BELLE DESTINNEE VOILEE (Ep 1)

BELLE DESTINNEE VOILEE (Ep 1) | AfroRaise

La vie est parfois égoïste. Non seulement elle ne nous donne pas ce qu'il nous faut pour être heureux, mais aussi elle s'acharne à nous retirer les peu qui nous rendent déjà un petit peu heureux. Un instant on se croit le plus heureux au monde et juste une seconde suffit pour qu'on se retrouve à être le plus grand patron des malheureux du monde. Je ne dis pas que la vie nous rend toujours malheureux, au contraire car rien ne vaut la vie. Mais quand on vit une vie pareille à la mienne, on comprend vite alors que tout dans cette vie n'est que éphémère et tout peut basculer d’un moment à l'autre.Je m'appelle Loane. Mon vrai nom est Eloane. Un prénom celtique qui signifie ''belle lumière ''. Ma mère me l'avait donné en pensant à mon avenir espérant être une sorte de lumière qui en plus serait belle pour tous. Mais voyant ma vie aujourd'hui, c'est loin d'être le cas. Ma vie ne ressemble ni à une lumière, ni aux ténèbres. Elle est juste quelque part au milieu. Même si je pense qu'elle est plus penchée du côté ténébreux que celui de la lumière. A mes 20ans j'étais en deuxième année des sciences économiques quand j’ai appris que ma mère, la seule personne qui me reste au monde, est atteinte d'une grave maladie de cœur. Cette maladie peut être soignée à la suite d'un traitement qu'elle doit suivre chaque mois durant deux à trois ans et qui coûte vraiment chère. Je pouvais trouver un bon travail. Mais dans le quartier minable ou nous habitons elle et moi, c'est impossible d'en trouver. Je ne peux ni ne veux partir en ville qui autrefois était chez nous et laisser ma mère toute seule ici à cause du travail. On est seule elle et moi et on ne peut même pas se permettre le luxe de déménager car nous n'avons pas les moyens. Je finis par trouver un travail dans un bar. Mon travail consiste à venir tôt le matin, ranger et nettoyer les désordres de la veille avant l'ouverture du bar et servir les clients de la journée. Comme le salaire me permettait de payer les soins de ma mère et de subvenir à nos besoins, et vu que je termine déjà à 20h ce qui me permettait de rentrer tôt a la maison pour prendre toujours soin de ma mère, ce qui fait que je n’ai pas pu refuser cette généreuse proposition de monsieur Audes, le patron du bar et un ami que ma mère s'est faite dans ce quartier. Et pourtant, notre vie à ma mère et à moi n'avait toujours pas été si misérable. Tout porte à croire que ma famille en fin mon nom de famille fait partie des plus craint du pays. Mais comme je le dis toujours, la vie s'acharne toujours à me rendre, malheureuse et un seul coup d’elle  a suffi pour presque tout me retirer.
*Flash-back 12 ans auparavant*

Les deux grands hôtels KRAMS étaient les plus concurrencés et appréciés de tout
ILBOU non seulement par leurs prospérités grandioses mais aussi du faite de leurs magnifiques architectures.
Notre père, Gérard KRAMS, orphelin de mère à la naissance et de père à l'âge de
3ans, il fut recueilli par son oncle Eudes qui l'a élevé comme son propre enfant. Étant issu d'une famille pauvre, il s'est battu très dure pour devenir propriétaire et le PDG de ses deux grandes entreprises hôtelières. Ce qui fait qu'il n'est presque jamais là à la maison, même les jours fériés, les week-end et même les jours de fête comme à noël, nos anniversaires ou le nouvel an et autres. On ne le voit que chaque soir au dîner et les matins il part tôt travailler avant notre réveil. Notre mère Thérèse, mélange de grâce et bonté, elle est, contrairement à mon père, issue d'une famille très riche et puissante. Étant enfant unique, elle fut l'héritière à part entière des fortunes de ses parents décédés dans un crash un an après son mariage avec notre père. Elle joue à la perfection son rôle de femme au foyer. Vu que notre maison est très magnifique et grande et que nos personnels se limitent juste à deux jardiniers et un chauffeur, c'est à notre mère que revient la plus grande partie des ménages de la maison.
Ma grande sœur Célia est une vraie perle. 18ans à l'époque, elle était très passionnée par la mode et dessinait de sublimes modèles. Elle m'apprenait aussi ce qu'elle savait sur la mode mais moi, je n'était pas aussi passionnée qu'elle.
