BRAVE ORPHELINE (Ep 7)

BRAVE ORPHELINE (Ep 7) | AfroRaise

***Paméla KOUMONDJI***

 

J'ai jamais douté de la sincérité de Grâce. Je savais qu'elle disait la vérité mais comment le prouver ? C'était sa parole contre celle de mon frère qui avait toute la confiance de maman. Ouf, la vérité a fini  par triompher au grand jour. Aujourd'hui tout le monde saura qui est en réalité Ernest.

 

Après le dîner, nous voilà tous au salon autour de maman. Cette dernière pour la première fois n'est pas du tout contente des agissements de son fils protégé. Elle prit la parole et dit:

 

-Maman: Merci mon chéri Timothée et merci également à vous mes enfants d'avoir répondu à cet appel.

-Timothée: Mais chérie, qu'as-tu de si important à nous annoncer et ça pouvait pas attendre demain ? Tu sais très bien à quel point je suis épuisé non ?

-Maman: Je ne serai pas longue.

-Andréa (prenant la parole à son tour): Maman nous t'écoutons

-Maman: Vous vous souvenez de mon autre fille que j'ai expulsée de la maison car elle était enceinte et accusait Ernest d'en être l'auteur ?

-Timothée: Vous avez retrouvé Grâce ? Elle est où et comment va-t-elle ?

-Moi: Hummmm. Papa malheureusement on l'a cherché en vain.

-Andréa: Maman stp parles vite non, moi j'ai déjà sommeil hein.

-Moi: Madame on t'a pas appris à respecter les aînés ? Tu penses que maman est ta camarade et tu lui parles comme ça ? Surveille un peu ton langage hein

-Andréa: Truuuuuuuuuuuuu. Toi laisse-moi respirer hein.

-Timothée (intervenant): Andréa tu vas tout de suite présenter des excuses à ta mère. Quelles sont ces manières là ?

-Andréa: Mais papa...

-Timothée (durcissant le ton): Tu vas t'exécuter oui ou non ? Qu'est-ce qui te dérange à la fin ?

-Andréa: Maman je te présente mes excuses.

-Timothée: La prochaine fois je vais te régler ton compte moi-même fille insolente.

-Maman: Stp chéri calme-toi. Elle a déjà compris le message.

-Timothée: Elle a vraiment intérêt

-Moi: Papa stp essaie de te calmer laaaaaaa.

-Timothée: C'est compris ma fille

-Maman (reprenant la parole): Où en étais-je même ?

-Moi: Tu nous parlais de Grâce

-Maman: Ah voilà je m'en souviens. Donc je disais que je vous ai convoqué ce soir pour vous parler d'un évènement qui remonte à 15 ans déjà.

-Maman (s'adressant à Ernest): Ernest tu veux que je lève le voile sur cet incident ou bien tu veux le faire toi-même ?

-Ernest:...

-Timothée: Ernest c'est pas à toi ta maman parle ?

-Ernest:...

-Maman: Ok. Comme tu as décidé d'être un irresponsable toute ta vie je vais le faire à ta place. Il y a de cela 15 ans quand j'apprenais la grossesse de Grâce. Je l'ai expulsé pour avoir menti sur la paternité de sa grossesse mais en réalité elle avait raison. C'est bel et bien Ernest ici présent qui l'avait enceinté. Mais irresponsable qu'il soit il n'a pas osé nous dire la vérité plus tôt pour sache quoi faire.

-Timothée (furieux): Ernest c'est vrai ce que mes oreilles viennent d'entendre là ? Tu as fais quoi ?

-Ernest (les larmes aux yeux): Papa je suis vraiment désolé. C'est pas moi-même, c'est le diable qui me manipulait.

-Moi (riant): Satan aura tout vu quoi. Donc au moindre problème on met toute la responsabilité sur lui. Hummm. Ernest tu es trop ridicule.

-Andréa: Fogan (Grand frère) Ernest c'est vrai ce que maman dit là ? En tout cas que Dieu te prenne en pitié.

-Timothée: Va faire tes valises sur le champ. Demain tu quittes ma maison car je te bannis

-Maman: Stp chéri pas ça. Ne lui fais pas ça stp. Malgré tout il demeure notre enfant.

-Timothée: Un fils indigne ouais.

-Maman: Si tu le chasses comment survivra-t-il dehors ?

-Timothée: Il fallait y penser avant d'enceinter la fille de quelqu'un et l'abandonner comme un torchon. Ma décision est irrévocable. J'en ai fini. Bonne nuit

-Ernest: Stp maman aides-moi. Parles à papa stp.

