LE TEST (Ep 44)

LE TEST (Ep 44) | AfroRaise

 

** Chapitre 44** : Irrécupérable**

 

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*Marina*

 

Il est plus de vingt-trois heures et mon chéri n’est toujours pas rentré. Pourtant, il m’a écrit vers dix-neuf  heures qu’il quittait bientôt le boulot. Je l’ai appelé un nombre incalculable fois mais il est inaccessible. Très sérieusement, je commence par flipper là. Serait-il retombé dans ses travers d’il y a quelques mois ? Non, je ne supporterais pas une fois de plus de vivre cet enfer. Mais je sais qu’il a changé, donc ce n’est pas ça. Ou, finalement, il a été retenu par le boulot et que son téléphone a dû se décharger, peut-être bien. Mais dans ce cas aussi, il m’aurait appelé avec le fixe de son bureau. Seigneur, j’espère qu’il ne lui est rien arrivé. J’angoisse tellement à cette idée, que je préfère même ne plus y penser.  Et si j’appelais Bryan, Olivier ou encore Jordan voir ? Peut-être qu’ils sont ensemble et qu’il n’a pas vu le temps passer. 

 

 

Je déverrouille pour une énième fois mon téléphone pour les appeler quand mon téléphone sonne ; un numéro fixe. C’est Cédric probablement. Je me sens rassurée tout d’un coup bien avant même de décrocher.

 

 

                -              Allô chéri, mais tu es où ? Il est presque vingt-trois heures là !

 

A la place de la voix de mon mari, c’est une voix de femme qui se fit entendre.

 

                -              Bonsoir ! Vous êtes bien Madame Marina FOLLY ?

 

                -              Oui c’est moi. A qui ai-je l’honneur sil vous plaît ?

 

                -              J’appelle depuis le CHU Sylvanus Olympio. D’après la carte d’identité de Monsieur Cédric FOLLY, vous êtes la personne à prévenir en cas d’accident.

 

                -              Oh mon Dieu, mon mari ! Qu’est-ce qui lui est arrivé ? Dites-moi !

 

                -              Calmez-vous madame ! Je préfère ne rien vous dire pa               r téléphone mais tâchez de venir au plus vite. Son état est plutôt critique… Madame ? Madame ? Tout va bien ?

 

 

Mon interlocutrice n’avait plus de réponse car le téléphone tomba de mes mains après avoir écouté ce qu’elle venait de dire. Ça m’a pris quelques secondes avant de reprendre mes esprits et de reprendre mon portable par terre.

 

-Oui, je suis là. J’arrive tout de suite.

 

Qu’est-ce que je deviendrai sans mon Cédric ? Il y a peu, je prenais comme décision de me séparer de lui mais maintenant plus que jamais, je ne peux pas le laisser partir. J’ai besoin de lui, Kylian a besoin de lui et on serait tous les deux complètement perdus sans lui…

 

Très rapidement, je fonce dans la chambre de Kylian le réveiller et je sonne chez les voisins pour le leur confier. J’étais entrain d’en discuter avec la dame quand le mari également nous rejoint. A voir la mine que je faisais, ils comprirent tout de suite que quelque chose n’allait pas. Il fit un signe à sa femme qui amena Kylian à l’intérieur. Après explication, ce dernier se proposa de m’y conduire. Eh oui, il avait raison. Dans l’état où je me trouvais en ce moment, je ne pouvais pas conduire. Il part se changer et il démarre ; direction le CHU.

 

Je trouvais le chemin et le temps tellement long, à croire que c’était dans une autre ville.

 

 

On se renseigne à l’accueil et on nous indiqua les urgences. Je rencontre tout de suite un infirmier dans le couloir et je vais tout de suite aux nouvelles.

 

 

                -              Bonsoir Monsieur !

 

                -              Oui bonsoir Madame. Que puis-je pour vous ?

 

                -              Mon mari a été admis dans ce service ce soir selon ce qu’on nous a dit à l’accueil.

 

                -              Votre mari s’appelle comment Madame ?

 

-    Il s’appelle Cédric FOLLY.

 

-   Ah ! Vous êtes Madame FOLLY.

 

-   Oui. C’est moi.

 

 

- Ok, suivez-moi. Je vais vous conduire vers le docteur.

 

 

Il nous conduit dans le bureau du docteur où il y avait deux policiers à notre arrivée.

 

 

                -              Docteur, dites-moi. Qu’est-il arrivé à mon mari ?

 

                -              Votre mari s’est fait tirer dessus dans sa voiture quand il a quitté le boulot.

 

                -              Comment ? Tirer dessus vous dites ? Et par qui ? Et dites-moi qu’il va bien, je vous en conjure.

