COUP FATAL

COUP FATAL | AfroRaise

 

Le tonnerre grondait fort. Ses éclairs se faisaient voir de plus en plus. Le vent était devenu incontrôlable. Malgré le fait que  j'ai fixé fort un nouveau clou pour maintenir les mouvements des battants de la fenêtre devenue presque une épave à cause de son vieil âge. A chaque courant d'air, elle bougeait. Ce qui laissait le vent s'échapper par les artères et secouait le pagne qui me servait de rideau. Ne voulant pas bouger d'un seul pas de plus, je restai comme inerte sous ma couverture qui me couvrait le corps de la tête jusqu'aux talons. Je laissai cependant un petit trou au travers de la couverture qui me permettait d'observer l'intérieur de la chambre et l'effet des éclairs. J'étais seul ce soir-là car tous étaient au village pour une cérémonie familiale. Je devais les rejoindre le lendemain. Car toute la journée, j'avais composition. Bref, il faut dire que c'est une excuse parfaite que j'ai avancée juste pour ne pas avoir à supporter l'humeur des parents qui, chaque fois qu'on voyageait ensemble était insupportable.

Le temps passait, davantage il pleuvait et le tonnerre de plus en plus grondait fort. À ce stade, j'étais sure qu'il viendrait tomber sur moi. Donc ma peur s'est agrandie. Je commençais à prier pour que tout ceci s'arrête. Et comme si Dieu était sourd à mon appel, pour aggraver les choses, la Société d'énergie coupa le courant. C'était l'enfer subitement. Je me précipitai pour lancer ma main vers ma table de nuit posée juste à proximité de mon lit pour prendre ma petite torche Chinoise rechargeable que j'allume en une fraction de seconde. Il est hors de question que je reste dans l'obscurité. Vite fait je me cache encore sous ma couverture dans ma position départ. Le temps d'un instant, le tonnerre a arrêté de gronder mais les éclaires et vent continuaient. Ma torche n'éclairait qu'une partie de la chambre. Il n'a fallut qu'une éclaire pour remarquer la présence de deux badauds cagoulés en face de moi coupe-coupe et bâton en main. Le temps de mon cri n'a pas suffit à retenir  le coup du bâton qui venait d'atterrir sur ma tête qui me plongea subitement dans un univers inconnu. C'était si violent et précis que mon âme n'a pu s'empêcher de se détacher de mon corps.

Me voici maintenant entrain de planer hors de mon corps. Je vois mes agresseurs toucher mon corps inerte la tête en bain de sang, comme s'il voulait s'assurer que l'objectif était atteint. Le courant de retour, la chambre était maintenant complètement éclairée et je pouvais les voir se dépêcher pour tirer hors du salon ma petite moto qu'on venait de m'offrir il y a un mois pour me féliciter de mon Bac. Une promesse que Papa voulait à coup sure honorer pour me booster le courage et l'assiduité aux études. Même s'il a fallut que je sois admis en deuxième année pour l'avoir. Mais, il vaut mieux tard que jamais !!

Je m'avance toujours en flottant vers mes agresseurs pour les taper dessus histoire de les empêcher d'emporter ma moto qui a couté des centaines de mille à mon pauvre père qui a dû passer des moments de peines pour finir sa tontine, source du financement de l'achat. Je fais tout mais incapable de les atteindre. Je me retourne abattu vers mon corps pour lui parler, l'inviter à se lever pour les poursuivre mais il demeure inerte. C'est alors qu'une étreinte larme s'échappa de mon œil droit pour me libérer de ma douleur de me voir sans mouvement. J'étais abattu et triste. Il n'a fallut le lendemain pour me rendre compte que j'étais mort lorsque John mon meilleur ami qui devait venir m'amener à la gare pour prendre mon bus était là et me trouva dans cet état et après tous ces efforts n'a pu me réveiller. Il fut obligé d'alerter le voisinage qui finit par appeler les pompiers pour venir chercher le corps. Je criais dans les oreilles de John mais ma voix semble ne pas atteindre ses oreilles ni ceux des voisins présents.

Quoi faire, pour leur dire que je suis toujours vivant mais en esprit volant !!

Partager cette histoire jusqu'à ce qu'elle les retrouve avant que mon corps n'arrive à la morgue. Car les sapeurs pompiers sont toujours en route. Je compte sur vous pour sauvez ma vie.

 

Ecrit par SATYRE LA RIME PLATE

 

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