CONFESSION D'UNE INSATIABLE (Ep 3)

CONFESSION D'UNE INSATIABLE (Ep 3) | AfroRaise

*Jour 3 : Espoir brisé*

 

 

```Il est plus ou moins facile pour moi de créer des personnages et de leur plaquer des personnalités selon mon désir, mais imaginer Mary Queen en sainte-nitouche, il y a quelques années...c'est un peu ardu. Peut-être parce-que celle que j'ai eu devant moi hier était une toute autre personne. En partie, je la comprends, je crois. Changer d'établissement et voir ses cheveux limer le sol du coiffeur a dû être, pour elle, difficile à vivre. Peut-être qu'au fond, elle n'était pas si aigrie, peut-être qu'elle n'était pas la fille de fer qu'elle miroitait. Peut-être avait-elle peur ; oui peur de s'ouvrir ; peur de laisser ses nouveaux camarades changer sa perception du monde.

Je pense que quelque part en chacun de nous, existe cette envie de conformisme. Je vous explique.

 Les autres sont déjà eux, avec le temps, les expériences accumulées pendant notre vie, nous nous rendons compte que nous sommes différents. Quelque part, les uns ferment les yeux sur cette différence et font tout pour se conformer aux autres. Manger ce qu'ils mangent, s'habiller comme eux, agir comme eux, tout ça, juste pour plaire aux autres au risque de déplaire à soi-même. Et les autres qui refusent cette absorption, en agissant conformément à leur valeur sont vus avec des regards acerbes. Au fond, cette deuxième catégorie à souvent envie de se conformer à la masse, goûter aux fruits du conformisme. Comme une fille vierge qui se demande ce qu'elle ressentirait si elle se donnait à un garçon, ou un jeune garçon qui, en voyant ses amis embrasser leurs copines, se demande ce que ça ferait d'avoir une copine. Je pense que vous comprenez déjà ce dont je parle.

Ça suffit, les cours de comportement...ou de je ne sais quoi. Je disais que Mary n'avait peut être aucune épaule sur laquelle prendre appui.

 

Il est un peu plus de quatre heures quand je mets à écrit ces mots.

Quelques dizaines de minutes plus tard, je saute sur le dossier de mon supérieur, je le ratisse et fais ce qu'il y a à faire puis j'entame ma routine habituelle avant de mettre pieds hors de la maison. J'ai choisi de suivre le conseil de Mary et j'ai à nouveau appelé Martine.

Notre conversation téléphonique fut tout ce qu'il y a eu de plus ennuyeux dans cette journée. Il n'est que 16h, peut-être que aurai-je droit à une rallonge infernale.  Elle m'a fait savoir que tout se passe bien et qu'elle rentrera peut-être demain. Rien de plus. Aucune passion, aucune joie, je n'avait senti dans sa voix.

L'idée de revoir Mary QUEEN me remet Quelque peu d'aplomb. Je termine ma journée sans manger grand chose _ l'appétit refusait de décrocher mon appel _ puis dix minutes avant dix-neuf heures, je me retrouve à la même crèmerie que la veille. Soit cinq minutes plus tôt que d'habitude.  Je relis mes dernières notes quand j'entends le cliquetis métallique de la porte et quelques secondes après, je sens un doux parfum danser autour de moi, m'enlacer. Je lève la tête avec un sourire triste, ce qu'elle a sans aucun doute remarqué puisqu'elle s'est aussitôt assise sans demander son câlin habituel.

 

-Ça va ? (demande-t-elle en repositionnant sa chaise)

- Oui, et toi ? T'es un peu en retard aujourd'hui (lui fais-je remarquer)

- Oui, la faute au trafic. Désolé.

 

La crèmerie est plus calme que d'habitude avec moins de monde, et donc moins de bourdonnements des discussions imperceptible. Les lumières chaleureuses et tamisées semblent refléter à la fois de la tristesse, de l'ennui et aussi de la sécurité. Une presque parfaite retranscription du monde ambiguë dans lequel est plongé mon esprit.

 

- Qu'est ce qui va pas ? (en me prenant le téléphone dès main et en le mettant de côte)

- Tout va bien, pourquoi ?

- D'habitude dès que tu me vois tu te mets à sourire, ce qui me fait sourire aussi. Et aussi, tu es moins bavard qu'hier, quoique très séduisant avec ton gilet et plantalon complet bleue nuit.