 

                -              Pour être franc avec vous, il est dans un état critique et à l’instant où je vous parle, difficile d’établir un diagnostic précis. Nous sommes à pied d’œuvre pour le sauver en tout cas. Il a perdu beaucoup de sang aussi.

 

                -              Oh mon Dieu ! Sauvez-le s’il vous plaît. Puis-je le voir ?

 

                -              Actuellement non. On est entrain de le préparer pour une intervention chirurgicale. Maintenant que vous êtes là, je crois qu’on peut l’opérer. Je sais que vous êtes inquiètes madame. Mais tâchez de garder votre calme s’il vous plaît. Tenez bon, votre mari en aura besoin. Mais en attendant, ces policiers ont quelques questions à vous poser. Moi j’y vais.

 

                -              D’accord Docteur. Tenez-moi informée.

 

                -              Ne vous en faites pas.

 

 

Le Docteur nous laisse aux bons soins des deux inspecteurs. Ils ont demandé à connaître à peu près la routine de Cédric ou s’il a des ennemis. Que pouvais-je leur dire ? L’homme que je connais s’est toujours bien tenu et est généralement bien apprécié partout où il passe, il ne hausse quasiment le ton d’ailleurs. Peut-être au boulot, je ne sais pas. Qui peut lui en vouloir à ce point ? Ils ont promis de le découvrir en tout cas. Pour l’heure, je prie uniquement que l’homme de ma vie s’en sorte.

 

 

 

*Bryan*

 

Je ne comprends rien du tout. Ai-je un aimant ou une sorte de vocation pour n’attirer vers moi que des psychopathes ? Les unes qui m’accusent de viol et lrs autres sont des arnaqueuses. Dites-moi chers lecteurs car je suis complètement largué. Comment peut-on  avoir l’idée d’organiser un faux braquage pour soi-disant conquérir un homme si l’on n’est pas dérangée dans sa cervelle ? Cela n’a aucun sens ! Je n’aurais jamais dû la laisser revenir dans ma vie, ni lui accorder de nouveau ma confiance. Une chance que je ne suis pas tombé amoureux d’elle ou avoir voulu ressortir avec elle sinon j’aurais eu le cœur brisé en découvrant en réalité le genre de personne qu’elle était. Néanmoins, je lui accordais une très grande confiance.

 

Waooo ! Elle a tellement bien réussi son scénario que jamais, je ne me serais douté de quelque chose. J’ai peur d’elle mais je suis tout de même en admiration devant son génie. La police n’a jamais pu retrouver ces fichus braqueurs alors que depuis tout ce temps, je connaissais même l’un d’entre eux ; en l’occurrence son soi-disant meilleur ami Julius que je surnomme le romain. La vache, ça fait froid dans le dos ; moi et les gars on se sentait en confiance avec eux, alors qu’on avait en face de nous, de grands criminels.

 

 

Mais ce Julius a également parlé de données que Vanessa comptait me voler. Je me demande ce que ça pourrait bien être. Des trucs ayant un rapport avec Love-trans ? Probablement. Sinon quoi d’autre ?

 

 

Quand je suis arrivé en ville ce matin, j’avais besoin d’un peu de compagnie alors j’ai eu l’idée de passer la voir pour qu’on aille prendre un pot et en profiter pour lui faire une surprise par la même occasion, parce que depuis ma sortie, on ne s’est pas encore vus. Surprise des surprises, c’est moi qui me fais surprendre au final. Maman me disait toujours que c’est mal poli d’écouter aux portes et je l’ai d’ailleurs bien assimilé mais là, au diable les bonnes manières. J’aurais pu ne pas prêter attention à ce qui se disait et signaler ma présence tout simplement car la porte était entrouverte mais c’était plus fort que moi. J’ai eu enfin de compte raison de n’avoir pas écouté les préceptes de maman sur  ce coup. Au contraire, je pense que je viens de me sauver la vie. Dieu seul sait ce qu’elle me réservera par la suite. Que dois-je faire maintenant ? Je devrais normalement aller voir le commissaire pour lui faire part de ces révélations mais malheureusement, je n’ai aucune preuve. Je n’ai même pas eu la clarté d’esprit d’enregistrer leurs dires. Tellement j’étais troublé par tout ce qui se disait. Que dois-je faire dans ce cas ? Continuer de jouer le jeu afin de les démasquer ou couper les ponts tout de suite ? La première alternative paraît plus sensée mais à la fois très dangereuse, et surtout au vu de mes déboires avec la justice ces derniers temps, je dois être très prudent dans ce cas. Mais si je romps tout lien avec elle, elle risque de se douter de quelque chose et je ne saurais prévoir sa réaction car tout d’un coup, je ne connais plus du tout cette fameuse Vanessa que je côtoie depuis un certain temps. En tout cas, je remercie le ciel de m’avoir fait découvrir la vérité bien assez tôt…

