LE TEST (Ep 6)

LE TEST (Ep 6) | AfroRaise

LE TEST chapitre 6: Bryan 2.0

 

 

          **Vanessa**

 

Non mais, suis-je entrain de rêver? Bryan qui s'excuse et commence à se comporter comme un vrai gentleman et tout. C'est nouveau ça! Qu'est-ce qui lui arrive? Moi qui réfléchissait à comment faire pour l'avoir totalement sous mon emprise, là il m'ouvre carrément les portes du paradis. Quoiqu'il en soit, je ne vais pas laisser passer cette occasion pour l'avoir dans mes filets.

 

Le dîner s'est bien déroulé l'autre jour. On a beaucoup discuté et cette fois, je pense que c'est bien parti. Je sens quelque chose de nouveau chez lui. Avant, on ne discutait quasiment pas. Tout ce qu'on savait faire, ce n'était que forniquer, encore et encore. Ça pouvait durer plusieurs heures vu qu'il est très endurant aussi. Il a un de ses coups de reins, mon Dieu! Mais là étrangement, il n'a fait aucune approche dans ce sens depuis tout ce temps. En tout cas, si c'est la sainte Vanessa qu'il veut, il va l'avoir.

 

On passe beaucoup de temps ensemble désormais et sans m'en rendre compte, je me surprends à beaucoup apprécier sa compagnie. Bon, ce n'est pas ça qui m'intéresse pour le moment. C'est comment profiter de ses millions.

 

   

        *Pamela*

 

Je suis totalement confuse après la si dure réaction que papa a eu quand je lui ai annoncé la nouvelle de ma grossesse. Il a toujours été un peu sévère mais je ne l'ai jamais vu comme ça. Je n'ai jamais vu autant de rage dans ses yeux. Il n'a jamais apprécié Jordan mais là, on aurait dit que s'il le pouvait, il l'étranglerait.

 

Depuis quelques jours, je me suis enfermée dans ma chambre car j'ai très peur de l'affronter. Entre Jordan, ça s'est très mal terminé la première fois et s'il m'était permis de retourner en arrière, j'aurais fait de meilleurs choix. J'étais juste une petite fille capricieuse à papa qui faisait tout ce qui lui passait par la cervelle et ajouté au caractère explosif de Jordan, ça ne faisait pas très bon ménage. Quoiqu'il en soit, on a énormément muri tous les deux. Personnellement, ces trois années passées loin de tout ce capharnaüm m'ont fait beaucoup de bien et j'ai compris pas mal de choses. Je pensais l'avoir oublié mais quand je l'ai revu, tous mes sentiments à son égard ont resurgi d'un coup; un peu comme s'ils étaient cachés dans un coin de mon cœur et n'attendaient que le moment opportun pour se révéler. Tout est allé très vite et voilà où j'en suis aujourd'hui.

 

J'aime Jordan de tout mon cœur mais je n'ai pas envie non plus de décevoir mon père ou de m'embrouiller avec lui après qu'il ait passé toutes ces années à si bien s'occuper de nous; surtout après la mort de maman. Je sens aussi qu'il y a quelque qu'il ne me dit pas et je dois le découvrir. Je dois à tout prix le convaincre car ce qu'il m'impose comme choix est au-dessus de moi.

 

      

 

         *Bryan*

 

-(Moi m'adressant aux gars): je dois vous avouer que je me sens vachement bien dans ma peau depuis quelques jours. J'ai supprimé tous les numéros de mes plans cul et j'apprends à mieux connaître Vanessa. Jusque-là, j'aime bien ce que je découvre en tout cas.

 

-Cédric: oulala. Monsieur commencerait-il déjà par tomber amoureux?

 

-Moi: non non pas encore. Je dis juste que c'est quand-même apaisant de se consacrer à une seule femelle.

 

-Olivier : dites bonjour au Bryan 2.0 . Cette version-là, en tout cas, moi je l'aime bien.

 

-Moi: mais je ne suis pas encore certain de ses intentions donc j'y vais pas à pas. Jordan, à toi maintenant de m'aider à mettre le plan en marche...Jordan? Jordan?

