SURVIVANT ? (Ep 13)

SURVIVANT ? (Ep 13) | AfroRaise

La pause venue, Eugénie se leva puis sortit avant que Richard ne puisse dire quoi que ce soit. Il se leva et la suivit.

 

>Richard, attends-moi - lança Carlos qui quittait le fond de la salle.

Richard accéléra le pas comme s'il fuyait son camarade. À sa sortie, plus de Richard, plus de surdoué. Carlos pivota sur lui même mais Richard semblait s'être évaporé.

Il arriva devant le bureau de la proviseure adjointe puis toqua sur la porte en bois.

 

> Entrez ! Hurla-t-elle depuis l'intérieur.

 

Richard pénétra dans la pièce et madame Allas s'enfonça dans son fauteuil amovible, surprise de cette visite inattendue.

 

Richard : Je peux ? - demanda-t-il en montrant le siège du doigt.

 

Madame Allas : Bien-sûr, mets-toi à l'aise, tu es chez toi.

 

 

Il tira le siège et s'assit. Il regarda dans le vide pendant plusieurs secondes comme pour retrouver le sujet pour lequel il était venu.

 

 

 

Mme Allas : Que puis-je pour toi Richard ? Je suis surprise que tu sois venir me voir de ton gré.

 

Richard : Euhhh...... - tout en cherchant quoi dire - Vous m'aviez dit que je ne me mettrai plus en colère - finit-il par lâcher.

 

Mme Allas : Pardon ?

 

Richard : Vous m'aviez dit qu'avec cette pièce et mon mantra je ne me mettrai plus en colère - reprit-il en lui montra son legs argenté.

 

Mme Allas : Tu as du mal sous-entendre. Je n'avais pas dit que tu ne te mettrais plus en colère. Les émotions, les sensations tout le monde en possède, généralement, et ce n'est pas un objet qui va les supprimer, jusqu'à preuve du contraire, je reste extrêmement dubitative. L'utilité de cette pièce et de ton mantra n'est pas d'inhiber ta colère, mais de la canaliser et de la calmer d'une manière considérable. Le fait de répéter plusieurs fois ton mantra…

 

Richard : Intégrité Intelligence Richesse, en renchérissant.

 

Mme Allas : Merci pour le rappel. Le fait de répéter plusieurs fois ton mantra permet à ta raison, aussi bien ton subconscient que ton conscient de se conditionner au calme et à la tempérance dans toutes les situations, raison pour laquelle il faut que tu le récites en boucle tout en prenant une longue inspiration et un calme total.

 

Richard : Le conditionnement humain.

 

Mme Allas : Richard, dis-moi concrètement la raison de ta présence dans mon bureau - en se redressant et en passant ses mains sous son menton, les coudes sur le bureau - car je sais que tout ce que je viens de dire, tu le savais déjà.

 

Richard : Au fait, je n'ai pas vraiment de raison - dit-il en fuyant le regard de la dame.

 

Mme Allas : Serais-tu entrain de fuir quelque chose, ou plutôt quelq'un ?

 

Richard : Oui, à vrai dire. Depuis que Carlos est venu, à peine un jour et j'ai l'impression de perdre le contrôle. Il est très intelligent, beau, musclé, toutes les filles l'apprécient, et Eugénie aussi je crois. Ce qui m'énerve le plus c'est sa queue de cheval, tssh.

 

Mme Allas : Ça me ferait plaisir si tu repartais d'ici en laissant sauf mon fauteuil - en lui montrant ses ongles qu'il avait inconsciemment planté dans le le cuir du siège.

 

Richard : Je m'excuse - en relâchant la pression.

 

Mme Allas : Serais-tu jaloux ?

 

Richard : Moi ? Non - en riant - juste méfiant.

 

Mme Allas : Serais-tu jaloux Richard ?

 

Richard : Bon oui, finit-il par avouer après quelques secondes d'hésitation.

 

Mme Allas : Tu penses qu'il est venu ravir ta place. Il a ce que tu n'as pas en plus de ce que tu as. Cela peut se comprendre. Il est aussi intelligent que toi, plus beau que toi ; excuse-moi si mes mots sont crus, je ne fais que dire ce que tu penses ; c'est un métis, il a de l'argent et plus ouvert, ce qu'il fait qu'il est apprécié de tous, surtout des filles. Ton podium sur lequel tu étais, tu as l'impression qu'il est venu se placer devant toi que que tu pourrais d'un moment à l'autre devenir invisible aux yeux de tous.