- Merci(dis-je avec un petit sourire fin). T'es à tomber aussi. On continue avec notre récit ?

- Pas avant que tu m'aies dit ce que tu as.

 

Je n'ai pas vraiment le choix. Tel que je la connais, on risque de passer des heures à se regarder et à se sourire sans rien dire. C'est tout Queen.

 

- Tu te souviens qu'en classe je t'avais dit que j'ai développé une sorte de sixième sens pour savoir quand ça finit.

- Ton intuition qui te dis qu'une relation s'apprête à couler ?

- Oui. J'ai commencé à sentir ça aujourd'hui, après notre appel. C'est comme un être qui a perdu une âme. Si ça se trouve, je me trompe mais cette intuition prend de plus en plus de place dans mon esprit.

- Tu as toujours été prévoyant pour ces choses, alors quitté avant que ça finisse mal (me dit-elle en me massant la main).

- Pardon ? (je fais, étonné par sespropos).

- Tu m'as bien comprise. Mets-y un terme avant que tu ne souffres. Je suis là pour toi.

 

Je me redresse en retirant mes mains des siennes et en posant mes bras sur mes cuisses, sans la quitter du regard.

 

 

- Je m'attendais à un truc du genre "bats-toi pour ta relation" et tu me dis d'abandonner le navire sur une intuition ?

- Privas, je ne veux que ton bien. Je suis là moi.

- Je ne te suis plus (dis-je confus) Il y a à peine vingt quatre heures tu me disais de l'appeler encore. Ça ressemblait à un "ne la laisse pas filer.

- C'est vrai, mais il y vingt quatre heures, tu ne ne m'avais pas parlé de ton intuition. Ça change tout. Ton sixième sens ne t'a jamais trompé.

- Hum (je soupire tristement).

- Ok je m'excuse. Ce n'est pas à moi de te dire comment gérer ton couple. Je voulais juste t'aider. Parlons d'autre chose, tu veux bien ?

- D'accord.

- Je m'étais arrêté où ?

- Kerissa, la copine de Rémi qui t'aimait bien.

- Ah oui.

 

La charmante serveuse s'arrête devant nous un petit carnet et un stylo en mains. Elle est vêtue d'une chemise blanche à manches longues et d'un pantalon noir qui lime à perfection la peau de ses fines jambes. Un tablier noir autour  de la taille le surmontait. Debout dans ses ballerines noires cirées et ses cheveux lisses attachés en queue de cheval à l'arrière, elle nous sourit et s'apprête à parler.

 

- Bonsoir Anaïs, comment tu vas ? (ai-je demandé avec sourire).

 

Je ne lui donne pas plus de vingt cinq ans.

 

- Bonsoir monsieur, je vais bien je vous ?

- Ça va, merci.

- Vous passez une bonne soirée j'espère.

- Oui, agréable maintenant que tu es là pour prendre nos commandes. J'ai une de ces faims, je n'ai pas mangé grand-chose aujourd'hui. Justement je vois que vous avez changé de menu. Vous avez ajouté des plats de frites de riz et des spaghettis (dis-je en jetant un œil au menu et en relevant la tête en sa direction)

- Oui, nous avons eu une forte demande de certains plats. Certains clients pensent qu'il faudrait ajouter de la nourriture pour leur permettre de manger également. Nous avons donc raccommodé notre menu. En fonction de l'évolution on va le maintenir ou l'enlever.

- Dis à ton employeur de faire un sondage sur quelques semaines, ça vous donnera une idée plus précise.

- Merci monsieur, je lui dirai. Vous prenez quelle saveur ?

- La même chose qu'hier (répond-t-elle froidement en émergeant du silence).

- D'accord. Et vous ? (s'adressant à moi).

- Euh...

- Je suis sûre que vous allez essayer de nouvelles saveurs (dit la serveuseavec sourire).

- C'est pas faux (je réplique devant l'embarras du choix). Tu me conseilles quoi ? Je vois que vous avez ajouté deux nouvelles saveurs aussi.

- Oui, des délices. Si vous voulez, je vous fais une composition personnelle.

- Vendu ! (dis-je en repoussant le menu plastifié devant moi) Je te fais entièrement confiance.

 

Mary se racle bruyamment la gorge et son regard change en l'espace d'une seconde, envers la serveuse.