 

-Jordan: oui, tu disais?

 

-Cédric: qu'est-ce qui t'arrive mon pote? Je te sens ailleurs depuis quelques jours.

 

-Moi: je confirme. Toi qui d'habitude pimente nos soirées avec tes aventures, là c'est silence radio. C'est encore Pamela?

 

-Jordan: désolé, les gars mais je suis dans un sacré pétrin depuis quelques jours. Le père de Pamela veut qu'elle avorte; le mariage, il ne veut même pas en entendre parler.

 

-Olivier: wooo, c'est chaud là. Très compliqué, cette histoire.

 

-Moi: et que dit Pamela dans tout ça?

 

-Jordan: elle est tout aussi chamboulée que moi et depuis quelques jours, elle s'est un peu renfermée sur elle-même. Sans vous mentir, je ne sais pas du tout comment faire.

 

-Cédric : as-tu essayé d'en parler avec tes parents ? Peut-être qu'ils pourraient aller lui parler et faire changer d'avis au vieux.

 

-Jordan: non. Je ne leur ai rien dit pour le moment. Je devais les tenir informés après avoir rencontré le père de Pamela mais vu comment ça s'est déroulé, je n'ai pas le courage de leur dire quoi que ce soit.  Ma mère qui m'harcelle tous les jours quant au mariage. Elle est très impatiente de voir son petit-fils ou sa petite-fille.

 

-Cédric : aura-t-elle le courage d'affronter son père? Voilà la grande interrogation. Cet homme est très puissant, tu sais?

 

-Jordan: évidemment. Qui ne connait pas Anani KONDO dans ce pays?

 

-Moi: mais tu ne peux pas abandonner frangin. Si tu l'aimes vraiment, bats-toi pour votre amour.

 

-Jordan: si, je l'aime bro.

 

-Olivier: alors, fais l'impossible pour votre bonheur. Et sache que tu peux compter sur notre total soutien.

 

-Jordan: merci pour le soutien les gars.

 

-Cédric: les amis, ça sert à ça.

 

-Jordan: le philosophe, une de tes foutues citations me feraient du bien là maintenant tu sais?

 

-Moi: au moins, t'as pas perdu ton sens de l'humour. Ça me rassure. Olivier, à toi l'honneur.

 

-Olivier: pas très inspiré aujourd'hui, on peut dire. Depuis plus de trois semaines, Merveille a décrété une grève de sexe si je ne demande pas sa main. La galère, mes couilles frôlent l'incendie là.

 

-Cédric: elle n'a pas tort après tout. Six ans de copinage, c'est beaucoup pour une femme, mon pote.

 

-Jordan: Cédric, l'éternel défenseur des dames.

 

-Cédric: non, mais j'ai raison. Que veux-tu qu'elle te prouve encore? Avec tout le soutien qu'elle t'a toujours apporté, je pense que sa requête est légitime mon pote.

 

Et si demain, tu l'envoyais balader? Elle serait la perdante dans ce cas.

 

-Olivier: mais je ne ferais jamais ça. Tu sais bien que je l'aime.

 

-Cédric: alors, prouve-le. De quoi as-tu peur? Du mariage? Ce n'est pas une partie de plaisir mais ça vaut le coup.

 

-Olivier: le fait est que Merveille est très envahissante. Je risque de perdre ma liberté que je chéris tant.

 

-Cédric: quand tu as un partenaire, il faut toujours faire des compromis. C'est la vie, tu n'y peux rien. Tous les hommes aiment la liberté mais on se marie quand-même.

 

-Olivier: bon, je vais y réfléchir.

 

-Jordan: t'as intérêt mon pote sinon tes burnes risquent de s'enflammer.

 

-Olivier: c'est pas drôle, tu sais?

 

-Moi: on sait tous que cette fille t'aime, alors fonces mec.

 

-Olivier (en ricanant) : okay. C'est bon. Bryan aussi qui me donne des conseils amoureux, ça c'est la meilleure. Je dois être vraiment dans un sacré merdier, moi.