 

Richard : … - Silencieux, le regard noir de colère.

 

 

<<Elle le fait exprès pour m'énerver ou quoi ?>> Pensa-t-il intérieurement.

 

 

Mme Allas : Donc c'est pour cette seule raison tu es venu me voir ? Qu'est ce que je pourrais faire dans votre histoire ? - questionna-t-elle avec insouciance en s'adossant contre le tas de mousse.

 

Richard : Il m'appelait quand je sortais de la classe, je ne savais pas quoi lui dire et je ne voulais pas avoir à faire avec lui donc c'est le seul endroit auquel j'ai pensé sur l'instant, mais je vois que vous ne me serez d'aucune utilité. - en se levant.

 

Mme Allas : Ne trouves-tu pas ridicule ton action ?

 

Richard : Pardon ? En se rasseyant.

 

Mme Allas : J'ai l'impression que Carlos n'est pas seulement un rival mais aussi une barrière psychologique que tu te dresses en face et cela pourrait avoir d'autres conséquences sur toi. Ta première réaction quand il t'a appelé était de fuir.

 

Richard : Je n'ai pas fuit. Je ne voulais rien avoir avec lui.

 

Mme Allas : Tu penses qu'il est meilleur que toi. Pour l'instant, les projecteurs de votre classe sont virés sur lui, et tu as peur d'être effacé. Dès qu'il t'appelle, tu disparaîs pas parce-que tu ne veux pas le voir en peinture, mais parce-que tu as peur, tu as peur qu'en discutant avec lui tu découvres qu'il est peut-être encore meilleur que toi sur d'autres plans. Alors tu as fuit.

 

Richard : Je ne le déteste pas.

 

Mme Allas : C'etait une métaphore, si je peux le dire ainsi.

 

Richard : Donc vous pensez qu'inconsciemment j'ai fuit ?

 

Mme Allas : Je ne pense pas. C'est ce que tu as fait. Tu sais, la nature des hommes est d'une manière qu'elle les pousse à fuire ce qu'il ne veulent pas voir ou à ne pas accepter certaines réalités pourtant évidentes.

 

Richard : La peur de l'inconnu.

 

Mme Allas : Donc il reste dans ses retranchements, sa zone de confort. Là où il se sent chez lui, là où il a le contrôle. En voyant qu'il commence à prendre le contrôle extérieur, tu as fuit pour qu'il ne vienne pas s'imposer dans ton esprit.

 

 

Richard : Je ne comprends pas. Donc j'aurai peur de l'apprécier ?

 

Mme Allas : As toi de le savoir. Tu es assez intelligent pour savoir que ton comportement est signe de recule. Si Carlos constitue un frein alors tu dois aller au devant du problème, essayer de le résoudre, ou du moins l'appréhender. Si tu penses que quelque chose t'appartient alors récupère là, ne te laisse pas marcher dessus, et n'en fait pas trop non plus pour qu'il n'exploite pas ta faiblesse.

 

Richard : Mon trouble explosif.

 

Mme Allas : Tu as peut-être des qualités qu'il n'a pas. Tu es remplit d'humilité et de bienveillance, et surtout tu ne te plains pas.

 

> Parceque vous n'êtes pas dans ma tête - se murmura t-il tout bas

 

Mme Allas : Pardon ?

 

Richard : Rien, continuez !

 

Mme Allas : Tu ne te plains pas de votre condition, tu aimes faire les choses par toi-même. Je pense que s'il te propose son amitié, tu devrais l'accepter et non fuir. Le monde ne se limite pas qu'à toi.

 

Richard : Que je sorte de ma zone de confort.

 

 

 

Elle lui répondit par un sourire. Tout semblait plus clair pour lui. Il s'excusa pour l'importunance et s'éclipsa du bureau. La proviseure retourna aussitôt à ses dossiers.

Richard s'assit sur un banc vide à l'écart de la foule qui s'empressait autour des revendeuses. Il avait l'impression que quelque chose qu'il avait toujours eu lui manquait, mais ne savait pas quoi.

 

 

 

> Je t'avais cherché partout. Tu étais passé où ? Fit Carlos en s'asseyant.