Notre père détestait qu'elle se donne à ces choses et voulait qu'elle se consacre obligatoirement à ses études pour pouvoir travailler avec lui dans ses hôtels. Donc sa passion était un secret entre notre mère, elle et moi. Enfin moi, j'étais juste une petite fille de 8ans qui nageait dans le bonheur absolu. Étant donné qu'on venait toutes les deux de terminer l'année scolaire, Célia attendait avec impatience son résultat de baccalauréat. Une fois que ce sera tombé, nous pourrions dire bienvenu à l'été. 
Qui dit été dit dormir, jouer, manger, regarder la télé à volonté et lire aussi de temps à autre.
C'est enfin aujourd'hui que les résultats de baccalauréat vont tomber, ce qui
est synonyme du début des vacances. Célia est partie dans son établissement pour vérifier son résultat depuis le matin.
Mère et moi sommes à la maison en train de regarder la télé quand d'un coup,
Célia cours à toute vitesse, traverse le grand salon et se pointe devant nous.
Mère un peu inquiète et impatiente lui demande
-Alors alors? C'est comment ?
-maman, Eloane, répond Célia le souffle coupé, j'ai eu mon bac
On se jette sur elle pour lui faire un long câlin pour la féliciter. Mais un
moment, elle se détache de nous, le visage triste
~qui y a-t-il ? Lui demandai-je
~père ne sera pas du tout content de moi
-et pourquoi ça ? Lui demanda mère
-je....enfin, je suis admise avec une mention passable
-oh ma fille, t'inquiète, l'essentiel est que tu sois admise
-non maman ! Pour papa, ce qui est important, c'est avec quelle mention on est admis
-ma puce, t'inquiète je te dis. Il ne sera pas fâché
-baa, si tu le dis
Le soir comme d'habitude, père est rentré et on est tous à table entrain de
dîner. Il y règne un silence total perturbé par le seul bruit de nos couverts
dans nos assiettes.
-papa?
Le silence fut rompu par la voix peu rassurée de Célia
-hm?
Le concerné répond sans toutefois quitter des yeux son assiette.
-euh....je suis admise. Dit-elle d'un trait
-avec quelle mention ?
Toujours sans relever sa tête
-pa....passable
Cette fois, père laisse tomber ses couverts dans son assiette et s'adosse à sa
chaise. Et d'une voix très sévère, il lui dit
-passable ? Passable hein? Si tu t'étais donnée un peu plus à tes études plutôt
qu'à tes fichues conneries, tu aurais plus que ça. Et toi Eloane, dit-il à mon
intention, t'as intérêt à ne pas la suivre. Ce n'est pas un bon exemple, compris?
Je réponds difficilement et jette un coup d'œil à Célia. Elle a désormais ses
yeux limités dans son assiette en luttant intérieurement de ne pas pleurer. La
pauvre. Elle s'est donnée tant de mal et finalement, elle reçoit des mots
blessants au lieu des félicitations de la part de son père. Triste.
Quant à mère, elle n'a pas parlé pour contredire père devant nous mais ça se
voyait qu'elle était en colère elle aussi.
Comme si de rien était, père reprend son manger et affirme d'un ton neutre
-j'ai appris que tu voulais une voiture pour ta réussite?
-oui papa. Répond Célia
-et bien, je ne manque pas mes promesses, vous irez demain en acheter une qui ton choix. Mais tu as vraiment intérêt à ne plus me décevoir à l'avenir. Compris ?
-oui papa. Dit-elle la voix mi- triste et mi- joyeuse.
-Debout les morts !!!!
La voix de Célia résonne tellement fort dans mes oreilles. Ce qui me fit sursauter de mon lit. J'ouvre mes yeux mais grosse erreur. Elle a déjà retiré les rideaux sur les fenêtres et les rayons du soleil s'attaquent à mes pauvres yeux. Je rougis de colère. Je déteste ces genres de réveils et elle n'a
pas le droit de rentrer comme ça dans ma chambre et de me réveiller ainsi.
Voyant ma colère, elle s'approche de mon lit en me souriant
-je sais que tu déteste être réveillée ainsi. Mais c'est juste qu'il est temps
d'aller acheter ma voiture
-c'est juste pour ça que tu me réveille comme on réveille les prisonniers ?
-c'est bon, je m'excuse. Mais va te préparer s'il te plaît. Je t'attends en bas.