 

-Moi: c'est ça, marre-toi. Bon Jordan, revenons à nos moutons.

 

-Cédric: me dites pas que vous  continuez toujours avec votre histoire de test!

 

-Moi: Si. C'est toujours d'actualité.

 

-Jordan: tu commences déjà à la connaître non? Il est temps de passer à un autre niveau. Ma mère me dit toujours qu'une bonne épouse est d'abord une bonne ménagère, alors commence par là. Après, on met la deuxième phase du processus en marche.

 

-Olivier: ce n'est pas faux. Si mon appart est toujours aussi clean et aussi bien rangé, et si je suis aussi en pleine forme (touchant ses minuscules muscles), c'est parce qu'il y a Merveille qui y veille.

 

-Cédric: la fille fait tout ça, pourtant tu veux pas l'épouser. Regardez-moi ce tricheur.

 

On en rit tous aux éclats sauf Olivier qui ne le trouve évidemment pas drôle.

 

-Jordan: Eh oh mon gars. Ça c'est de vraies muscles au passage ( en lui montrant ses puissants biceps)

 

Toujours du délire avec mes gars.

 

 

           *Koffi*

 

Je bouillonne à l'intérieur depuis le sale coup que m'a fait cette foutue Vanessa. Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai pu me laisser berner aussi facilement. Moi  qui incarne l'arnaque-même dans ce pays se fait arnaquer,  ça c'est le comble. Et par une meuf en plus. Si ça arrivait à s'ébruiter, toute ma réputation risque de tomber à l'eau et plus personne ne me respectera. Dans le monde du crime, c'est vital; il faut être à la hauteur de sa réputation. Je dois très rapidement rectifier cette erreur sinon je serai foutu.

 

Et voilà mon stupide gardien qui arrive. Faudrait que je songe désormais à avoir une meilleure sécurité d'ailleurs.

 

-Il y a quoi Moustapha?

 

-Moustapha: patron, zeune homme costaud de l'autre zour dehors veut voir vous.

 

-Moi: Ok. Fais-le rentrer. Je t'ai toujours dit d'appeler. C'est pour ça que je t'ai laissé un combiné là-bas mais non, tu n'en fais qu'à ta tête. Tu me fatigues trop. Vas-y.

 

Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre sur mon invité.

 

-Moi: sois le bienvenu mon petit.

 

-Lui: merci K.K. J'ai quelques trucs pour vous.

 

-Moi: alors, je t'écoute.

 

-Lui (sortant une enveloppe de sa mallette): j'ai pisté la souris comme vous me l'avez demandé. J'ai d'abord pu connaître son domicile et je l'ai suivi dans ses déplacements. Elle travaille comme secrétaire à "Love-trans" et elle passe beaucoup de temps avec ce jeune homme qui est le directeur adjoint de la boîte et aussi le supérieur direct de la cible. Les voilà tous les deux dans un restaurant et le week-end dernier dans une crèmerie.

 

-Moi: comme ça, elle s'est trouvée un nouveau pigeon. Intéressant. Merci mon petit. C'est du bon travail comme j'aime. Je te fais d'ailleurs un petit bonus.

 

-Lui: merci le King.

 

-Moi: je te fais un transfert d'argent tout de suite d'ailleurs. Continue de la pister. Je te contacterai pour te donner d'autres instructions.

 

-Lui: d'accord. Je vous tiens au courant si j'ai quelque chose de nouveau.

 

-Moi: oui, je sais que je peux compter sur toi. Ah désolé, tu veux boire quelque chose?

 

-Lui: non, merci. J'ai un petit travail à terminer ce matin. Sur ce, je vais vous laisser.

 

-Moi: d'accord. À+ alors.

 

Haha Vanessa. Bientôt, tu auras de mes nouvelles. La vengeance est un plat qui se consomme bien glacé.