-Maman: Hummmm. Ernest pourquoi m'as-tu fais ça ?

-Ernest (aux pieds de sa mère): Je suis vraiment désolé maman. Je veux bien me racheter

-Maman: Je vais parler avec lui quand il sera beaucoup plus calme ok ?

-Ernest: Merci beaucoup maman. Pam et Andréa je vous demande pardon svp

-Andréa et moi (à l'unisson): Bonne nuit maman.

-Maman: Bonne nuit mes enfants. Ernest tu peux t'en aller maintenant.

 

Le lendemain, il n'y avait plus aucune trace de Ernest dans la maison. C'est vraiment triste d'en arriver là mais je crois qu'il l'a bien cherché. Maman même sait qu'elle ne peut réussir à faire fléchir Papa dont les décisions sont quelques fois irrévocables.

L'atmosphère n'est plus le même depuis cette fameuse révélation faite par maman. Maman qui passe des heures à pleurer en chambre, Andréa qui a ramené à son tour une grossesse dont on ignore encore l'auteur. Pour le moment je suis la seule à être informée et je compte pas garder le secret pour longtemps. Elle qui n'a pas cessé de chercher des ennuis à Grâce, la voilà à son tour enceinte;  au moins Grâce elle connaît bien l'auteur de sa grossesse. J'ai vraiment pitié de cette fille qui se dit ma petite soeur quoi. Si on en est arrivé là aujourd'hui c'est entièrement la faute de maman. Elle l'a trop gâté et voilà le résultat.

 

Après le départ de papa pour le boulot, maman est montée en chambre. Moi j'ai pas cours aujourd'hui donc j'aurai suffisamment le temps de me reposer. N'ayant pas vu Andréa au petit déj, je suis monté voir si tout va bien. Une fois au seuil de sa parte je cogne trois fois mais elle ne répond pas. Je cogne encore mais rien. Prise de panique j'ai couru vers maman qui était toujours en train de pleurer le départ de son fils Ernest

 

-Moi: Maman, maman,  maman !

-Elle: Mais pourquoi tu cries comme ça ? On dirait tu as vu un fantôme ou quoi ?

-Moi: Maman, Andréa.....

-Elle: Andréa quoi ? Elle a quoi ?

-Moi: Maman je viens de toquer à sa porte mais elle ne répond pas. J'ai très peur maman.

-Elle: Et c'est pour ça tu transpires comme une athlète qui vient de parcourir 1500 m ? Sois relaxe, elle doit être toujours en train de dormir

-Moi (écarquillant les yeux): Maman, à cette heure là ? Il est presque midi hein

-Elle (nouant un pagne autour de sa taille): Oui je crois qu'elle a un problème. Allons voir.

 

Vous n'imaginez même pas la peur qui nous animait à cet instant là. En moins de 15 secondes nous étions déjà devant la porte d'Andréa. Cette fois c'est maman qui toqua plusieurs fois mais aucune réponse. Elle sortit alors le double de la clé et ouvrit la porte.

 

-Moi (criant): Ô mon Dieu Andréa !

-Maman (secouant Andréa sur le lit): Andréa Andréa ma fille tu as quoi ? Réponds-moi laaaaaaa. Ô mon Dieu

-Moi: Maman regarde son entrejambe, on dirait qu'elle saigne hein.

-Maman (criant): Héyiiiiii Paméla je suis foutue ooooooooooh.

-Moi: Stp conduisons-la à l'hôpital et on en saura plus.

 

Nous on la croyait inconsciente vu son état. Nous l'avions conduit à l'hôpital et après une quinzaine de minutes, le docteur revint vers nous et nous lança:

 

-Docteur: Svp suivez-moi

-Maman: Docteur ma fille a quoi ? Hein svp répondez-moi laaaaaa

-Moi: Maman calme-toi un peu nous le saurons bientôt. Mais je sais qu'Andrea s'en sortira. C'est une fille au mental d'acier.

 

Nous acions suivi le docteur jusqu'à son bureau, il prit place et nous invita à faire de même.

 

-Maman (toujours inquiète): Docteur svp dites-moi ce qui arrive à ma fille Andréa

-Docteur (soufflant un bon coup): Madame je suis vraiment désolé, nous avons fait notre possible mais elle nous a quitté.

-Moi (intervenant): Quoi ? Elle est quoi ?

