie fut surprise par la manière qu'ont les deux élèves à enchaîner les réponses. Un chapitre qui devrait durer plusieurs heures, ils l'avaient liquidé en à peine quelques minutes. Il lui semblait que le professeur n'avait plus rien à lui apprendre sur le chapitre, si ce n'est les pensée des philosophes de Lumière.

Elle s'interrogea, sur la nature de Carlos qui semblait être le seul à suivre et à comprendre Richard dans son raisonnement. Une chose ne la quitta pas depuis la présentation du métis, l'odeur de son parfum. Plus elle voulait l'oublier, plus il prenait place dans son esprit, plus elle voulait l'effacer, plus elle devenait indélébile.

La rivalité continua jusqu'au cours précédant la pause

La deuxième récréation s'annonça, Eugénie toujours furax contre son camarade de banc, se leva sans un mot et se dirigea vers la cours. À quelques pas de la poutre, un bras s'enroula autour de son cou et un doigt, orné de deux anneaux extravagants l'un en massif doré et l'autre en argent étincelant, se mit à dessiner de petits cercles infinis sur les contours de sa poitrine par-dessus son corsage blanc. Embarrassée par ce geste plus qu'offensant, elle rejeta le bras avec fureur par-dessus son épaule, se retourna avec brusquerie et agilité puis donna une gifle raisonnante à Carlos qui ne pu l'éviter.

 

>Excuse-toi, gronda avec furie Richard qui se leva brusquement rempli d'une colère sombre.

 

 

<<Tu ne le sais pas encore mais je suis là pour toi Richard, Richard GALLE>> Pensa intérieurement Carlos qui afficha un sourire narquois que personne ne vit

Bon nombre des élèves fut déjà hors de la classe quand Carlos enroula son bras autour du cou de la meilleure amie de Richard pour la tripoter. Toujours raisonnante dans son oreille gauche, cette gifle lui rappela des souvenirs, ces fois où une de ses conquêtes le suprenait sous la couette avec une autre.  Il plaqua aussitôt sa main sur sa joue comme si cela lui permettrait d'atténuer la douleur. Tout souriant il se retourne vers Richard.

 

Carlos : Relax mec, ce n'est qu'une bêtise, tu vas pas te mettre dans tous tes états pour si peu, dit-il gêné en se grattant la nuque.  Désolé darling, c'est une mauvaise habitude qui m'est resté avec mes copines d'Espagne, continua le métis.

 

Eugénie : La prochaine fois je te signale au proviseur.

 

Richard : Tu te crois en Espagne ? Reprit-il toujours debout.

 

Carlos : j'ai déjà fait mes excuses mec, c'est quoi ton problème ? C'est pas ta meuf à ce que je vois.

 

Richard : Qu'est ce que ça peut te faire ? En se rasseyant.

 

Eugénie continua son chemin

 

Carlos : Tu as des sentiments pour elle ou quoi ? Reprit-il envers Richard

 

 Elle s'arrêta net quand Carlos lâcha la question à laquelle elle espérait une réponse. Son cœur se mit à battre plus intensément. Les secondes qui coulaient lui paraissaient plus longues que des heures. Eugénie attendait la réponse de Richard qui cherchait quoi répondre. Fallait-il répondre intelligemment et contourner la question où aller droit au but ?

 

Richard : Ne dis pas n'importe quoi finit-il par lâcher gêné en baissant son regard

 

<<Tant mieux>> pensa Carlos qui couru après Eugénie après qu'elle ait soupiré de déception.

 

Carlos : Darling, Darling, Darling attends-moi, s'écria le métis à la queue de cheval.

 

Eugénie : J'ai pas vraiment le temps, je préfère rester seul, répondit-elle sans s'arrêter.

 

Carlos : Tu as des sentiments pour lui alors que ce n'est pas réciproque, pas vrai ?

 

Eugénie : De quoi tu parles ? Dit-elle en s'arrêtant.

 

Carlos : Même sans être le plus intelligent de la classe, je pourrais le remarquer assez facilement. À sa réaction quand j'ai essayé de te tripoter, j'ai vu une lueur dans tes yeux, c'était de l'espoir. Quand il a fini par dire qu'il n'éprouvait rien, cet espoir a sombré dans l'obscurité et la déception dans un soupir.

 

Eugénie : Il n'a pas dit qu'il n'éprouve rien, il a juste éviter la question, ça veut rien dire.

 

Carlos : Je t'en prie chérie, ça veut tout dire. Il évite la question pour ne pas dire ce que je te dis. Il ne veut pas te faire de la peine.

 

Eugénie : Comment peut-il me faire de la peine alors qu'il ne sait même pas ce que je ressens pour lui.

 

Il éclata de rire.

 

Carlos : Je t'en prie, tu le crois si aveugle ? Il le sait sûrement depuis le début, comment peut-il être un surdoué, utiliser les recherches théoriques de Karl Von Frisch pour aboutir à des conclusions jamais explorées, et ne pas remarquer de simples sentiments. Je suis mieux placé que toi pour le comprendre. Je suis le seul à pouvoir le comprendre et c'est normal, il ne veut pas te perdre-il marqua une courte pause-en tant qu'amie finit-il par terminer.

