AU PRIX DE MON ÂME (Ep 26)
Papa Kennedy
Je suis sorti de l'appartement de Cynthia en espérant que son amie sorte sous peu. Cynthia fait partie de ces personnes qui comprennent tardivement. Après, elle dira juste "si je savais". Je déteste ces expressions, c'est pour cela que je prends mon destin en main. Je ferai tout moi-même. Je connais bien notre chef et donc il est indispensable de lui donner son sacrifice au temps convenu.
Assis dans ma voiture au moins à cent (100) mètres du portail, je vois Elvire sortir. J'allume le moteur, je prends mon courage à deux mains en gardant bien sûr mon pied sur l'accélateur avec une vitesse sans limite. Ma voiture est si silencieuse qu'elle n'entend rien, j'en étais sûre mais d'un coup, elle se retourna et commence par courir pour se réfugier mais Gbanm! Je venais de la cogner. Toujours avec la voiture, je fais marche arrière et je fonce en vitesse. Cynthia sortira certainement.
C'est en transpirant que j'arrive chez moi. J'espère qu'actuellement cette fille serait déjà morte. Je n'aimerais pas faire un travail nul.
-Kennedy : je t'attendais
-Moi : je ne t'avais pas vu.
-Kennedy : je sais.
-Moi : attends que j'aille me laver. J'arrive.
-Kennedy : te laver pour enlever l'odeur de Cynthia ? Non, pas la peine. Pour moi est plus urgent que ça. Assieds-toi.
Je m'assieds comme il me l'a demandé. Le ton qu'il utilisait me démontrait qu'il était sérieux et donc il faut impérativement l'écouter.
-Moi : je suis déjà assis donc parle.
-Kennedy : excuses-moi beaucoup pour tout ce que je dirai. Ça vient juste du profond de mon coeur.
-Moi : parles fils, je comprendrai.
-Kennedy : parfois je me demande si ma mère est réellement morte.
-Moi : oh que si ! Elle est vraiment morte. Pourquoi tu peux penser ainsi?
-Kennedy : depuis quelques jours, je me dis qu'elle a peut-être divorcé à cause de ta bordellerie.
-Moi : contrôles ton language.
-Kennedy : j'ai dit au début que je dirai tout ce qui est sur mon coeur.
Je ne lui réponds pas, je me tais un instant et lui même se relance.
-Kennedy : je ne sais pas si elle est quelque part dans ce monde...
-Moi : regarde-moi dans les yeux et dis-moi si je peux te mentir sur la mort de ta mère.
-Kennedy : qu'a-t-elle eu ?
-Moi : une courte maladie de deux jours l'a emporté.
-Kennedy : OK. Je démissionne de ton entreprise.
-Moi : pourquoi fils?
-Kennedy : je vais aller chercher le mien. Je suis fatigué du fait que tu te tapes toutes les filles de l'entreprise. J'ai honte quand je suis en face de ces filles.
Je me tais sans d'ailleurs le regarder en face.
-Kennedy : tu vois? Tu ne peux même pas te défendre parce que c'est vrai pourtant je pensais que c'était juste une hypothèse de ma part. Le pire, c'est Cynthia. Je voulais juste que tu l'aides mais tu l'as façonné à ta manière, tu l'as engrossé. Bref, c'est ta vie. Voilà mes valises, je pars pour New York. Tout est déjà prêt. Je pars ce soir à 20heures. Une fois que j'aurai la stabilité et le calme dont j'ai besoin, je reviendrai.
-Moi : on peut tout recommencer à zéro.
-Kennedy : non, le chien n'a jamais changé sa manière de s'asseoir. Je voulais juste t'informer et voilà..
Il se lève et il sort...
Je pourrais le suivre et l'appeler mais ça servira à quoi? Ce sera vain parce que c'est son choix et il ne fera jamais demi tour.
J'ai d'autres choses à faire aussi. Je ne sais pas si je devais me rendre chez le grand chef ou l'appeler. Bref j'y vais. Avec dix minutes, j'étais déjà chez lui.
-Grand Chef : je savais que tu n'arrivais pas à surmonter une difficulté.
-Moi : il fallait faire quelque chose pour moi.
-Grand Chef : j'attendais ton signe, je ne fais rien en l'air. Tu le sais.
-Moi : je pensais que Cynthia était envoûtée et qu'elle acceptera tout ce que je lui dirai.
-Grand Chef : non, elle était envoûtée juste pour t'accepter comme son mari. À part ça, rien. Je pensais que je te l'avais dit.