Je me lève, me prépare et l'appelle pour qu'elle vienne m'aider avec mes
cheveux. Ils sont tellement touffus et longs que j'arrive pas à les attacher
correctement. Elle m'apprend alors à faire un nœud qui est un peu plus facile et que je maîtrise.
On prend le petit-déjeuner et on part acheter sa voiture.
Après une bonne heure, elle finit par trouver une qui la convient. C'était une
voiture blanche de marque '' Rolls-Royce ". Elle est très magnifique. Et comme
elle a déjà son permis de conduire, elle me promet de m'amène le lendemain à la
plage pour m'apprend à nager. La plage est un lieu de récréation pour nous trois, mère, elle et moi. À chaque fois que l'une d'entre nous se sentait  triste, joyeuse, ou en colère, on
s'y rend toutes les trois pour ce recréer. C'est comme notre deuxième chez nous
et l'air de la mer nous fait toujours un bien fou.
On rentre à la maison et la voiture fut livrée dans l'après-midi. Lorsque père
rentre le soir, il a aussi apprécié le choix de Célia en affirmant
-waouh, côté travail médiocre, tu l’a hérité de ta mère et côté goût, tu l’a de moi. J'approuve ton choix.
Personne n'a bronché.
Après le dîner, Célia et moi étions entrain de regarder la télé. Mais elle agite
trop ses clés et j'arrive pas à me concentrer.
-s'il te plaît Célia, arrête de faire ça. Dis-je
-d'accord d'accord. Désolée. Dit-elle. Je pars chercher un truc à boire dans la
cuisine. Tu veux un truc?
-oui, un jus de fruit s'il te plaît
-OK
Et elle part.....

Des minutes plus tard, Célia court à toute vitesse en traversant le salon et je
pouvais constater des larmes qui lui coulaient des yeux. Elle pleurait à chaude
larme. Mère aussi court derrière elle et l'appelle mais elle ne s'arrête pas.
Arrivée à mon niveau, elle saisit les clés de sa voiture et sort du salon
poursuivit par mère. Un moment, j'entends le son familier du moteur de sa
nouvelle voiture en marche et mère qui revient toujours les larmes aux yeux.
Mais, il se passe quoi?
Père vient au salon à son tour et se dirige vers la sortie. Mère l'interpelle
-tu pars la ramener ?
-parce que je sais où elle s'en va? Dit-il après avoir lâcher un rire nerveux.
Ou dois-je t'apprendre comment fermer ta putain de...
-GERARD! Lui coupa mère en jette un coup d'œil à ma direction
Père suit son regarde et se tut. J'avais un peu peur. C'est la première fois de
ma vie que je voyais mes parents se disputer ainsi. Je commençais par pleurer.
Père tourne ses talons maintenant pour partir. Mais s'arrête et se retourne vers
mère
-si quelques choses lui arrive, se sera entièrement de ta faute. Et tâche de ne
plus ouvrir ta bouche à l'avenir
-mais... Tu vas où? Lui demanda mère
Il lâche un second rire avant de répondre
-mais, je dois encore te faire un dessin ? Je vais CHEZ moi. Le seul endroit où
Je n’ai pas d'ennuis.
Et il part. Mère vient s'assoir à mes côtés toujours en pleure
-maman, il se passe quoi? Dis-je en pleur aussi
-rien ma chérie. Tout va bien s'arranger.
Et voilà, à moi on ne me dit jamais rien. C'est vraiment injuste de leur part.
Si les professeurs arrivent à nous faire comprendre leurs cours dans les
différents niveaux, je pense alors que les parents aussi devraient, avec des
mots simples, nous mettre au courant des problèmes de famille plutôt que de
penser que nous sommes trop jeunes pour comprendre. Et finalement, on finit par
les découvrir nous-même et on détesta les parents de nous avoir mentir ou de
cacher des choses.
Mais, que se passe-t-il vraiment? Pourquoi Célia est partie dans cet état et où
elle est allée ? Et pourquoi père avait affirmé qu'il allait chez lui alors
qu'ici c'est chez lui? Nous sommes sa famille voyons.

Je crois que je me suis assoupie puisque je fut réveiller par la sonnerie de
portable de ma mère
-allô Célia, crie-t-elle presque. Pour l'amour du ciel, rentre vite à..... Elle
fut interrompu par l'autre voix au bout du fil. Quoi? Oh non mon Dieu! Oui oui,
j'arrive .Elle raccroche et s'écroule au sol.