 

- Je vous laisse (dit-elle embarrassée) Je vous ajoute un plat de riz ou de frites ?

- Des frites, s'il te plaît. Je ne veux pas être plein avant de rentrer.

 

Mary se racle à nouveau la gorge et la serveuse s'éclipse en vitesse.

 

- Quoi ? - Je fais, étonné.

- Rien. Vous discutez comme si vous vous connaissiez.

- J'ai juste lu le nom collé sur sa chemise. Elle s'est occupée de notre table les deux premières fois, j'ai voulu la mettre un peu plus à l'aise. Sinon on aurait eu droit à la même phrase "Bonsoir à vous,bienvenues. Que désirez vous ?"

 

Je me tourne sur ma chaise pour la voir s'éloigner. Je souris puis en me retournant, je tombe sur le regard accusateur de Queen.

 

- Si tu veux, je lui laisse ma place et je rentre. Comme ça vous sucerez les glaces tous les deux.

- Serais-tu jalouse ? (je demande avec un regard taquin et un sourire malicieux).

 

On faisait toutes les deux la Terminal maintenant et elle était très gentille avec moi (poursuit-elle sans répondre à ma question) Kerissa n'est pas une fille très belle, si je peux le dire ainsi. Elle ne dégageait rien de sexy ou d'attirant. C'est une fille qui n'en fait pas trop, elle est simple, joviale, très ouverte, sympa et surtout hyper méga gentille. Elle acceptait tout le monde. Si tu viens chez elle avec un problème, si elle le peut, elle t'aide. Elle ne dégageait rien mais elle respirait l'argent quoi. Tu connais, ces enfants de riches, certains sont un peu tarés.

 

- Hein ?

- Oui je t'assure. Je ne dis pas qu'elle était bête mais elle n'était pas très intelligente non plus. Et elle était naïve.

 

C'était une fille en manque d'affection donc quand elle passe un peu de temps avec quelqu'un ou si quelqu'un l'épaule et la soutient pendant un certain temps, elle se donne à lui. Je ne parle pas de sexe mais genre elle fait très vite confiance quoi. Cette année-là, ça n'allait pas trop fort entre elle et Rémi. Elle était sorti avec un gars, le premier mec qui m'avait dragué quand j'étais nouvelle. Mais par après Rémi l'avait épaulé et avait pu la récupérer puisqu'elle avait perdu son père. Elle était devenu orpheline, sa mère était morte bien avant. Donc ça n'allait pas fort.

 Mais cette année, j'étais carrément impossible. Je discutais avec certains, j'étais moins renfermée et moins aigrie mais j'étais carrément une peste. Même à la maison. Je cherchais des querelles là où il n'y en avait pas, je me battais avec les autres, j'accumulais des retards. J'étais tout simplement impossible. Mais le bon côté de ça est que je travaillais hyper bien. L'échec, je m'en foutais.

  Il y a eu une soirée pendant la semaine culturelle. Elle n'était pas bonne du tout. Le gars avec qui je flirtais, mon crunch, il dansait avec une autre fille et ne me calculait même pas. Il y avait aussi Rémi qui était venu avec sa go. Je me sentais hyper mal, Moins que rien quoi. Moi qui ne buvais jamais, ce soir là, j'avais bu du vin et des liqueurs. Le mélange qui me met K.O. j'avais l'impression d'être dans un trou noir. Je suis partie me reposer dans une salle, un peu loin des bruits, de la musique et quelques minutes après j'ai commencé à sentir des mains se balader sur moi. J'ai essayé de refouler le gars mais il insistait. La chance pour moi, un professeur passait et s'était arrêté. Il faisait sombre dans la salle donc il n'avait rien vu de ce qui se passait et je n'avais rien dit.

 

Je m'apprêtais à l'ouvrir quand elle me stoppe d'un geste de la main.

 

- Je sais, j'ai eu de la chance. S'il avait continué, je lui aurai arraché les oreilles avec les dents ou broyé les couilles avec la main, si fortement (en fermant gravement son poing) qu'il allait crier plus fort que la musique.

- Aïe (dis-je en faisant une grimace) j'ai mal rien qu'à imaginer cela.

 

Anaïs nous apporte nos commandes. Pour Queen, son pot de glace et pour moi mon plat de frites sans rien d'autre.

 

- Je me suis permise de ne pas vous apporter votre glace, ça pourrait fondre avant que vous ne terminiez vos frites.