-Docteur: Svp mesdames essayez de vous calmer un peu. Nous nous sommes donnés à 500% pour la sauver mais elle est morte quelques minutes après le début de l'opération. Mais....

-Maman (en larmes): Quoi docteur ?

-Docteur: Io me semble que ce sont les effets de l'avortement qui ont précipité sa....

-Moi (pleurant déjà): Sa mort vous voulez dire ?

-Docteur: Je suis vraiment désolé. Les analyses ont révélé qu'elle était enceinte de quelques semaines déjà, deux semaines pour être plus précis.

-Maman (les deux mains jointes sur sa tête): Aoooooooo Paméla je suis foutue ooooh. Andréa m'a tué laaaaaaaa

-Moi (en larmes): Docteur on peut voir son corps svp ?

-Docteur: Suivez-moi svp

 

Andréa était couchée dans le lit couverte d'un linge blanc. Le docteur a soulevé la couverture pour nous permettre de voir son visage et maman s'est tout de suite jeté sur le cadavre d'Annita en prononçant des lamentations de tout genre. Moi je suis restée immobilie et aucun mot ne sortait de ma bouche. Pour moi c'était juste un mauvais rêve duquel j'allais bientôt me réveiller. Voir le corps de ma petite soeur allongé comme ça sans vie me glace le coeur. Si au moins elle m'avait écouté elle vivrait encore à l'heure où nous parlons.

 

Huit jours après, nous avons fait les obsèques de Andréa, mais notre famille n'était plus comme avant pourquoi toutes ces choses nous tombent dessus ? Ou bien serait-ce à cause de l'injustice infligée à Grâce ? Mon Dieu stp ne nous fais pas ça stp.

Maintenant je crois qu'on doit sérieusement se mettre à sa recherche. Si elle est à l'origine de l'infertilité de mon frère je suppose que ces malheurs que nous vivons doivent avoir un lien avec ce qui s'est passé il y a des années.

***Ernest KOUMONDJI***

 

Aucune situation telle qu'elle soit, n'est jamais éternelle ! Me voici à présent au bas de l'échelle. Fils d'un riche banquier, me voici en train d'errer dans les rues de Lomé à la quête de nourriture et d'abri. Hummmmm. Qui l'aurait cru ?

 

Ça fait déjà cinq jours que je dors sous cette petite pièce appartenant à Komi AGBEKO que j'ai rencontré par le pur des hasards au marché de Nukafu. Il a accepté m'héberger chez lui et je l'aide souvent à transporter les marchandises des clients sur sa charrette.

C'est grâce à lui je vis encore pour le moment. Pour l'alimentation je ne dirai pas que c'est le confort ici hein, tous les jours c'est akumè (le tô: en dioula et pâte en français) et commence par perdre du poids. On travaille dûr tous les jours mais on ne mange pas qualité mais plutôt quantité. Éeh Seigneur sauves-moi loooooo sinon je vais mourir. Est-ce que j'ai vraiment le choix même ?

 

Six mois se sont écoulés déjà depuis que je vis ici et je n'ai plus de nouvelles de ma famille qui me manque cruellement. Mais une chose me tourmentait encore l'esprit c'est comment trouver Grâce. Selon le pasteur mon problème ne disparaîtra que si je demande pardon à Grâce et que celle-ci accepte vraiment mon pardon. Je ne crois pas qu'elle puisse me pardonner. J'ai vraiment été cruel avec elle. J'ai abusé de sa confiance pour lui prendre ce qui comptait plus à ses yeux. Si seulement je pouvais remonter le temps j'allais pas la violer cette nuit là. Ça me ronge vraiment et il faut impérativement que je la retrouve avant de mourir dans cette galère là. Il me faut un téléphone portable de toute urgence pour appeler ma mère je veux en savoir plus sur le dossier "Grâce". Bon j'ai pas le choix je vais attendre Komi ce soir pour lui en parler voir s'il peut me prêter le sien.

 

À peine ai-je fini de parler que je le vois entrer dans la maison. Je pars l'aider à faire rentrer la charrette.

 

-Moi: Tchalé lékéma ? (mon pote c'est comment)

-Lui: Ah fofo à l'aise looooooo. Égbé bé tra té dé djinyé trop quoi (le travail d'aujourd'hui m'a vraiment épuisé quoi)

-Moi: Mgba vèss do mo looooo. Santé nyéa koi (ne te fâche pas mon frère, c'est ma santé qui m'a joué un sal tour ce matin)

-Lui: Don't worry bro. Ça va aller. Y a quoi à manger ?

