BRAVE ORPHELINE (Ep 2)

L' aîné prit ensuite la Parole et me dit: « Si tu es là fille de ma tendre maman, cela suppose que je serai ton grand-frère aussi. Alors sois là bienvenue chez toi, sens-toi à l'aise ». Paméla aussi tint le même discours à mon endroit. Elle me serra très fort dans ses bras comme si sa dernière fois de me voir. Elle m'aida ensuite à faire monter mes affaires dans ma chambre et une fois en chambre on a discuté pendant une trentaine de minutes avant qu'on ne descende à midi pour le déjeuner servi par la bonne (domestique) de la maison. C'était du riz cantonné avec de la viande du porc (la viande du porc est ma préférée). À table j'ai essayé d'engager la discussion avec Andréa mais c'est peine perdue. Aucun mot ne sortait de sa bouche. C'était comme s'il y avait un antécédent entre nous. Alors j'ai demandé à lui parler mais elle m'a ouvertement déclaré que je suis pas là bienvenue dans cette famille puis elle est allée s'enfermer dans sa chambre. Paméla m'a rassuré et m'a fait comprendre que c'est son statut de benjamine qu'elle pourrait perdre avec mon arrivée qui provoquerait son comportement agressif à mon égard.
J'ai simplement souri et remercié ma grande soeur Pam pour ces révélations. J'ai sollicité son aide pour parler à Andréa. Elle le fera m'a-t-elle dit et on s'est séparé, chacune regagnant sa chambre.
Le soir , on s'est encore retrouvé à table pour le dîner et bizarrement Andréa n'y était pas. On l'a cherché fatiguée dans toute la maison. Ras
-Maman: cette petite fille va finir par précipiter ma mort alors que je suis même pas encore vieille. Hummmmm
-Grand-frère Ernest: eh maman tu vas te tuer pour cette fille ? Elle serait sûrement avec ses copains ou camarades. Donc sois tranquille
-Paméla: grand-frère sois sérieux au moins pour une fois non. Tu penses qu'une mère serait tranquille quand sa fille de 19 ans est encore dehors dans les rues de Lomé à cette heure ?
-Grand-frère Ernest : eh bien ! Mes chères femmes je vous laisse hein. Je vais me reposer, j'ai eu une dure journée aujourd'hui. Bonne nuit à vous. Sérieux arrêtez de vous inquiéter pour elle. Ce n'est plus la petite Andréa qui est toujours là quand même. Elle a grandi. Vous vous inquiétez pour rien
-Maman: à demain mon grand
Pendant ce temps je ne faisais que rire des blagues de grand-frère Ernest. Il serait un très bon humouriste me dis-je avant de souhaiter bonne nuit à maman et Pam puis montai en chambre. J'ai encore échangé avec mon chéri par whatsapp avant de m'endormir vers 22 h.
Le lendemain, déjà à 5 h je me suis réveillée pour préparer le petit déjeuner pour la famille. À 6 h 30 toute la famille était à table sauf Andréa qui dormait encore. Normal, vu qu'elle est rentrée à 23 heures hier. J'ai voulu la chercher pour qu'elle se joigne à nous mais grand-frère Ernest et Paméla m'en ont empêché. L'atmosphère devenait de plus en plus détendu. Je m'entends très bien avec grand -frère Ernest et Paméla. En discutant avec eux j'ai appris que Ernest veut suivre les traces de son papa Félix KOUMONDJI qui est le DG de Orabank de Nukafu. Il y travaille en tant que DG Adjoint. Paméla , quant à qelle, a un grand penchant pour le droit. Elle veut devenir avocate.
-Paméla (me regardant droit dans les yeux): et toi Grâce, quelles études souherais-tu faire ?
-Moi(toute excitée): mon rêve d'enfant à toujours été de devenir une grande commerçante comme ma mère
-Maman: d'accord ma fille les inscriptions commencent la semaine prochaine. Paméla va t'aider pour les formalités.
-Moi: d'accord Maman
-Grand-frère Ernest: les filles je dois y aller. Je suis déjà en retard. Bye, à ce soir.
On s'apprêtait à débarrasser la table quand Andréa fit son apparition dans une robe somptueuse. Elle était vraiment élégante.