-maman, tout va bien ?
-oui.... Non...enfin, c'est ta grande sœur. Elle a....eu un accident.... Appelle
le chauffeur vite
J'obéis aussitôt.
Une fois en voiture, mère ne cesse de se lamenter et moi, je ne cessais de
pleurer
-c'est ma faute. J'aurais pas dû parler. Pourquoi mon Dieu pourquoi? Comment
aurais-je pu savoir qu'elle était là à nous écouter... Elle ne cessait de
répéter cette phrase jusqu'à ce qu'on arrive à l'hôpital. On s'identifie à
l'accueil et on nous communique la chambre de Célia. On s'y rend mère et moi.
Une fois qu'on pénètre dans la chambre, mère manque de s'écrouler et moi de
même. Voir Célia ainsi dans cet état, liée à des machines, c'est affreux.
- vous êtes de sa famille ?
Cette voix nous fit sursauter mère et moi. On se retourne et vois un monsieur en
blouse blanche. Sûrement le docteur.
-oui, répond difficilement mère
-d'accord, suivez-moi s'il vous plaît.
Mère part avec le docteur et moi je reste seule avec Célia. Un moment, je vois
Célia ouvrir les yeux
-Célia !Dieu merci tu te réveilles! dis-je
-oui....sœurette. Où est ma....maman ? Dit-elle avec peine
-avec le docteur. Tu veux que je l'appelle ?
-non ! J'ai... J'ai plus beaucoup de temps...je veux...juste que tu me
promette....une chose
-comment ça t'as plus beaucoup de temps? Tu vas où pour être si pressée ? Compte
pas sur moi pour te faire sortir d'ici. Il faut que tu guérisses.
Elle sourit juste avant de me répondre
-là ou je vais, tu n'as pas besoin.... De m'y amener et personne... Le
fera...écoute.... S'il te plaît.... Promet moi que....que tu prendras toujours
soin de maman quand je ne serai plus là
-mais comment ça? Tu va où au juste ? T'as promis m'amener à la plage demain
pour m'apprendre à nager oublie pas
-oui ma puce.... On le fera.... Promet moi juste sa....
-d'accord, promis
-merci... T'es une petite sœur merveilleuse dit-elle en commençant par pleurer
-pourquoi tu pleures?
-pour rien mon ange.... J'ai... Sommeil... Tu m'apportes un verre d'eau s'il te
plaît ?
-OK
À peine je sors de la chambre que je vois les médecins courir et mère aussi qui
les accompagne. Ils rentrent dans la chambre de Célia. On voulait rentrer aussi
mais ils nous ont empêcher. Un moment, un d'entre eux s'approche de nous
-désolé madame. Son cas était critique. On a fait de notre mieux mais elle n'a
pas survécu....

Les mots du docteur m'ont fait réaliser que je ne reverrai plus jamais ma grande
sœur. Elle est vraiment partie et m'a laissé seule ici. Oh mon Dieu,
pourquoi ?
Une semaine après son enterrement, je me suis enfermée dans ma chambre toujours
avec son carnet de croquis entre mes mains. Elle me manque tellement. Si vous
avez déjà perdu quelqu'un de si chère et de si aimé dans votre vie à un moment
où vous avez le plus besoin de lui, alors vous comprendriez peut-être ma
douleur. J'ai juste 8ans et j'ai trop besoin de ma grande sœur.
Je commence par détester ma mère du faite que, selon père et elle-même, elle serait la
responsable de la mort de Célia. Alors je me suis fermée dans ma chambre.
Un soir, j'entends des bruits provenant du bureau de mon père. Je cours en sortant de
ma chambre et m'y rends.
LE CHOC ! Je vois mon père au sol, une main sur la poitrine et il a du mal à
respirer
-papa, tu as quoi? Dis-je très paniquée
-thérè.... Thérèse.....dit-il très difficilement
Je cours en vitesse jusqu'à la chambre de ma mère. Et ce que je vois me choc et
m'énerve à la fois. Je la vois dans son baignoire, les yeux fermés, une coupe de
champagne à la main et des écouteurs aux oreilles. Normal qu'elle n'a pas
entendu les bruits provenant du bureau.
Prise de rage, je verse sur elle le seau de glace qui se trouve à côté d'elle
et elle sursaute
-je peux savoir ce qui te prend jeune fille ?dit-elle choquée
-MON PÈRE NE VA PAS BIEN! ET TOI TU ES ICI À TE DÉTENDRE ?