-Moi: Comme d'habitude

-Lui (riant): Gnawo maaaaaa ? (ah bon hein)

-Moi: Vive la pâte mon frère. Tu as bossé dur aujourd'hui et tu as besoin de prendre assez de forces pour demain.

-Lui: En tout cas c'est vrai hein. Bro, j'ai très faim est-ce qu'on peut passer à table en même temps ?

-Moi: Comme tu veux

 

Nous avons dîner dans un atmosphère de convivialité. On causait de nos différents projets, du taf que nous exerçons actuellement et plein d'autres choses.

 

-Moi: Mon frère, nous allons nous en sortir un jour. Si le soleil se lève pour les pauvres il en sera ainsi pour nous un jour

-Lui: Je l'espère bien djo ! Tu peux imaginer que je fais ce travail depuis mes 10 ans ? Je venais juste d'avoir le CEPD au village mais mes parents n'ayant pas les moyens pour m'envoyer à l'école j'ai dû migrer vers la capitale pour me chercher. Tous mes rêves se sont envolés quand j'ai eu cette charette là. Je ne crois plus trop en un lendemain meilleur surtout vu la situation socio-politique du pays. Ça fait longtemps que j'ai cessé de rêver

-Moi: Hummmmm. Vraiment courage mon frère. Si toi tu parles ainsi je vais dire quoi moi ? Il y a toujours de l'espoir pour ceux qui y croient. Alors tenons bon !

-Lui: Mon frère tournons la page.

-Moi: Ah oui j'allais oublier, je voulais te demander un petit service

-Lui: Je t'écoute

-Moi: J'ai urgemment besoin d'appeler ma mère pour avoir les nouvelles de la famille et aussi de la fille dont je t'avais parlé entre temps là. Tu te rappelle ?

-Lui (riant): Celle que tu as bien mougou là non ? Comment je peux oublier ça ? Tu me connais pas ou quoi ?

-Moi: Djo ! Je suis sérieux là. J'ai besoin d'appeler, peux-tu me passer ton phone stp ?

-Lui (me tendant son téléphone): Tchalé j'ai pas assez de crédits hein. Et puis je dois appeler ma petite aussi donc si tu finis le crédit tu fais transfert encore. Ok ?

-Moi: Pigé chef !

 

*****APEL TÉLÉPHONIQUE*****

 

-Moi: Allô maman !

-Elle: Allô bonsoir, svp à qui ai-je l'honneur ?

-Moi: Maman c'est moi Ernest

-Elle (surprise): Ernest ? C'est bien toi mon fils ?

-Moi: Oui maman c'est bien moi. Comment tu vas mum ?

-Elle: Mon fils je vais bien et toi ? Tu es où actuellement ? Tout va bien ? Tu as besoin de quelque chose ?

-Moi: Je suis encore en vie pour le moment.

-Elle: C'est un ami pousseur de charette qui m'a hébergé depuis 6 mois déjà

-Elle: Oooooh mon fils, je suis vraiment désolé. Stp reviens à la maison. Sans toi elle est vide surtout en ce moment

 

J'ai constaté qu'elle était en train de pleurer, alors je lui ai demandé:

 

-Moi: Maman tu es sûre que tout va bien à la maison ?

-Elle (pleurant): Ta petite soeur Andréa vient de nous quitter. Elle nous aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa quitééééééé

-Moi: C'est une blague j'espère ? Andréa quoi ?

-Elle: Elle est partie pour ne plus jamais revenir mon fils.

 

Un petit silence règne avant que je ne reprenne:

 

-Moi: Allô maman tu es là ?

-Elle: Oui mon fils je suis là.

-Moi (voix tremblante): Elle a eu quoi ? Stp dis-moi tout.

-Elle: Elle...elle....elle a......

-Moi: Stp maman pleurer ne la fera pas revenir. Essuie tes larmes et parles-moi stp

-Elle: Elle a fait un avortement qui n'a pas malheureusement marché et elle est à présent.......morte mon fils. Aoooooooo Mawu nyé (Ô mon Dieu)

-Moi: Quoi ? Un avortement ? Mais pourquoi a-t-elle fait ça ? Pourquoi ?

-Elle: Mon fils arrêtons de la blâmer. Maintenant la seule chose qui nous reste à faire c'est de prier pour que son âme repose en paix auprès de Dieu

-Moi: Hummmmm. D'accord

-Elle: Mon fils dis-moi: tu reviens à la maison quand ?