-Moi: bonjour la plus belle
-Andréa: (silence)
-Moi: que tu es très belle ma chérie
Sans même chercher à savoir qui lui adressait la parole, elle passa son chemin tout en nous ignorant.
Maman secoua simplement la tête et me demande de lui apporter son sac à main qui se trouvait dans le canapé. Elle nous fit la bise puis se sépara de nous. Elle disait se rendre chez une de ses amies du grand marché qui lui a apporté de nouvelles marques de pagnes.
Paméla et moi étions restées seules à la maison avec la bonne. On a porté un coup de main à la bonne avant de rejoindre nos chambres respectives.
Une semaine plus tard, comme me l'avait dit maman, les inscriptions ont effectivement commencé. Étant nouvelle, Paméla m'a aidé pour toutes les formalités. Et c'est encore elle qui me montre le département de la FASEG où je me suis inscrite.
Elle m'a fait découvrir certains endroits clés de l'Université de Lomé tels que : le Restaurant, la faculté de Droit, l'amphi 1500, l'amphi 20 ans, l'amphi 1000, la DAAS, le COUL, Gayibo. Elle m'a aussi monté les cités. Vers 13 heures, on fit une pause et on a profité pour renforcer nos estomacs car on avait rien mangé depuis qu'on est arrivé.
Vers 15 heures 30 minutes, nous avons finalement levé le voile. Nous avions convenu de faire la cuisine ensemble aujourd'hui. Paméla veut que je lui apprenne à cuisiner un repas de chez nous. En fait j'avais oublié de vous le dire au début : mon feu papa est kabyè et ma défunte maman est agnanga (un peuple basé essentiellement dans la préfecture de Blitta). Tout ce que je sais faire en cuisine, je l'ai appris de ma défunte maman.
Pour ce soir j'ai décidé de proposer à ma nouvelle famille la pâte avec la sauce de kôdôrô (c'est cela que je devais apprendre à Pam). Elle était très attentive à tout ce que je disais et faisais. En bonne élève elle a pris note dans un cahier pour ne pas oublier. Elle m'a promis qu'elle préparera la même sauce le lendemain. J'espère qu'elle réussira. Après une demi-heure passée à la cuisine, nous passons finalement à table. Tout le monde fut très émerveillé de la qualité de la sauce et en redemandait encore. Maman et Paméla n'ont pas hésité à me féliciter.
Quant à Andréa, elle laissa échapper juste un petit sourire quand nos regards se sont croisés.
-Andréa : merci pour la sauce Grâce.
-Moi : ravie que cela t'ait plu. Si tu veux je peux t'apprendre à le faire aussi hein
-Andréa : pardon looooo. Je veux pas en devenir esclave. Je kiff trop les plats du sud que ceux du nord.
Nous nous mettons à rire ensemble, et ce fut la première fois que Andréa engagea une réelle discussion avec moi à table. Ma prière était qu'elle reconsidère sa position vis à vis de moi car je ne suis pas son ennemie. Je voudrais juste qu'on soit des meilleures amies.
Nous avons débarrassé la table après avoir pris un petit jus de fruit en guise de dessert. J'ai demandé à parler à Andréa et à ma grande surprise elle ne s'y opposa pas. Elle me devança en disant:
-Elle (visage triste): je suis vraiment désolée pour toutes les mauvaises choses que je t'ai dites et pour le mauvais comportement que j'ai eu depuis ton arrivée dans cette famille
-Moi: t'inquiète c'est déjà oublié. Mais puis-je te poser une question ?
-Elle: oui vas-y je t'écoute.
-Moi: tu as cru que tu perdras tes privilèges de benjamine, c'est pourquoi tu agissait ainsi non ?
-Elle: oui. Mes parents m'ont toujours chouchouté. Mais j'ai cru que tu prendras ma place. C'est ce qui justifie mon comportement à ton égard . Tu me pardonnes ?
-Moi: je te pardonnerai à une seule condition.
-Elle: laquelle sœurette ?
-Moi: que tu Sourisse chaque fois. Quand tu serres la mine, tu ressembles trop à....
-Elle: ose le dire et tu verras
-Moi (souriant): Sinon quoi ....?
Nous avons passé tout le reste du temps à causer entre filles avant que maman et grand-frère Ernest nous rejoigne. On a regardé ensemble la télévision, puis chacun a rejoint sa chambre.
À SUIVRE...
Ecrit par El Capo