SURVIVANT (Ep 32)

SURVIVANT (Ep 32) | AfroRaise

 

Richard soupira de tristesse et reprit, n'ayant pas d'autre choix. Au même moment, Sylvestre vit apparaître sur son dos une multitude de boutons montés de minuscules orifice au centre. Boutons qui semblèrent se multiplier à vue d'œil.

 

 

 

Sylvestre : Tu devrais te dépêcher. Ça devient gênant de voir tous ces boutons se multiplier dans ton dos.

 

Richard : Des boutons ? - reprit-il inquiet.

 

Sylvestre : Mec, fait ce que t'as à faire.

 

Richard : Hum - fit-il avant de continuer - Je viens de réaliser que ma plus grande peur n'est pas de mourir comme tout le monde. C'est ce que je croyais. Je le croyais fer…

 

Sylvestre : Arrête ton discours et va droit au but - il tonna en voyant les boutons se multiplier à vue d'œil et couvrir la moitié de son dos.

 

Richard : Ok, ok. Ma plus grande peur est de décevoir ma mère après tous ses sacrifices et après toute cette souffrance. J'ai peur que l'un d'eux ou ma mère rentre et découvre que j'ai voulu avoir de l'argent facilement. J'ai peur de lire la peine sur son visage quand elle découvrira que j'ai fait-que j'ai fait un…

 

>Portefeuille magique - terminèrent en chœur  les deux élèves.

 

Sylvestre : Je pense que ça peut aller maintenant. Tu as encore un peu de temps - dit-il avec peine en voyant la propagation s'estomper - Toi qu'on pensait être le plus intelligent de la classe, pourquoi avoir pris le chemin de l'argent facile ? Tu devrais savoir qu'il y aurait forcément des conséquences.

 

Richard : C'est facile à dire pour toi - dit-il en baissant la tête - Tu as déjà tout. Tu ne manques pas d'argent. Tu manges ce que tu veux et autant de fois que tu veux. Tu commandes dans des restaurants, tu portes toujours de belles chaussures, tu conduis ta voiture. Tu as la totale. Si seulement tu savais ce que j'ai traversé. Je savais qu'il y aurait des conséquences mais j'ai voulu faire l'ignorant. Je voulais juste soulager ma mère. Qu'on puisse au moins manger deux fois par jour au lieu d'une fois.

 

Sylvestre : Tu as raison, je ne sais pas ce que tu as traversé mais je suis prêt à t'écouter si tu veux.

 

Richard : Prêt à m'écouter ? - il demanda la mine renfrognée - Pour que tu fasses quoi ? Un don ? Non merci. Comment as-tu su de quoi il s'agit ?

 

Sylvestre : Le portefeuille magique ? Dès nôtre séparation avec Carlos, le lendemain de la mort de nos mères, je me suis plus rapproché d'un cousin du côté de mon père.

 

Richard : Décidément, tu as beaucoup de cousins.

 

Sylvestre : Il me dépassait de huit ans. C'etait plus un grand frère qu'un cousin. Jasper. Son père était fortuné et il ne cessait de lui rabâcher qu'à son âge, qu'il avait déjà ses premiers dizaines de millions. Il a voulu montrer à son père qu'il pouvait lui aussi avoir son empire. Seulement, il a choisi le chemin le plus facile. Résultat il est décédé après l'utilisation du portefeuille pendant un mois. À ses jours de naissance, il égorgait deux poules comme sacrifice. Très vite il a eu deux entreprises, une maison et des voitures. En moins d'un mois. Un jour, alors qu'il devait offrir un sacrifice, il était rentré tardivement et bourré. Donc il n'a pas pu le faire. S'il était rentré une minute plus tôt avant minuit, il serait peut-être encore vivant. C'est là où tout a commencé à se gâter. Il m'avait confié qu'il était le seul qui pouvait dépenser son argent. Cinq millions par jour, tu imagines ? S'il le donnait à quelqu'un d'autre, il mourrait. Il m'avait également confié qu'il voyait le fétiche dans ses rêves chaque nuit et qu'il voyait apparaître et disparaître des questions un peu partout. Vie ou Mort ? C'est la même question ?

 

Richard : Non. Action ou Vérité.

 

Sylvestre : Un jeu inoffensif ?