Je ne la laisse même pas parler. Je quitte la chambre et descends chercher le
chauffeur toujours en hâte. Lui, je ne sais pas où il était passé dans la
maison. J'ai dû le chercher partout avant de le trouver derrière le jardin. Je
reviens avec lui et vois ma mère qui l'a déjà pris dans ses bras.
-je....pardonne-moi Thérèse.... Je t'en supplie, pardonne-moi.... Je....je
n'aurai plus assez de temps maintenant pour tout réparer, je suis....vraiment
désolé. Dit mon père en pleurant
Quoi ? Mon père, un homme puissant, qui ne tombe presque jamais malade, est
entrain de pleurer. C'est vraiment nouveau et très bizarre. Ma mère pleurait
aussi. Mais il se passe quoi encore ?
On finit par arriver à l'hôpital et papa ne cessait de pleurer et de s'excuser.
Les médecins l'amènent avec eux et ma mère et moi nous attendons dans le couloir.
Un instant après, un docteur s'approche de nous, avec un air désolé.
-votre mari a fait un arrêt cardiaque. Dit le docteur. Son cœur a lâché madame.
Nous sommes vraiment navrés
-QUOI? NON NON NON MON DIEU... Cria mère.
Pendant ce temps, je voulais parler mais rien ne sortait de ma bouche. Je
sentais que mon cœur était en feu. Les larmes coulaient juste à flot de mes
yeux. En une semaine, j'ai perdu et mon père et ma sœur. Ah la vie, je t'ai fait
quoi pour mériter ça ? Je ne suis qu'une si petite fille.....

Je n'arrive toujours pas à croire que ça fait déjà un mois et trois semaines que
mon père et Célia sont tous les deux morts. Il ne reste plus que ma mère et moi.
Cette femme, je commence à la détesté. Si elle n'était pas entrain de se
détendre pendant que mon père mourait, on pourrait peut-être vite l'amener à
l'hôpital et il serait sauver. À cause d'elle, la moitié de notre famille est
partie à jamais. Je la déteste. Je commence par avoir des comportements déplacés
envers elle, mais elle prenait cela comme ma manière de faire mon deuil. Dans une
semaine aussi, les classes reprennent. Moi qui avais prévu de passer des
vacances superbes et inoubliables, voilà que c'est la pire que je n'aurais
jamais imaginé, que j'ai vécu. Ah, la vie!
Ce matin, j'étais dans ma chambre et je vois ma mère et oncle Eudes avec son
visage toujours sévère rentré. Ma mère vient s'assoir à côté de moi sur mon lit
-ma fille, dit-elle la voix légèrement tremblante comme si elle allait pleurer.
Lève-toi, il faut que nous partions de cette maison aujourd'hui
-partir ? Pour aller où ? Dis-je. Je ne veux voir personne, sortez tous les deux
de ma....
-jeune fille, soit tu te lèves de toi même et suit ta mère ou je m'occupe de toi
et se sera, je te préviens, sans aucune douceur. Dit oncle Eudes sur un ton sec.
Mais toi Thérèse, quelle sorte d'éducation as-tu donné à ton enfant ?
Je me lève tranquille et suis ma mère. Arrivée au salon, je vois une femme avec
deux jeunes hommes d'âge d'environ 20 et 15ans. Ils nous fixaient avec mépris.
Sauf la femme de l'oncle Eudes qui pleurait. Mais, il se passe quoi ici? Je ne
comprends rien. On sort de la maison et un taxi nous attend. Ma mère et moi sommes montés. J'avais
pas envie de parler ni poser des questions parce que je sais que je n'aurais pas
de réponse. Je ne sais pas exactement combien de temps on a fait en route puisque je me suis
endormie. Ma mère me réveille, on prend nos valises et pénètre dans une sorte
d'immeuble mais avant de rentrer, on traverse une petite cour et un puits qui
se trouvait au milieu, attirait mon attention. On rencontre une femme d'environ
une quarantaine nous accueillir avec un sourire que moi je ne lui ai pas rendu.
Ma mère me la présenta comme sa marraine. Non mais, cette femme ne cessera
jamais de me surprendre. Depuis quand elle en a une et nous, on ignorait ? Bref,
on monte jusqu'au quatrième étage et pénètre dans une sorte d'appartement.