-Moi : pourquoi tu peux l'envoûter de cette manière ?
-Grand Chef : on envoûte pas pour appartenir à une secte. L'adhésion est personnelle.
-Moi : Grand Chef, j'ai trouvé qui sacrifier mais elle ne me l'a pas permis.
-Grand Chef : alors?
-Moi : j'ai cogné la fille avec ma voiture. Je ne sais pas si elle est toujours vivante ou pas.
-Grand Chef : c'est quoi son nom? On va voir si elle vit ou pas
-Moi : Elvire
-Grand Chef : âme d'Elvire, apparais ! âme d'Elvire, apparais! âme d'Elvire, apparais!
Il appelait l'âme d'Elvire avec toutes ses forces et des cris imposants. Tout mon regard était posé dans la calebasse qui nous servait de miroir.
-Grand Chef (levant les mains vers le ciel) : Elvire ! ! ! !
Et elle apparut. Elle est belle et bien en vie mais très blessée.
-Grand Chef : je fais quoi?
-Moi : tuez-la. C'est notre sacrifice pour la survie de notre enfant.
-Grand Chef : bonne décision.
-Moi : merci chef.
-Grand Chef : considère-le comme c'est fait.
CYNTHIA
Depuis ma chambre, j'attends un gros choc là-dehors pourtant Elvire venait à peine de sortir. Je cours très vite pour aller voir ce qui s'est passé. J'ai ouvert le portail et j'ai ensuite regardé à gauche. Je l'ai vu. C'est belle et bien Elvire. Je marche rapidement vers elle.
-Moi : Elvire ! Elvire!
Je reconnais bien ces traces de pneus. Claude ou personne d'autre.
Un monde fou accourut vers nous. Je commence par pleurer. Elle était inconsciente, elle respirait très lentement. Ceux qui ont entendu le choc ont commencé par parler.
-ne restes pas là-bas
-amène-la à l'hôpital si tu veux qu'elle vive.
Personne ne m'approchait pour m'aider parce qu'ils disaient à chaque fois que je suis sectaire. Une petite fille de 22ans dont les parents sont pauvres mais qui elle autre a tout ce qu'elle veut et vit dans le luxe. Pour eux, ça n'existe pas.
- j'espère que ce n'est pas pour un sacrifice que tu la regardes ainsi...
Je me lève vite fait, je cours au garage, je sors ma voiture et j'embarque Elvire.
Arrivées à l'hôpital, je demande à ce qu'on la traite bien et surtout immédiatement. J'ai donné assez d'argent pour cela.
-Moi : elle pourra vivre? Ça peut aller
- Infirmière : laissez-nous faire notre travail. Nous vous reviendrons sous peu.
-Moi : pff... Bon, je dois aller quelque part et je serai là tout de suite. Mais prenez mon numéro et faites-moi signe en cas de qu'est ce qu'il y a.
Je fais accompagner ma parole d'un billet de dix mille francs. Elle sourit et le prends
-Infirmière : c'est entre nous.
-Moi : bien sûr.
-Infirmière : Je vous ferai signe.
-Moi : merci beaucoup.
Je rentre dans ma voiture et je roule comme une folle. Tout mon désir est de garder Elvire en vie. Elle m'aime et je l'aime en retour. Quand j'ai eu besoin d'elle, Je l'ai trouvée. Maintenant, elle a besoin de moi, je dois agir.
Dès que je me suis approchée du garage, il s'est ouvert de lui-même. Je vois que la voiture de papa Kennedy était déjà là. Je savais qu'il viendra directement ici. J'espère que c'est pas trop tard pour que je sauve Elvire.
Je monte vite les escaliers et je rentre dans la chambre qu'il faut.
-papa Kennedy : tuez-la
-Grand Chef : bonne décision.
-Moi : arrêtez !
Ils se tournent pour me regarder.
-papa Kennedy : encore? Même dans l'état dans lequel elle est?
-Moi : c'est toi qui l'a rendu comme ça
-Grand Chef : tu nous proposes qui?
-Moi : je vous propose l'infirmière qui prend soin d'Elvire. Je viens de lui donner un billet sacré de 10.000f. Faites d'elle ce que vous voulez.
Ce n'est pas l'argent de n'importe qui on bouffe même si c'est donné gratuitement, il y a des risques.
CYNTHIA
-Moi : prenez celle-là comme je vous l'ai dit. Ne touchez surtout pas à un seul cheveu d'Elvire.