 

Richard : Inoffensif ? - fit-il avec colère - Tu sais quoi ? Tu peux retourner en classe. Le prof se demande sûrement où tu es, ça fait déjà deux heures que nous sommes dehors. Merci de ta chaleureuse empathie.

 

Sylvestre : C'est lui qui m'a demandé de t'accompagner et voir si tu vas bien. Ça fait à peine quinze minutes que nous sommes dehors.

 

 

Il enleva les écouteurs de l'intérieur de son téléphone, fit tourner Richard et pris une photo de son dos. Aussitôt qu'il vit la photo, il se mit à s'éloigner et vomit plus loin dans le sable.

 

 

Richard : C'est-c'est vraiment mon dos ? - il demanda terrifié par ce qu'il vit

 

Sylvestre…silencieux.

 

 

Voulant voir par lui même, il tourna son cou et réussit à poser son regard sur le côté droit du haut de son dos. Il vit une multitude de boutons percé au centre, tels des bourgeons sur un arbre.

 

 

Sylvestre : Ça ne va pas du tout. Tu devrais rentrer et…

 

Richard : Et dire quoi ? - il coupa -  Salut maman, désolé mais j'ai fait un portefeuille magique, est-ce qu'on peut trouver un solution pour que je ne meurt pas ?

 

Sylvestre : À sa mort, mon cousin n'était pas du tout reconnaissable. Il avait des boutons partout, plus gros que les tiens. Même sur les paupières. Il avait tellement mal qu'il n'arrivait même plus à ouvrir les yeux. C'etait dégoûtant à voir. Il bavait, de ses boutons, sortait un liquide jaune qui sentait terriblement mauvais.

 

Richard : C'est très réconfortant. Merci.

 

Sylvestre : Avec ces choses, une seule erreur et c'est finit, tu es sur une pente glissante. Ils commencent à t'enlever ce que tu as de plus cher, petit à petit. Tu as déjà perdu la notion du temps. Le lendemain de la mort de mon cousin, ses deux entreprises ont tout de suite fait faillite. Sa grande maison à été dévalisé, ses voitures volées. Plus rien ne restait de lui.

 

Richard : Qu'est ce qui te fait croire ça ? Je n'ai pas de téléphone, contrairement à toi qui peux regarder l'heure quand tu veux.

 

 

Ils restèrent encore un quinzaine de minutes sous les arbres, donnant le temps à la chemise de Richard d'embrasser quelques rayons de soleil et le vent sec pour se sécher. Il la décrocha de la branche et voulu la porter quand il sentit une vive douleur dans le dos,  comme si on lui passait une éponge d'acier sur une plaie. Il laissa couler des larmes.

 

<<Je ne sais pas à cause de laquelle des deux douleurs je pleure. Est-ce parce-que j'ai atrocement mal ou parce-que je me fais pitié ?>> pensa-t-il avant de rejoindre la salle de classe avec son camarade.

 

 

Richard ne pu suivre le cours. Brusquement fatigué, il demanda au professeur de le laisser reposer pendant dix minutes, après quoi il irait mieux.

Une vingtaine de minutes plus tard, Eugénie tenta de le réveiller. Elle posa sa main sur son bras et remarqua qu'il fut brûlant.

 

 

 

>J'ai demandé dix minutes au professeur. - dit-il en levant la tête et laissant découvrir ses yeux rougis par le sommeil - Je pose à peine la tête sur le banc et tu me réveilles ? Dix minutes s'il te plaît.

 

 

Une autre vingtaine de minutes passa. Elle lui tapota encore le bras pour le réveiller.

 

 

>Dix minutes s'il te plaît - dit-il à nouveau sans ouvrir les yeux.

 

 

Chaque fois qu'il fut réveillé, il demanda une dizaine de minutes, encore et encore et encore. Puis cinq minutes, puis trois minutes. Eugénie choisit finalement de le laisser se réveiller de lui même.

Peu avant midi, des bouton se mirent à se greffer sur ses mains. Tantôt il se grattait le cou, tantôt il se grattait les mains, désespérément.

Il se réveilla puis se mit à sourire à pleines dents.

 

 

 

>Tu ne sens pas qu'il fait trop frais de si bon matin ? - Demanda-t-il à sa camarade.

 

>Il est bientôt midi Richard. Tu reçois le soleil sur tes mains et tu as encore froid ?