 

 

 

Il secoua sa Rolex dorée pour voir l'heure puis sourit à Richard qui n'avait pas bougé d'un poil depuis son arrivée, le regard perdu dans le vide.

 

 

Richard : Il fallait que j'aille me soulager - mentit-il.

 

Carlos : Je vais te raconter une petite anecdote. - dit-il d'une mine soudain sérieuse - Un roi cherchant un valet, eut vent de l'existence d'un bon serviteur, intelligent, intègre et loyal. Le serviteur était tellement rempli de qualité que le roi savait qu'il n'avait aucune chance de l'avoir pour valet. Tu sais ce qu'il à fait ? - demanda-t-il en posant une jambe sur l'autre - Il mit au point une stratégie en cinq points. Quand il arriva chez le valet il se résolut à d'abord mettre en marche la deuxième étape de sa stratégie, il discuta avec la femme du serviteur plutôt qu'avec lui. Tu sais quels sont les cinq points de cette stratégie ? - en posant sur lui son regard glassant - Je suppose que non. Ce qui m'intrigue le plus sur les cinq points, c'est le dernier, l'obsession.

 

Richard : L'obsession, quand quelqu'un désire ardemment quelque chose et qu'il ne l'obtient pas. Son avidité est tellement grande qu'il finit par détruire la chose en se disant : si je n'arrive pas à l'avoir, alors personne d'autre ne l'aura. - il marqua une pause - Donc le roi avait prévu de détruire le serviteur s'il refusait de devenir son valet ?

 

Carlos : Tu as déjà la réponse. Tu sais ?! Le problème avec les gens d'un autre niveau comme nous, c'est qu'on est tellement intelligent qu'à nos yeux, les autres passent pour des bêtes et des cons - dit-il en se levant.

Carlos se leva, se dégourdit les jambes comme après une longue marche puis envoya un sourire niais à son camarade qui se demandait la raison de cette anecdote.

 

 

Richard : Et pourquoi tu me racontes celà ?

 

Carlos : Nous voyons les choses d'une manière différente. Cent soixante huit - dit-il.

 

Richard : cent soixante huit quoi ?

 

Carlos : Mon quotient intellectuel est de cent soixante huit.

 

Richard : Cent soixante quatre, c'etait mon quotidien quand j'avais douze ans.

 

 

Carlos intrigué posa brusquement son regard sur lui. Il le dévisageait comme s'il s'attendait à tout sauf à une telle réponse.

 

 

Richard : Quoi ? - Demanda-t-il étonné

 

Carlos : Tu bluffes j'espère.

 

Richard : Je n'ai aucune raison de mentir. Madame Allas te le confirmera si tu sens le besoin de demander.

 

Carlos : Non - dit-il en riant - Je sens que tu blagues, non tu blagues, allez avoue ! C'est impossible.

 

Richard : … silencieux, les regards braqués sur Judith qui discutait avec ses amis, la bouche pleine.

 

Carlos : Le Doigt est à la bague ce que le cou est à ? Proposition :Tête, Buste, Charbonnier, Écharpe.

 

Richard : L'écharpe - répondit-il sans attendre une seconde.

 

Carlos :  Trouve l'intrus: médecin, plombier, bricoleur, avocat

 

Richard : L'avocat, tous les autres sont des réparateurs.

Carlos : Quatre, sept, treize, vingt-deux, trente-quatre. Logiquement quel doit être le nombre qui suit ? Propositions…

 

Richard : Pas besoin de propositions, quarante-neuf.

 

Il demeuea bouche-bée quelques secondes puis reprit.

 

Carlos :  Quel jour vient trois jours avant le jour qui vient deux jours après le jour qui vient deux jours après le jour qui vient trois jours avant Mercredi? - questionna-t-il avec un débit de mots élevé

 

Richard : Lundi - répondit-il la seconde d'après.

 

Carlos : Quel…

 

Richard : Stop ! Arrête ! Ce n'est pas avec ce test que tu vas évaluer mon intelligence.

 

Carlos : : Trouve l'intrus: DE, MN, IK, WX - reprit-il comme s'il n'avait rien entendu.

 

Richard : IK - répondit-il inconsciemment - Merde, j'ai répondu. Je t'ai dit d'arrêter avec tes questions.