-arrête de faire la gamine mal élevée tu veux! Dit-elle. Remercie plutôt Anne,
ma marraine, elle a tant fait dans cette affaire...bref, tu es encore mineure et
ta place est donc avec moi. Tu ferais mieux de te familiariser avec les gens
d'ici parce que c'est notre nouvel chez nous
-QUOI? Dis-je avec des gros yeux. Comment ici peut être CHEZ NOUS? C'est
l'endroit le plus minable que je connaisse. Pourquoi on a quitté chez nous
d'ailleurs ? Sais-tu au moins que c'est dans une semaine la rentrée des classes?
-oui, j'ai tout prévu avec l'aide d’Anna. Ton école est à quinze minutes
d'ici...
-mais, tu délire là
-ma puce, c'est notre nouvelle réalité
-RÉALITÉ tu dis? MAIS C'EST UN CAUCHEMAR ÇA.....Tu sais quoi, je te déteste !
Et je pars dehors en courant. Elle ne m’a pas suivi sachant bien que je n'ai nul
part où allé. Je sors de l'immeuble, vois un banc à dix pas de celle-ci . Je
m'y rends, je m'assois dessus et commence à penser à cette mauvaise tournure que
prend ma vie.

J'étais entrain de réfléchir. Quand soudain, j'entends derrière moi, une voix
masculine qui me fait redescendre sur terre
-salut belle princesse. T'es pas du coin toi, voyant ta tête
Je me retourne et croise le regard marron d'un garçon d'environ 13ans habillé de
la plus drôle des manières, casque rouge, t-shirt jaune sur un pantalon orange
et des baskets rose. Son accoutrement m'aurait fait rire dans d'autres
circonstances. Mais là, je n'ai ni envie de rire ni de lui adresser la parole.
-moi c'est Willy dit-il. Je suis le fils du plus riche de ce quartier.
Ah, il a aussi le sens de l'humour on dirait. Donc il y aurait un homme qui
serait le plus "riche " de ce bidon lieu à la con? Ne dit-on pas qu'au royaume
des aveugles, les borgnes sont rois?
En tout cas, j'en ai assez entendu. Je me lève pour partir mais il me retient
par le bras droit
-t'as un dure caractère ! De toute façon, j'aime pas les filles faciles. Mais
par contre, tu me répond quand je te parle. Compris?
Non, mais, pour qui il se prend pour me traiter ainsi? Je m'apprête à lui
répondre quand on entend une seconde voix masculine dernier nous
-alors Willy, on s'en prend aux filles maintenant ?
Je me retourne et croise un regard bleu océan d'un garçon d'environ 10ans mais
cette fois-ci, habillé d'un bleu de travail.
-on t'as pas appelé ici le bâtard, dit le premier
-oh oui je sais. Mais par contre, ce que je ne sais pas, c'est que tu sois si
faible pour t'en prendre aux filles
-ah ouais, on règle ça tout de suite si tu te crois aussi fort, reprend t-il en
faisait sortir un couteau suisse de sa poche.
Je me place direct derrière le second. Normal.
-ah, tu as choisi le camp du bâtard, dommage! dit le premier en agitant son
couteau.
Mais d'un geste vif et précis, le second lui fait une de ces prises qu'on voit
dans les films de karaté, le cloue au sol et lui arrache le couteau des mains.
Il se tord de douleur. Un moment, il le relâche et ce dernier part en criant
''tu me le paieras je te le jure!"
Quelle honte de subir une telle humiliation devant une fille.
Je suis maintenant face au second qui me regard avec un léger sourire aux lèvres
avant de reprendre un air sévère
-toi, dit-il, tu feras mieux de revoir tes fréquentations. Je ne serai plus les prochaines fois pour te venir en aide...
-pour qui vous vous prenez pour me parler sur ce ton? Lui coupais-je sur un ton
sec.
-quoi? Mais je viens de te sauver la vie là
-oh, parce que ma vie était en danger peut-être monsieur le sauveur? Je ne vous
ai RIEN demandé à ce que je sache
-oh mon Dieu, quelle gamine mal éduquée. Le mot merci ne se trouve pas dans ton
dictionnaire ?
Bon, je reconnais que j'ai été un peu impolie et ingrate. Un peu ? Non, très...
Mais lui aussi n'avait pas à me parler de cette façon
-merci. Dis-je d'un trait, la tête baissée
-baa voilà ! C'était pas si compliqué....bon, moi c'est Eddy. Et toi?