 

>C'est la particularité de l'hiver - il murmura en riant.

 

 

 

Il se mit debout, s'étira longuement sans considération pour le professeur puis se mit à lire le titre du chapitre en boucle. Tous les regards se posèrent sur lui. Consterné, le professeur fut à deux dois de lui donner des congés forcés. Il voulut défaire ses boutons, mais ce fut peine perdu.

 

 

>Enlève moi ces boutons s'il te plaît chérie - dit-il à Eugénie en riant à pleine mâchoire - j'ai terriblement froid.

 

>Tu es sûr que ça va ?

 

>OUVRE-MOI CES PUTAINS DE BOUTONS - hurla-t-il en frappant de colère sur le banc avant de pouffer de rire.

 

 

Voyant son amie hésiter, il se mit à les défaire lui-même, avec difficulté et désespoir. La folie planait au dessus de Richard GALLE. Au fur et à mesure qu'il les enleva, il laissa découvrir un torse couvert d'affreux boutons. Sylvestre se leva avec précipitation et le rejoignit, l'empêchant ainsi d'enlever les trois derniers boutons de sa chemise.

 

 

>Monsieur permettez moi de le ramener à la maison. Il souffre d'une allergie sévère depuis hier et il à oublier de prendre ses médicaments ce matin - dit Sylvestre au grand étonnement de tous.

 

>Si ça c'est une allergie, je pense que les médecins ont encore un autre cas à classer - dit le professeur - Allez-y - il ajouta en les chassant du revers de la main.

 

>Je vous suis - dit Eugénie en se levant - Je connais chez lui.

 

>Non - répliqua Sylvestre sur un ton sévère - Je connais aussi chez lui. Actuellement, la dernière chose dont il a besoin, c'est de toi.

 

 

 

Elle se rassit sans continuer. Il rangea les effets scolaires de Richard et ils sortirent de l'établissement en direction de son véhicule garé une rue plus loin. Il ouvrit la portière et le fit entrer difficilement. Sylvestre mit la climatisation et ouvrit les portières au même moment pour aéré le véhicule. Richard se mit à dégager une odeur infecte. Il le secoua vigoureusement.

 

 

 

>Richard, écoute moi. Tu as encore le numéro du marabout ?

 

>Neuf….

 

 

Il épela le numéro puis pouffa de rire sans raison. Sylvestre composa le numéro et au bout de quatre bips, l'on décrocha.

 

 

>Monsieur le marabout ? - il demanda en activant le haut parleur

 

>OUI MON FILS, C'EST MOI LE GRAND MAÎTRE MARABOUT. JE PEUX FAIRE QUOI POUR TOI ? JE FAIS LES PORTEFEUILLE MAGIQUES, LES STYLOS DE…

 

>Je ne veux rien de tout ça. Vous connaissez Richard GALLE ?

 

>OUI

 

>Il a fait un portefeuille magique chez vous et actuellement il est dans un salle état. Je crois qu'il est entrain de devenir fou.

 

>IL A ÉNERVÉ LE GÉNIE OU IL N'A PAS RESPECTÉ LES CONSIGNES ?

 

>Il a mentit au début. Il n'est pas étudiant et il n'a pas vingt-et-un ans. Dix-neuf ou vingt je crois, je ne sais pas.

 

>JE LUI AVAIS DIT DE NE JAMAIS ME MENTIR. ON NE MENT PAS AUX FÉTICHES ET AUX GÉNIES.

 

>Vous lui aviez dit les conséquences ?

 

>S'IL AVAIT RESPECTÉ LES CONSIGNES, IL N'ALLAIT JAMAIS DÉCOUVRIR LES CONSÉQUENCES.

 

>Grand maître, c'est Richard - fit Richard en voulant prendre le téléphone - Maître, AFEHOU a dit de vous passer le bonjour - dit-il en pouffant de rire.

 

>VOTRE AMI EST UN IRRESPONSABLE - reprit le marabout.

 

>C'est vous qui n'aviez pas pris vos responsabilités. Vous lui aviez présenté le bon côté de la chose sans parler des conséquences. Vous pouvez bien défaire ce que vous avez fait non ?

 

>…silence

 

>Allo ? Allo ? Maître. - il jura - Sale connard, il a coupé.

 

A SUIVRE…

ECRIT PAR PRIVAS_WINNER

 

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