- Parfait, je me disais justement la même chose.

- Vous n'avez qu'à lever la main en ma direction et je vous l'apporte.

- D'accord, merci.

 

Elle rejoint une autre table sans rien ajouter, évitant le regard dévoreur de Queen.

 

Vers la fin de ma première année de Terminal, je sortais avec un gars, Boris. C'était pas trop sérieux, disons qu'on flirtait ensemble, même pendant la semaine culturelle. C'était juste des "salut comment tu vas ?" par Sms. Les baisers, le sexe, ce genre de choses m'était étranger. C'est le connard là qui était venu danser avec une autre sans me calculer, lors de la semaine culturelle de ma deuxième année.

 Donc, j'ai passé le bac la deuxième fois et j'ai réussi, sans grande surprise. Les noms étaient affichés. Après avoir vu mon nom, je m'éloignais des affichages puis je vois Boris devant moi qui ouvre les bras pour un câlin. Je ne savais même pas ce qu'il voulait. Je me suis dis : Attends mec t'es sérieux là ? Privas, je te jure, façon je l'ai zappé, tous ceux qui étaient de notre établissement dans le centre l'ont remarqué. Je dirai même que c'était la zappe de l'année. Genre je sais pas trop comment le dire.

 

- Tu as réduit sa considération et son être lui même à zéro.

- Plus que ça. J'étais à la fois en colère et trop fière de moi-même. J'ai poussé un juron pas possible et je l'ai dépassé comme s'il était du vent devant moi. Tu imagines ? On sortait plus ou moins ensemble et après mon échec c'était silence radio. Pendant toute une année il ne pas envoyé un seul SMS, comme si je n'existait pas puis il m'ouvre les bras pour faire copain copine. Je suis pas le père de l'enfant prodigue moi (termine-t-elle. En oscillant son index gauche dans le vide)

 

Y avait aussi Remi qui était là avec Kerissa, sa copine. Quand je les avais vu, je m'étais sentie un peu mal et j'étais rentrée.

 

- Si j'ai eu une relation avec Rémi, c'est à cause de Jacintha. Je t'explique.

 

Après les résultats, j'étais allé chez elle, elle aussi avait réussi, et je lui ai dit que je n'ai plus reprit contact avec Rémi mais qu'il me plaisait gravement. Je savais pas quoi ni comment l'écrire. Il m'avait dit trois fois qu'il commençait à m'aimer et trois fois j'ai éteint mon téléphone pendant toute une journée. Elle m'a dit que quand on veut une chose, on fait tout pour l'avoir. Pas de sentiment.

 Voilà, elle prend mon téléphone, lui envoie  un "Coucou" et se met à discuter avec lui. Il pensait que c'était avec moi qu'il écrivait. Jacintha avait vraiment tout fait pour faire culpabiliser Rémi à ma place. Que genre il m'a dit qu'il m'aimait et pendant plusieurs mois il ne m'a pas écrit, donc il se jouait de moi. Il a répondu que non c'est pas ça, qu'il voulait me donner de l'espace pour que je me concentre plus sur les examens. Que voilà ça a réussi, mais qu'il ne m'a pas oublié. Il m’a proposé qu’on se voit et qu'on en parle ce que je sais accepté indirectement. C'était Jacintha qui pilotait tout. C’était la veille de mon anniversaire. Comme maman n’était pas du tout tolérante j’ai préféré qu’on se croise quelque part. J'ai inventé un beau mensonge. Tout ce qui comptait à mes yeux c’était le voir pour savoir ce qui advenait de nous haha même si ce nous n’avait jamais exister.

 

- Miss lover lover (dis-je en la taquinant avec sourire.

- C'est ça, attends quand tu raconteras ton histoire, tellement je vais te narguer.

- Hein ? Qui a parlé de raconter mon histoire ?  Héhé, je connais une qui va rembourser toutes les glaces qu'elle va avaler.

- Non Privas, toi-même tu sais que c'était pour rire.

- Tant mieux (j'ajoute en riant).

 

 Avant qu’on ne voit j’avais suivi la voie de Jacintha lui disant que j’ai commencé par ressentir des trucs pour lui et lui me laisse en plan pour son ex ? Je devais mettre toutes mes chances de côté pour l’avoir pour moi. Il avait peur de se faire refouler par moi une fois que j’aurai tout fait pour l’avoir. C’est par après que je l’ai appris donc il voulait s’assurer de se trouver à la bonne place il est assez malin pfff. Je lui ai dis ce soir là que je ne voulais en aucun être la raison de sa rupture totale avec Kerissa, qu’il était libre de tout mouvement. Je me retenais pour ne pas lui dire de la laisser pour moi.