Je ne réponds pas et pars en courant vers la maison. Si la honte pouvait tuer,
je serai déjà six pieds sous terre pour mon comportement de tout à l'heure.

Ça fait déjà un mois que nous sommes dans ce quartier minable. Mon comportement
va de mal en pire puisque je commence par détester tout le monde autour de moi.
J'avais pas d'amis et même Eddy, quand il m'adresse la parole, je l'ignore.
À l'école, mon travail est meilleur par rapport aux autres camarades mais mon
comportement, c'est le contraire. À part les professeurs, je ne parle à
personne. Ma mère a trouvé un travail dans un supermarché et fait tellement d'heures
supplémentaires. Ce qui fait qu'on ne se voit que les matins et les soirs, tant
mieux. Eddy est l'enfant adoptif d’Anna, la marraine de ma mère, et de son mari André.
Ils sont très gentils. Mais après 15ans de mariage, ils n'ont jamais eu
d'enfant. Donc, ils ont adopté Eddy et comme les enfants de ce quartier sont
trop méchants, ils l'ont surnommé le bâtard. Comme André a un atelier de
réparation des voitures, Eddy aussi y travaille pendant les moments où il y'a
pas classe. Willy lui, c'est effectivement le fils du soit disant riche du quartier. Il
passe tout son temps à embêter les autres enfants.
Ce matin, maman s'est réveillé un peu tard que d'habitude. Elle fait vite
pour me préparer mon petit déjeuner avant de partir travailler. Comme c'est
samedi, en attendant que le repas soit prêt, je sors et me rend sur la petite
cour. Je m'approche du puits. Je vois un papillon que j'essaie d'attraper et en
soulevant mes pieds, je me retrouve soudain dans le puits. Je tente de crier
mais impossible. L'eau rentre dans ma bouche. Je ne sais pas nager. Je fais des
efforts mais je me sens tirer vers le fond. A un moment, j'arrive plus à
respirer , je me noyais. Soudain, tout devient flou et trou noir....
Je me réveille, j'étais dans notre appartement sur le lit de ma mère. Elle me
vit ouvrir les yeux. Elle avait les cheveux mouillés
-oh ma fille, tu te réveilles, Dieu soit louer dit-elle de manière soulagée.
-que s'est-il passé dis-je avec une voix moins audible.
-tu étais tombée dans le puits ma chérie. Heureusement que j'étais passée par là
pour t'appeler et j'ai entendu un bruit lourd. Et en s'approchant, je t'ai vu et
j'ai sauté pour....
-c'est toi qui m'a sauvé ? Lui coupais je. Pourquoi ?
-mais, parce que t'es ma fille, mon sang, la seule qui me reste sur terre
-pourquoi avoir laissé Célia et père mourir eux hein? Dis-je en pleure.
Pourquoi tu étais responsable de la mort de Célia et pourquoi tu te détendais
dans ta chambre pendant que père mourait?
-mais ma fille, tu as tout faux.... Je ne voulais rien te dire parce que tu es
trop jeune pour comprendre et toi, tu t'es imaginée des choses ignobles sur moi
? Je comprends maintenant ton comportement ces derniers temps. Ce n'est
pas à cause du deuil mais parce que tu me croyais coupable.... Ma fille, je...je suis
vraiment désolée. Je vais tout expliquer
-j'écoute
-hm.... Tu sais les hôtels KRAMS étaient au début les hôtels VALS
-VALS? Ton nom de famille ?
-oui. Ces hôtels appartenaient à mes parents. Après leur mort, ils me l'ont
légué. Mais en ce moment, j'étais déjà enceinte de Célia et j'avais besoin de
repos. Ton père m'a alors convaincu de tout mettre en son nom pour qu'il s'en
charge. Amoureuse et confiante, je l'ai fait sans réfléchir. Quelques années
après, ton père commençait à avoir des comportements bizarres. Il rentrait tard
et même des fois, il découchait. Après quelques temps, j'ai découvert qu'il avait une
autre famille ma fille. Les jeunes hommes que tu as vus le jour où on quittait la
maison, et bien, ce sont tes demi-frères, enfin, c'était ce qu'il croyait....