 

Eugénie : Après tout tu as sûrement raison, tu parles le même langage que lui, dit-elle en s'arrêtant et en inspirant profondément pour se relâcher juste après

 

Ils vinrent d'arriver au lieu où elle et Richard discutaient le plus souvent, derrière les bâtiments scolaires sous les grands arbres.

 

Carlos : Au fait, je peux connaître le nom de cette jolie demoiselle ?

 

Eugénie : Eugénie. Eugénie AMON.

 

Carlos : Carlos…

 

Eugénie : GOLDER. Oui je sais. Tu l'as dit devant toute la classe.

 

Carlos : Okay, dit-il en se grattant la nuque. Tu n'as pas à lui en vouloir tu sais. C'est pas de sa faute s'il n'arrive pas à dire ce qu'il ressent au moment opportun. Il a juste peur de te perdre.

 

Eugénie : Je suis sa meilleure amie pourtant. Il peut tout me dire.

 

Carlos : C'est facile à dire mais difficile à encaisser. Tu sais certainement qu'avant de poser un acte il calcule les probabilités de réussite et les répercussions. S'il te lâche en pleine face qu'il ne t'aime pas, qu'elle sera ta réaction ?

 

Eugénie : Je sais pas, répondit-elle en soupirant tristement.

 

Carlos : Moi je vais te le dire. Déception, pleure, déception, pleure et ainsi de suite. Tu finiras par t'éloigner de lui et le lien qui vous uni, tu finiras par le rompre et il se dira que c'est sa faute. Voilà ce qui va se passer.

 

Eugénie : … Silencieuse, le regard sur les feuilles mortes jonchant le sol sableux.

 

 

Il sort un bonbon de sa poche, le déballe et le pose sur sa langue avant de refermer sa bouche. Eugénie observa la souplesse, la lenteur et le calme de son geste. <<Même sa façon de sucer un bonbon est attirante>> pensa-t-elle.

 

Carlos : Un bonbon ? Demanda-t-il en lui proposant un autre.

 

Eugénie : Non merci, je veux rien avaler.

 

Carlos : Allez chérie ! Dit-il en tirant aussi longtemps qu'il put  sur la fin du premier mot. Tu vas pas me laisser déguster cette merveille tout seul. Juste un seul, pas plus. Je te jure que tu vas adorer.

 

Eugénie : Bon d'accord, fit-elle en soupirant et en lui prenant le bonbon des mains.

 

Carlos : Alors ?

 

Eugénie : Owwh, woaoh. C'est délicieusement bon. J'en ai jamais dégusté d'aussi agréable. C'est dans un supermarché tu l'as acheté ?

 

 Il éclata de rire en se tenant le ventre.

 

Eugénie : Qu'est ce qui te fait rire ? Questionna-t-elle étonnée de la réaction

 

Carlos : Elle est bien drôle la façon tu l'as dite. C'est dans un supermarché tu l'as acheté ? Reprit-il en continuant de rire. Une telle merveille vient rarement en Afrique. C'est dans le plus grand centre commercial d'Espagne je l'ai acheté.

 

Eugénie : Espagne ? Questionna-t-elle de nouveau en passant et repassant le bonbon dans chaque coin de sa bouche pour ne perdre aucune saveur.

 

Carlos : Oui. Regarde l'emballage.

 

Eugénie : C'est assez original comme emballage. Tout noir. C'est pas de l'italien qui est écrit dessus ?

 

Carlos : Non non, dit-il en souriant. Les profanes confondent souvent les deux langues, des fois même avec le mexicain. C'est écrit salade de fruit sur l'emballage.

 

Eugénie : Qu'est ce qui t'a fait quitter l'Espagne ?

 

Carlos : Mon père, répondit-il en enfonçant les mains dans ses poches. Il a des affaires très importantes à régler ici.

 

Eugénie : Il pouvait pas te laisser en Espagne pour continuer l'école ?

 

Carlos : Je l'accompagne partout où il va. Je sais ce que tu penses, je change très souvent d'école comme de pays. Il est toujours entre deux avions à la recherche de nouveaux marchés.

 

Eugénie : Il est dans quel domaine ? (Curieuse)

 

Carlos : L'urbanisme.  Nous sommes arrivés hier matin, je ne sais pas combien de temps il a prévu de rester. Mais j'espère qu'on ne repartira plus.

 

Eugénie : Pourquoi ? Tu aimes bien le coin ?

 

Carlos : Pas seulement le coin, j'ai enfin trouvé quelqu'un avec qui je pourrai parler, quelqu'un qui pense de la même façon que moi, quelqu'un d'extrêmement intelligent que moi, même s'il ne m'arrive pas à la cheville bien-sûr, termina-t-il avec prétention.

 

Eugénie : Richard.

 

Carlos : Ah, il s'appelle Richard ? Beau prénom

 

Eugénie : Oui. Richard GALLE.

 

Carlos : Je n'ai même pas eu le temps de demander son nom. J'espère qu'on deviendra ami lui et moi, vu la mauvaise impression que je lui ai fait.

 

Eugénie : Richard n'est pas quelqu'un de compliqué. Je suis certaine que vous allez bien vous entendre.

 

Carlos : Et il y a une fille qui me plaît dans votre salle

 

A SUIVRE…

ECRIT PAR PRIVAS_WINNER

 

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