-Grand Chef : j'espère que la fille que tu nous présentes n'est pas chrétienne.
-Moi : je l'espère aussi.
-Grand Chef : je ne veux avoir aucun problème avec les chrétiens.
-Moi : vous saurez si elle est chrétienne ou pas en l'appelant.
Le grand chef avait accepté de faire cette échange. Du coup il appela l'âme de l'infirmière, elle apparut aussitôt en train de prendre soin de mon amie. Elle n'est pas du tout chrétienne.
-Grand Chef (en me tendant un couteau) : viens et tues-la
Je prends le couteau et je regarde mon maitre.
-Grand Chef : je pensais que tu voulais sauver ton amie.
Avant même qu'il ne termine sa phrase, j'enfonce le couteau à l'intérieur de la poitrine de l'infirmière sans hésiter jusqu'à ce que la lame du couteau ne se fasse plus voir pourtant ce dernier était vraiment long. Je parie que si cette action était physique, le couteau aurait apparu dans le dos de l'infirmière. Je le remue encore et encore.
Je vois la fille toucher son ventre, elle ne savait sûrement pas ce qu'elle avait. Un mal de ventre croyait-elle puisqu'elle se met à rapidement chercher un médicament mais c'était trop tard. Elle tomba!
-Grand Chef : bon travail.
Je venais de tuer la deuxième personne pour cette secte; mon père en premier et ensuite une infirmière qui ne faisait que son devoir. Je sais quand même que je ne suis pas au dernier sacrifice, pas du tout. Faudra juste tenir mon coeur et continuer pour ne pas perdre tout ce luxe. Je tourne mes talons et je repars d'où je viens.
A l'hôpital, une foule immense était là, j'ai vu cette fille et j'ai eu pitié d'elle. Elle n'avait aucune marque de couteau sur elle parce que c'était spirituel. On cherchera la cause de sa mort mais on en trouvera pas. Les gens raconteront ce qu'ils veulent. Bref, elle est morte parce qu'elle était au mauvais endroit au mauvais moment.
-Moi : qu'a t-elle eu?
Personne ne me répondit, tous étaient dans l'embarras. J'étais la seule à comprendre ce qui se passait réellement mais que puis-je ? Je vois un infirmier s'approcher de moi.
-Infirmier : on ne peut plus prendre soin de la fille que vous avez amené. Dès que cette infirmière l'a touché, elle s'est écroulée. Vous voyez le résultat vous-même. Si vous voulez qu'elle vive, changez lui d'hôpital. Nous ne sommes plus prêts à prendre soin d'elle.
-Moi : vous avez pleinement raison, toutes mes excuses.
Je cherchais de l'aide mais je n'en trouvais pas puisque personne ne voulait toucher à Elvire. Ils se disaient entre eux qu'elle serait sûrement une sorcière. Alors avec toutes mes forces, je prends Elvire dans mes bras jusqu'à la voiture. Je cherche un autre hôpital. Dès mon arrivée, ils ont commencé par prendre soin d'elle.
Je compose le numéro de sa mère, cette dernière me connaissait très bien. Il faut que je lui dise ce qui s'est passé. Juste à la première sonnerie, elle décroche.
-maman Elvire : allô Cynthia. Comment vas tu?
-Moi : je vais bien maman mais pas Elvire.
-maman Elvire (calme) : qu'a-t-elle ?
-Moi : euh, bon je vais faire tour court.
-maman : oui vas-y, ne crains rien
-Moi : elle a fait un accident juste en sortant de chez moi, elle a été renversée par un véhicule.
-maman Elvire (sereine) : elle vit n'est-ce pas?
-Moi : oui maman, elle vit.
-maman Elvire : elle vivra toujours au nom de Jésus!
Merde! Ce nom me fait tellement mal aux oreilles, ce nom est tellement fort que nous nous inclinons toujours dès que nous l'entendions.
Au lieu de répondre "amen", je raccroche immédiatement. Cette femme ne va quand même pas me brûler alors que je passe par tous les moyens possibles pour sauver sa fille. Elle me rappelle immédiatement.
-Maman Elvire : alors tu me dis là où vous êtes ?
-Moi : oui oui
je lui file rapidement l'adresse et elle promet de venir dans quelques minutes.
*Maman Elvire
Dès que j'ai été informée de l'accident, je suis rentrée dans ma chambre et j'ai prit ma Bible. Je n'ai pas du tout paniqué; même si mon coeur de mère a voulu me lâcher par moment, je me suis vite ressaisie parce que je sais que mon rédempteur est vivant.