 

     

     *Merveille*

 

Olivier m'a appelé tout à l'heure de venir parce qu'il veut me parler. J'espère qu'il dira quelque chose de concret cette fois. Ça fait un bout de temps que je l'incite à officialiser notre relation mais à chaque fois, il esquive le sujet. Je côtoie de très près la trentaine et je risque de le perdre. On a vécu tellement de choses ensemble; on est passé par de très difficiles moments. Mes parents ne l'acceptaient pas au début car ils disaient qu'il était pauvre et sans avenir mais j'ai tenu bon car j'ai toujours cru en lui et aujourd'hui voilà le résultat; il s'en est bien sorti. Ses affaires marchent très bien. Même s'il a les moyens de faire un mariage en grande pompe, ce n'est pas ce qui m'importe, juste qu'il soit mon homme devant Dieu et devant les hommes. Si une fille lui mettait le grappin dessus, j'aurais donc perdu toutes ces années. Je sais que c'est un peu radical comme façon de procéder mais il le faut bien. Voilà pourquoi, j'ai décidé d'aller habiter quelques temps la maison de mon père, histoire de le faire réfléchir pour pouvoir faire les choses en conséquence s'il m'aime vraiment.

 

Je sors pour aller prendre un taxi au bord de l'avenue quand je vois sur le portail, une inscription en gros plan avec un message en bas:"pardonne-moi ma huitième Merveille, je t'aime. J'ai quelque chose d'important à te dire" avec une flèche indiquant la direction gauche. Je savais bien que c'était Olivier parce que c'est comme ça qu'il m'appelait quand il voulait m'amadouer: "ma huitième merveille du monde". J'espère que ce n'est pas une de ses farces de toujours car il aime bien se foutre de ma gueule, ce mec. En tout cas, c'est son côté si marrant qui m'a attiré la première fois chez lui.

 

Je suis la flèche et je vois une plaque m'indiquant toujours de continuer tout droit. Je fis quelques pas et je vois une petite fille sortir de sa voiture avec une plaque: "Would", une  deuxième sort aussitôt avec une autre inscription "You" et lui-même sort ensuite avec une autre plaque "Marry me?". J'ai failli m'évanouir quand j'ai vu cette dernière inscription. J'ai jamais été très douée en anglais mais pas besoin de me faire un dessin cette fois-ci; c'est une demande en mariage. Je pleurais telle une gamine. Il s'avança vers moi et sortit une magnifique bague de la poche intérieure de sa veste, s'agenouilla et dit:

 

-pour te faire la traduction comme toujours "veux-tu m'épouser ma huitième merveille du monde?"

 

-Moi: oui, mon farceur adoré. Je le veux.

 

-Lui( il me met la bague au doigt et me serre ensuite dans ses bras): désolé de t'avoir fait douter et d'avoir pris autant de temps pour le réaliser mais t'es la femme de ma vie. Je serais idiot de te laisser partir. Parce qu'un trésor comme toi, je ne crois  pouvoir le trouver nulle part dans l'univers. Je t'aime tellement Merveille et merci d'avoir toujours été là et de croire en moi.

 

-Moi: désolée aussi de t'avoir autant mis la pression mais sache que je t'aime très fort et je ferai de toi l'homme le plus heureux du monde.

 

Mais sérieux, t'étais obligée de me faire faire tout ce détour pour demander ma main? Un dîner romantique aurait fait l'affaire hein.

 

-Lui: tu sais bien que j'aime toujours faire les choses à ma façon. De toute façon, t'as pleuré donc je suppose que j'ai réussi mon coup alors.

 

-Moi: heureusement qu'on est dans un quartier résidentiel sinon on aurait attiré tous les regards. Et puis les filles de qui es-tu allé prendre mon chéri? Elles sont adorables.

 

-Lui: je te présente, Murielle et Marie. Ce sont les filles d'une cousine à moi qui vit en Belgique. Elle est rentrée au pays il y a quelques jours avec son mari.

 

-Moi: Ah oui, tu m'avais une fois parlé d'elle.

 

-Lui: bon, en voiture les demoiselles. On va aller clôturer cette merveille soirée en toute beauté (...)

 

 

À suivre

 

#Nick LEGONOU

Share this