Le truc est que j’avais un peu pitié d'elle, voyant un peu sa condition ; papa et maman morts et lui prendre encore son gars était pas du tout cool de ma part. Et puis j’avais peur de ne pas savoir m’y prendre une fois qu’il m'aurait choisie. Je me disais que le cycle se reproduirait car avec Boris c’était la même chose, c’est quand le connard m’a lâché que j’ai cru que j’allais pas pouvoir tenir sans lui. Et si c’était la même chose qui se passait ? J’avais une idée de vengeance aussi dans la tête contre Rémi pour m'avoir laissé en plan pendant des mois, le faire tomber amoureux de moi et le laisser par après, l'idéen'estpas allée loin oooo.

 On s’est vu vers 18h30, il avait proposé qu’on marche un peu dans le quartier, j’avais accepté car maman n’avait pas l’habitude de sortir à ces heures, ce qui veut dire qu’elle ne nous verrait pas sûrement. Hihi. On avait longtemps discuté il m’avait dit que c’est vrai qu’il est en pince pour moi mais il est plus ou moins avec Kerissa. Que je voulais qu'il fasse quoi ? La laisser pour moi ? Que je devrais décider à sa place ou l’aider dans sa prise de décision. Il m’avait dit qu’il me donnerait une réponse définitive demain avant midi on avait papoté par après sur ce que je voulais faire comme études supérieures. On s’était séparé, il voulais m’embrasser, je l’ai refoulé bien bon ce que j'ai regretté par la suite. Je n'avais jamais embrassé un mec.

Rentrée j’avais fait le compte rendu à maman poule, en omettant délibérément de lui parler du baiser que j’avais refusé. Elle m’aurait tué si elle l’avait appris. Le lendemain j’étais au calme attendant que le connard se décide et vers midi comme ça je vois un long message qui s’affiche sur mon écran . Coucou Mary tout d’abord merci pour hier blablabla. Je sens que je ressens un truc pour toi "mais"...

 

Les "mais" ne donnent jamais rien de bon

 

...sache que je tiens vraiment à Kerissa donc je préfére qu’on en reste là toi et moi, reprenons notre amitié mais oublions cette étape et s'il te plaît ne m’en veut pas.

La dernière phrase me faisait rire : s'il te plaît ne m’en veut pas.

Il est sérieux là ??!! Bien sûr que je lui en voulais le connard.

 

- Donc Rémi t'a laissé tombé ?

- Oui, plus ou moins. J'étais en colère contre lui et contre moi même. J'avais l'impression d'avoir gaspillé mon temps et mon énergie.

- À ta place j'aurai...

- Joué sur ses émotions, le faire culpabiliser jusqu'à ce qu'il revienne. Je sais, je te connais.

- Hey, suis pas un manipulateur.

 

Je viens de terminer ma glace qu'on m'avait apporter trente minutes plus tôt. Je jette un œil à ma montre et je remarque qu'il est l'heure pour moi de m'envoler.

 

- Bref je...(ai-je commencé avec une grimace).

- N'en dis pas plus. Tu dois rentrer.

- Désolé (fais-je avec un air triste).

- Je commence à trouver le temps qu'on passe ensemble trop court. Pas toi ? Ça te dirait de visiter une autre crèmerie demain ? Je me suis déjà habituée à ce décors.

 

Les klaxons et vrombissements des voitures et motos nous parviennent faiblement. Quelques-uns projettent vers nous, les lumières aveuglantes de leurs phares. Tout est à la fois calme et agréable. Doux et tiède.

 

- Quoi ? À cause d'Anaïs ? (je demande en riant).

- Je veux juste changer de décor, c'est tout.

- Okay d'accord, c'est toi qui voit.

 

Je paie nos commandes et je laisse un petit pourboire sur la table, les pièces qui jonchaient les billets remis par Anaïs. Nous sortons, et après une brève discussion, chacun retourne dans son monde. Je rentre, je fais une synthèse de tout celà et me laisse bercer par les exquis bras de Morphée.```

 

 

A SUIVRE…

 

Ecrit par PRIVAS_WINNER

 

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