Je cours chez Da-féli. Elle considère Elvire comme sa fille et donc il est indispensable qu'elle soit mise au courant avant que je ne parte.
-Da-féli : tu dis sérieusement qu'elle a été victime d'un accident?
-Moi : oui oo
-Da-féli : qui t'a informé?
-Moi : Cynthia
-Da-féli : gardes ton calme.
Elle commence déjà par attacher son pagne.
-Da-féli : allons-y. J'informerai Stéphane en cours de route.
Je me suis mise devant et elle m'a suivi jusqu'à ce qu'on ne trouve un taxi. Dans ce dernier, je lisais ou je citais les promesses de Dieu pour la guérison de ma fille et Da-féli répondait amen à chaque fois même si elle n'est pas une chrétienne fervente. Ce dont je suis sûre, c'est que Dieu nous écoute.
STÉPHANE
Nous avons enterré d'une manière ou d'une autre notre ami Bryan. Je me suis souvenu que c'était moi qui l'avais trahi en disant son nom à mon père. A cet instant là, je ne comprenais rien dans ce qui se passait, je ne pouvais rien faire sauf patienter mais je l'ai pas fait. Si seulement.... Bref, ce n'est pas le moment des regrets. Ce qui est fait est fait.
J'ai conduit à l'aéroport Anita et Adriana, elles partent en France pour cinq ans minimum. Dès que je me suis retourné, j'ai cogné un monsieur sans savoir. Il était un peu plus jeune que moi.
-Moi : excusez-moi monsieur
-Lui : ne vous inquiétez pas. Je ne vous voyais même pas venir. C'est de ma faute.
-Moi : vous êtes tout triste. Avez-vous rater votre vol?
-Lui : pas du tout, il reste encore deux heures avant le décollage.
-Moi : là, c'est bien. Je suis Stéphane et vous?
-Lui : Kennedy. Enchanté
Il me tendit la main que je pris avec un sourire irrésistible, il sourit à son tour. Je me dis que partout où je dois passer, j'ai l'obligation de mettre un petit sourire sur un visage triste, prêt à pleurer et c'est ce qui vient de se passer.
-Moi : pourquoi fuir son propre pays?
-Kennedy : on dirait que vous êtes devin.
-Moi : rires, c'est pas le cas.
-Kennedy : bizarrement, j'ai confiance en vous même si c'est la première fois que je vous vois.
-Moi : moi aussi j'ai confiance en vous et rassurez-vous, vous êtes entre de bonnes mains.
Et il commença par me raconter ce qui le poussait à quitter le pays. D'après tout ce qu'il a dit, je retiens que sa famille est assez riche.
-Moi : j'ai failli passer une nuit en prison à cause de mon père.
-Kennedy : sérieux?
-Moi : oui, mais je n'ai pas quitté le pays. Je suis là parce que le pays a besoin de moi. D'ailleurs, mon père et moi, on s'est réconcilié.
-Kennedy : je ne sais pas si on peut se réconcilier mon père et moi.
-Moi : il ne savait pas que tu aimais cette fille, tu ne lui avais rien dit. Bref, j'ai besoin de quelqu'un de compétent comme toi pour être le Directeur Général de mon entreprise. Si tu as pu tenir l'entreprise de ton père, c'est que tu pourras tenir la mienne aussi .
-Kennedy : et toi même?
-Moi : je dois quitter ce poste urgemment. J'ai reçu une promotion. Acceptes s'il te plaît, je rembourserai s'il le faut tout ce que tu as perdu pour te rendre à New York.
-Kennedy : l'argent n'est pas le problème.
-Moi : alors?
-Kennedy : je reste.
Avant même que je ne crie victoire, mon téléphonna sonna. Elvire a apparemment fait un accident. J'informe mon nouvel ami qui décide de m'accompagner mais qui restera dans la voiture une fois arrivés.
Avec allure, nous sommes arrivés.
-Moi : j'arrive
-Kennedy : pas de soucis.
Je venais juste d'entrer quand le docteur prononça le verdict.
-Docteur : elle vit mais elle n'est pas du tout en forme. On va lui mettre une plâtre au pied droit une fois qu'on aura fini avec les plaies. Ne vous inquiétez pas, elle vivra par la grâce de Dieu.
Je dis amen profondément, je vois Cynthia tourner ses talons, elle ne dit rien à personne mais part en même temps.
A SUIVRE
Ecrit par Esther AMETONOU