Bref, je voulais partir. Mais, sans argent, sans toit et sans emploi, ce serait
très difficile car ton père avait aussi brûlé tous mes diplômes disant qu'il
voulait une femme entièrement au foyer. Et quand j'ai appris que j'attendais encore
un enfant de ton père, c’est-à-dire  toi ma puce, j'ai renoncé à cette idée.... La nuit où Célia est
décédée, elle avait surpris une dispute entre votre père et moi et a tout
découvert. C'est parce que je criais trop fort. C'est pourquoi je disais que
c'était de ma faute si elle est morte. Après cela, je me suis plongé dans la
baignoire pour essayer de faire le vide dans ma tête et tout oublier. C'était devenu une habitude.... Bref, ton père, avant de mourir m'a avoué qu'il a TOUT mis aux noms de ses fils. Mais il a
découvert que l'autre femme entretenait une relation avec son oncle et que
c'était les enfants de son oncle. Il avait juste été manipulé. Mais il n'a pas
eu suffisamment de temps pour tout réparer. C'est pourquoi après sa mort, ils
nous ont chassé de la maison ma chérie.
Elle était tout en pleur quand elle me relata ce qui s’était passé. Oh non, je ne peux pas y croire. J'ai détesté la seule personne qui me restait et la seule qui a beaucoup souffert. Mon père est
un monstre sans cœur. Je comprends mieux pourquoi il n'est jamais là avec nous.
Oh mon Dieu, tout est très claire maintenant
-maman, pardonne-moi... Je t'ai détesté à tort...mon père est un monstre dis-je
en pleure
-non ma puce. Il a juste été manipuler. C'était quelqu'un de bien
On pleure tellement toute les deux. Elle m'a pardonné et moi, je suis devenue
une fille normale.... Euh...presque normale et j'ai décidé de changer mon nom
Eloane en Loane car vraiment, j'ai rien de lumière moi.

On sort du bureau de Mr Audes après lui avoir fait nos rapports de la journée,
les cinq autres serveuses de la journée et moi. Il est déjà 20h10 et les
serveuses du soir sont déjà là.
Je sors du bar et direction maison quand j'entends une voix résonnée derrière moi.
-alors poupée, déjà terminée comme d'habitude ?
-Willy, tu me veux quoi encore ? Dis-je avec un sourire forcé en faisant face à
lui et les deux vaut rien qui le suit toujours on dirait ses chiens qu’il tiens en laisse
-toi même tu le sais.... Je n'arrive toujours pas à comprendre que tu te permets
de coucher avec n'importe qui et même avec ce vieux Audes pour des minables
faveurs alors qu'avec moi tu refuses. Loane, je ne te demande qu'une nuit et je
ferai de toi ma princesse
-hahaha, laisse-moi rire. Même si c'est le cas, je préfère coucher avec qui bon
me semble et même avec un fou plutôt qu'avec un obsédé sexuel ambulant comme
toi. T'es un danger public Willy. Tu as couché avec TOUTES les serveuses de ce
bar. Le plus minable ici, c'est toi. Et mes toi bien ça dans le crane, je ne couche avec personne et je ne le ferai JAMAIS avec toi
compris? Sur ce, bonne soirée !
Je tourne les talons pour partir mais il me rattrape par le bras
-soit tu le feras de ton gré ou soit....
-Willy, jusqu'à quand vas-tu laisser ma petite sœur tranquille ?
Cette voix vient encore de me sauver. C'est Eddy.
Il m'a toujours protégé depuis qu'on était enfant et au fur et à mesure, on
était devenu si proche. On est finalement devenu comme des frères et sœurs. Il
est le meilleur grand frère au monde. Je l'aime beaucoup et lui aussi.
Il est devenu chef du garage de son père et vient souvent me raccompagner à la
maison
-hahaha, ta petite sœur mon œil, dit Willy. On sait tous que tu la sautes depuis.
À moi on ne me le fait pas...
-c'est toi plutôt qui saute tout sur ton passage. On ne t’a jamais appris que c'est
Mauvais d’entretenir ces genres de relations entre frère et sœur ? Oh, minute! J'ai faillis
oublier que t'avais une cervelle d'oiseau au lieu d'un cerveau humain dans ton
crâne
Willy était énervé jusqu'au sang. Mais ne tente rien car il a toujours eu peur
d'Eddy.
Eddy me prend par la main et on les quitte. On entend juste la voix colérique
de Willy derrière nous
-vous allez tous les deux le regretter amèrement un jour. Je vous le jure.
Parole de Willy.
On ne se retourne même pas. On marche ensemble jusqu'à la maison.
Mais en route, je constate qu’Eddy avait l'air soucieux.

A SUIVRE…
Ecrit par KAM

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