 

 

 

*Olivier*

 

 

J’étais au boulot hier quand Merveille m’a appelé de venir de toute urgence à la maison. Très inquiet, je suis rentré voir ce qui n’allait et à ma grande surprise, je découvre cette histoire de Pamela qui se fait jeter dehors avec son fils par Jordan. L’autre grande surprise est qu’il s’est fiancé avec la meilleure amie de Pamela et l’a même ramené chez lui. Pamela me racontait l’histoire tout en pleurs mais je ne croyais pas du tout ce que mes oreilles captaient. Jordan, faire une chose pareille, pour moi, c’était inconcevable. Oui, il a ses démons mais dans le fond, il a toujours été quelqu’un de bien et de sensé ; d’ailleurs depuis le retour de Pamela, c’est un homme nouveau ; et même en dépit de tout ce qu’il a vécu dernièrement, il n’a pas changé pour autant. Et pourquoi un tel revirement soudain ? Et même pas en bien.

 

 

Je l’ai plusieurs fois appelé mais je tombais toujours sur son répondeur. J’ai donc décidé d’aller lui parler d’homme à homme chez lui mais il n’était pas à la maison. C’est cette fameuse Emefa, que j’ai vue ; une fille assez impolie même. Je lui ai tout de même demandé de lui signaler ma venue à son retour. Elle m’a regardé un peu étrangement avant de dire oui puis me referma la porte au nez sans plus attendre. Je me demande toujours ce qui passe par la tête de Jordan. Une vieille fille pareille, irrespectueuse et qui ne ressemble à rien du tout, avec sa perruque ou son tissage que même ma grand-mère ne voudrait pas utiliser et Pamela, il n’y a pas photo. S’il est tombé sur la tête, il faudrait qu’on l’hospitalise sinon, il risque de perdre une femme en or, et tel que cette histoire a commencé, cela risque de mal se terminer. Car si bien évidemment le sieur Anani KONDO l’apprend, je ne vendrais pas cher la peau de Jordan.

Il était neuf heures, je m’apprêtais à me rendre au boulot quand la sonnerie du portail se fit entendre. Je pars ouvrir et c’était lui. Enfin, il daigne pointer le bout du nez. Sans trop attendre, nous nous dirigeons vers la terrasse…

 

                -              Notre philosophe préféré, c’est comment ? Quelques semaines qu’on ne  s’est pas vus !

 

                -              Oui, en effet. Mais laissons tomber les formalités pour le moment. Je suppose que ta très chère nouvelle fiancée t’a dit que je voulais te voir. Et c’est pour ça que tu es là.

 

                -              Oui, c’est bien cela. Les nouvelles vont vite, dis donc. Tu ne me félicites pas ?

 

                -              Non ! répondis-je assez machinalement.

 

                -              Ah ! Vu ta réponse, je peux aisément deviner la raison de ton déplacement d’hier. Elle est venue tout te balancer c’est ça ?

 

                -              Hum. Tu n’as pas perdu toutes tes facultés mentales on dirait bien.

 

                -              Je ne te permets pas de me m’insulter frangin. Qu’on se respecte du moins.

 

                -              Désolé d’être irrespectueux alors, mais ce que tu es entrain de faire n’a absolument aucun sens et il est très facile de supposer que tu perds la raison. Comment peux-tu faire ça à cette fille après tout ce qu’elle a enduré par amour pour toi ? Et pire, la mère de ton fils ? Qu’est-ce qui t’arrive Jo ? La meilleure amie de Pamela ? Sérieux ?

 

                -              Je vais être très clair et bref avec toi Olivier. Ma vie, ainsi que comment je dois la mener, je ne pense pas que ça te regarde. Si j’ai décidé de ne plus vivre avec Pamela, où est ton problème là-dedans ? Je ne veux plus d’elle, c’est aussi simple que cela.

 

                -              Ça me regarde,  d’autant plus que Pamela est la cousine de Merveille et tu le sais. Mais la principale raison est que toi et moi, on est comme des frères et quand tu fais quelque chose de mauvais, je suis dans l’obligation de te rappeler à  l’ordre. Tu es entrain de faire une très grosse erreur.

 

                -              Bah, c’est toi qui le dis. C’est normal de ne plus désirer une autre femme non ? Tu vas me dire que tu n’as jamais eu de regard pour aucune autre femme à part Merveille ? Si tu n’es pas passé à l’action, c’est ton problème et tant mieux pour toi.

 

                -              Je ne te reconnais pas là Jo.