 

 

<<Merde, son quotient intellectuel est bien au dessus du mien, bien au dessus de ce que je pensais.  >>

 

 

Carlos : Dis-moi, tu a des sentiments pour Eugénie pas vrai ? Dis-moi la vérité, pas des conneries. Je sais que tu as des sentiments pour elle.

 

Richard : Merde ! Tu m'avais posé cette question hier et je t'avais répondu - dit-il en colère - Je t'avais dit qu'elle n'est pas ma petite-amie. Je n'éprouve pas de sentiments pour elle. Rentre-toi  bien ça dans le crâne. Ce n'est qu'une amie, fais-en ce que bon te semble - termina-t-il en élevant la voix.

 

 

 

Il remarqua que Carlos fixait quelque chose derrière lui depuis quelques secondes. Il se retourna puis vit Eugénie avec un sachet de croissants et une canette de boisson. Il resta pétrifié, bouche-bée.

 

 

 

Richard : Eu-Eugénie ? - bégaya-t-il confus en se levant avec précipitation - tu étais là depuis quand ?

 

Eugénie : Suffisamment longtemps pour entendre l'essentiel - répondit sa camarade les yeux mouillés de larmes - Qu'il en fasse ce que bon lui semble, c'est ça ? - En laissant une larme dévaler sa joue droite, le cœur empalé.

 

Richard : Non ce n'est pas de que j'ai voulu dire - sur un ton de supplications.

 

Eugénie : C'est ce que tu as dit en tout cas - en se retenant de pleurer - Je ne suis que ça à tes yeux, une chose. Tiens, fais-en ce que bon te semble - lui cognant contre le torse le sachet et la canette et en les dépassant sans rien dire en ajout.

 

 

Il les retint malgré lui pour qu'ils ne s'écrasent pas contre le sol. Il se retourna vivement puis la suivit de quelques pas.

 

 

Richard : Excuse-moi, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, s'il te plaît Eugénie !

 

 

Elle s'en alla, les yeux remplis de larmes. Carlos, faisant dos à Richard, se mit à sourire, un sourire diabolique.

 

 

Richard : Tu le savais pas vrai ? Tu savais qu'elle était là - en le le faisant pivoter pour qu'il le regard en face.

 

Carlos : Comment pouvais-je savoir ? - en haussant les épaules, le visage neutre - Elle est apparue comme par magie. Je te faisais signe du regard qu'il y avait une hirondelle derrière toi pour que tu te taises mais tu étais trop concentrer à débiter tes boulettes.

 

 

 

<<Bien-sûr que oui, idiot. Pourquoi ai-je changé soudain de sujet selon toi ? >> Pensa-t-il en éclatant de rire intérieurement.

 

 

Carlos : T'inquiète pas ça va lui passer. Les meufs elles sont toutes comme ça. Elles aiment attirer l'attention - sans prêter attention au sujet

 

Richard : C'est tout ce que tu trouves à dire ? - Demanda-t-il furieux - Rien ne va lui passer. Eugénie n'est pas comme celles que tu bernes avec des cadeaux pour obtenir leurs pardons.

 

 

Il  laissa choir sur le banc et ouvra son cœur aux remords qui le dévoraient.

 

 

<<Je me demande si elle voudra encore m'adresser la parole>> se mit-il à penser.

 

 

Carlos : C'est la pause mec, elle est faite pour se recréer, pas pour se casser la tête.

 

Richard : Ce n'est pas toi qui vient de lâcher ces conneries - en posant ses coudes sur ses genoux, sans ouvrir le sachet.

 

Carlos : Viens là - en s'asseyant à côté de lui et en lui passant un bras autour du cou - Dis-moi ce que tu vois dans cette cours, observe attentivement et dis moi ce qui te vient à l'esprit quand tu vois tes camarades et petits frère manger.

 

 

 

Il observa puis après une minute de silence il  enleva le bras de Carlos autour de son cou puis se redressa sur le banc

 

 

Richard : Je vois certains manger et en payer à nouveau, certains paient plusieurs repas pendant que d'autres sont à côté sans rien à se mettre sous la dent.

 

Carlos : Je vais te dire ce que moi je vois. Je vois des pauvres, les moins pauvres et des riches. Le monde est ainsi fait.

 

Richard : Tous les doigts ne sont pas égaux.

 

Carlos : Mais tous les doigts peuvent l'être.