-Moi: Sans te mentir maman, j'ai plus envie de mettre mes pieds dans cette maison. Je veux plus continuer à vous causer des ennuis. L'épisode "Grâce" m'a appris beaucoup de choses et je regrette vraiment de vous avoir déçu toi et papa. Je suis vraiment désolé maman. Personne-moi

-Elle: Mon fils je n'ai rien à te pardonner, tout ce que je veux c'est que tu reviennes à la maison. Viens demander pardon à ton père. Il va t'accepter à nouveau

-Moi: Non maman je suis mieux ici. Je veux voler maintenant de mes propres ailes. Je me débrouille bien avec ce job là et ça me va bien. Je sais qu'un jour tôt ou tard le bonheur frappera à ma porte de nouveau.

-Elle: Mon fils ne parle pas ainsi. Comprends que c'est ton père et il ne veut que ton bien

-Moi (la coupant): Je sais maman et c'est pourquoi j'ai décidé de ne plus marche arrière. Stp je veux que tu respectes ma décision

-Elle: Hummmm. Comme tu voudras

-Moi: Au fait, où en êtes-vous avec les recherches ? Avez-vous déjà retrouvé Grâce ?

-Elle: Mon fils jusqu'à présent elle reste introuvable malgré toutes les publications faites.

-Moi: Hummmmm. Ok merci maman. Passe le bonsoir à Paméla et à mon père stp

-Elle: D'accord, je t'aime mon enfant

-Moi: Je t'aime également maman.

 

Une fois l'appel coupé, je plonge mon regard vers le ciel en pensant à tout ce que maman vient de me dire et je n'arrive toujours pas à croire que ma soeur Andréa est morte ça me frustre vraiment. Quelques gouttes de larmes se sont déjà invitées sur mes joues et là je pouvais plus me retenir. Je me suis mis à pleurer comme un gosse ce qui alerta mon ami Komi qui sortit de la chambre.

 

-Lui: Djo tu as quoi ? Pourquoi tu pleures ?

-Moi (pleurant): Mon frère je suis fini.

-Lui: Sois un homme mon frère. Un homme ne pleure pas.

-Moi: Je viens d'avoir ma mère au téléphone

-Lui: Et....?

-Moi: Elle vient juste de m'annoncer la mort de notre benjamine djo, c'est pas croyable. Je dois être en train de rêver

-Lui: Man arrêtes un peu de crier stp tu risques d'attirer l'attention des voisins. Allons discuter tranquillement à l'intérieur

 

*****DANS LA CHAMBRE*****

 

Nous nous sommes installés sur le matelas posé à même le sol et poursuivons notre conversation:

 

-Lui: Maintenant dis-moi: ta mère t'a dit quoi pour que tu sois dans cet état là ?

-Moi: Mon frère, je ne reverrai plus jamais Andréa ma petite soeur adorée.

-Lui: Hummmm je suis vraiment désolé mec.

-Moi: Ce n'est pas tout hein.

-Lui: Hein ?

-Moi: Elle m'a aussi dit que Grâce est introuvable

-Lui: Tu es vraiment dans la merde là. Tu vas faire comment maintenant ?

-Moi: Je sais pas trop hein. J'ai juste envie de mettre fin à cette souffrance que j'endure.

-Lui: Minute, ne me dis pas que tu veux te donner la mort juste pour ça hein ?

-Moi (fou de rage): Qu'est-ce que t'en sais toi ? As-tu déjà perdu un être si cher ? Sais-tu combien mon passé me hante ? Je ne cesse de revoir le viol de Grâce dans ma tête et j'ai tellement mal. Si je ne l'avais pas fais il n'y aurait pas eu tous ces évènements là.

-Lui: Tchalé, je te comprends parfaitement mais tu dois vivre. Si tu es encore en vie dis-toi que tu peux encore corriger les erreurs du passé

-Moi: En quoi faisant ?

-Lui: En devenant une bonne personne, plus responsable qu'avant

-Moi: Hummmm. Mon frère je fais comment pour trouver Grâce alors ?

-Lui: Voilà une très bonne question.

-Moi:........

-Lui: Honnêtement je ne sais quoi te dire sauf que de continuer par prier. Si Dieu t'aime vraiment et veut ton bien il arrangera une rencontre pour vous. Et puis n'oublie pas que seules les montagnes ne se croisent jamais, au grand jamais. Les hommes eux, se rencontrent toujours peu importe le nombre d'années. Alors sois optimiste tu veux ?

-Moi: Hummmm, si tu le dis

 

A SUIVRE…

 

Ecrit par El Capo

 

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