 

                -              Je suis toujours le même sauf que je n’aime plus Pamela. Est-ce si difficile à comprendre ? Si tu veux parler en plus de mon fils pour m’attendrir, n’essaies même pas car ça n’a rien à voir. D’ailleurs, il aura bientôt un petit-frère ou une petite sœur.

Or, depuis tout ce temps, Pamela nous écoutait et la bombe que venait de lâcher Jordan l’a fait réagir. Moi également, j’étais tout secoué par toutes les monstruosités qui sortaient de sa bouche.

 

                -              Quoi ? Comment as-tu pu me faire cela Jordan ? Donc elle est enceinte en plus ? C’est pour ça que tu m’as chassé en la ramenant à la maison ? Mon Dieu, dites-moi que ce n’est qu’un cauchemar.

Il ne vacilla même pas face aux pleurs de Pamela. Il se contenta juste de se lever pour s’en aller. J’étais tellement choqué et en colère à la fois que je ne savais plus trop quoi lui dire. Je le regarde s’en aller et refermer la porte derrière lui.

 

 

J’aide Pamela à se relever car elle s’est effondrée sur le sol et avec de l’aide de Merveille, on le fait monter dans leur chambre. Merveille lui donne un calmant et elle s’endort après quelques minutes. Hum, c’est triste…

 

 

*Bella*

 

 

Qui peut bien être cette Natacha qui me fait chanter ? Et qui est-elle pour Bryan pour vouloir à tout prix le faire sortir ? Pourquoi je cherche aussi loin d’ailleurs ? C’est forcément lui qui est derrière tout ça et il a réussi son coup. Je me suis fait avoir comme une idiote. Mais il est hors de question de me faire avoir par cette pétasse. Je pense que les hommes de papa peuvent  le retrouver au plus vite. Elle m’a donné comme ultimatum un délai de quarante-huit heures. Mais si elle pense que je vais aller tout raconter à la police aussi facilement, elle se fourre le doigt dans l’œil jusqu'aux coudes.

 

                -              Papa, je dois te parler d’un truc très important s’il te plaît.

 

Il n’eut même pas un regard pour moi en continuant de fixer son ordinateur.

 

                -              Papa ? Papa ?

 

                -              Pas maintenant Bella ! Toujours en regardant dans son ordinateur.

 

                -              Il y a quoi Papa ? J’ai un très gros problème et j’ai besoin de ton aide !

 

                -              Quoique ça puisse être, ça devra attendre car j’ai un autre gros problème actuellement.

 

                -              Qu’y a-t-il papa ?

 

                -              Il s’avère qu’on a braqué un de nos convois. Cinq cent millions envolés, tu t’imagines ?

 

                -              Quoi ? Comment est-ce que cela peut arriver ?

                -              Je n’en ai aucune idée. J’ai la banque, l’assurance et les actionnaires sur le dos. Il faut qu’on retrouve ces malfrats au plus vite sinon, ça sera la catastrophe.

 

 

Merde, c’est chaud là ! Je vais devoir me débrouiller toute seule sur ce coup…

 

 

 

*Anani KONDO*

 

 

Je me sens parfois si seul dans cette grande maison. Pamela qui vit avec Jordan et Judith qui n’est quasiment jamais là non plus. Elle passe toutes ses journées soit à l’université, soit elle est avec Chris. Je ne suis pas vraiment pour cette relation mais la triste réalité est que mes filles ont grandi et ça, je ne l’ai pas du tout venir. Je me rends compte avec désarroi que je dois leur laisser vivre leurs vies, avoir leurs propres succès, faire leurs propres erreurs et s’ils ont besoin de mon aide, je saurai intervenir au besoin.

 

 

Aujourd’hui, je vais quand-même faire une surprise à Pamela. Ça fait un petit moment que je n’ai pas vu mon petit-fils.

 

 

Je sonne et c’est une demoiselle qui vient m’ouvrir. Je crois que je la reconnais d’ailleurs.

 

                -              Bonsoir, Emefa, c’est ça non ? Ma fille est là ?

 

                -              Non. Votre fille n’habille plus ici Monsieur.

 

                -              Comment ça, elle n’habite plus ici ? A-t-elle déménagé ?

 

                -              Je vous dis que votre fille n’habite plus ici. Est-ce si difficile à comprendre ?

 

                -              Han ! C’est à moi que vous vous adressez de la sorte ?

                -              Hayi…Jo, viens le gérer hein !

 

                -              Mais qu’est-ce qui se passe ici ?

 

 

Quelques secondes plus tard, mon beau-fils pointe lui-même le bout du nez. Tant mieux parce que cette fille commençait sérieusement par me taper sur le système…

 

A suivre

 

Nick Legonou

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