 

Richard : Tu te doutes bien que tu racontes une utopie j'espère.

 

Carlos : Non. - en posant une jambe sur l'autre et en croisant les bras sur sa poitrine - Que ce soit physiquement parlant ou sur un autre plan, tous les doigts peuvent être égaux. Tu sais dans quelle catégorie tu es ?  La première. Les pauvres.

 

 

Richard voulut se lever quand Carlos l'accrocha par l'arrière de son pantalon et le fit rasseoir de façon mécanique.

 

 

Carlos : rassieds-toi j'ai pas fini de parler - d'une voix plus que sérieuse, en le faisant brusquement rasseoir - Je veux te donner la chance de ne plus jamais avoir  de problèmes d'argent. De pouvoir inviter Eugénie et tes amis à sortir. De changer de chaussures comme bon te semble et ne plus avoir à porter les mêmes toute l'année.

 

Richard : J'ai d'autres chaussures - répliqua-t-il en se sentant touché.

 

Carlos : Tu portes des sandales nu-pieds. L'arrière est plus fin que l'avant, signe que tu le portes régulièrement pour ne pas dire tous les jours et tu marches longtemps pour aller et venir à l'école. J'aperçois des cordes de coutures, signe que tu l'as fait coudre plus de deux fois, sans oublier que nous n'avons pas encore terminé le premier trimestre. Les aisselles de ton corsage kaki sont un peu plus décolorés que le reste du tissu, alors que la salle de classe  comporte de grandes fenêtres, il y fait rarement chaud d'après mon constat bien que je sois nouveau. Ce qui prouve que tu transpires beaucoup en venant et en quittant l'école, ça rejoint la première hypothèse, tu marches beaucoup. D'après mes déductions, ton uniforme et tes sandales sont en nombre uno.

 

Richard : … silencieux, le regard sur le sable.

 

Carlos : J'ai quelque chose à te proposer. Tu n'auras qu'à faire du commerce, rien d'extraordinaire. En une seule fin vente, tu auras de quoi faire une virée dans le plus luxueux hôtel du pays.

 

Richard : Et si je refuse ?

 

Carlos : Je sais que tu ne refuseras car tu as besoin de tune. Et la tune, j'en ai. J'en respire, j'en mange et j'en chies.

 

Richard : Commerce de quoi ?

 

Carlos : La coc - en lui montrant un petit sachet d'un gramme de poudre blanche.

 

Richard : Tu blagues j'espère. Tu as déniché ça où ? - intrigué

 

Carlos : Aucune importance. Tu n'auras qu'à vendre ces petits sachets à tes camarades ou à ceux qui en consomment. Le petit sachet est à mille francs. Le kilo fait un million. Je te propose d'être mon associé. Tu n'auras pas à payer quoi que ce soit. Je t'offrirai trente pourcent sur toutes les ventes, en échange de ta loyauté et ton service. Ce qui te fera trois cent mille sur chaque kilo. Imagine un peu, adieux la pauvreté. Adieux les interminables marches vers l'école. Et surtout tu pourras offrir à  ta famille tout ce qu'elle désire.

 

 

Richard eut pendant un court instant l'image de sa famille joyeuse et comblée. Il se disait qu'il pourrait se faire beaucoup d'argent et même plus. C'est ce qu'il avait toujours voulut. C'est ce qu'il avait juré dans le bureau de madame Allas.

 

 

Richard : Je suis tout à fait contre ! La drogue est illégale et détruit des vies. Je ne sais pas dans quoi tu trempes mais ce sera sans moi. Cherche une autre personne. Tiens, il y a Sylvestre - En se levant.

 

 

Carlos le fit rasseoir de nouveau.

 

 

Carlos : Je pense que tu devrais prendre le temps de réfléchir, vue votre situation, tu n'as pas vraiment le choix.

 

 

Il enleva sa Rolex dorée, écarta la main de Richard et la posa à l'intérieur puis la referma.

 

 

Carlos : Garde-le. Je te le donne. Cette seule montre coûte plus de deux millions, tu auras l'occasion de t'offrir plein d'autres matos. Réfléchis-y.

 

 

Il se leva, enfouit ses mais dans ses poches puis s'en alla quand la barre de métal retentit sur le mât pour annoncer la fin de la récréation.

 

A SUIVRE…

ECRIT PAR PRIVAS_WINNER

 

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