CONFESSION D'UNE INSATIABLE (Ep 13)

CONFESSION D'UNE INSATIABLE (Ep 13) | AfroRaise

*Jour 13, Partie 1 : Comme deux amants sur une île du Pacifique...*

 

 

```Je venais de me poser sur mon lit quand j'ai reçu un message WhatsApp de Mary, ce que j'avais ignoré une bonne dizaine de minutes. Voyant mon indifférence à son égard, elle s'était mise à inonder mon box de toutes sortes d'émojis. Du plus mignon au plus hideux. 53 nouveaux messages en une minute. J'avais inspiré un grand coup et nous avions commencé à converser.

 

- Bien rentré ? (Avais-je lu)

- Bien, merci. Et toi ?

- Je viens de rentrer. J'ai libéré Félicité et je suis restée encore un peu pour faire les comptes.

- Tu as présenté tes excuses ?

- Pour un début c'est pas mal. Je dois faire la pub des articles, de la boutique et peut-être créer une page Facebook. Tu pourras m'aider ?

- Tu as présenté tes excuses ? (Avais-je réitéré sur un ton sec)

- Non.

- Bonne nuit !

- Priv...

 

J'avais ignoré ses messages pendant une douzaine de minutes puis je vois un appel entrant. Je raccroche et lis :

 

 

- C'est mon employée Priv,je peux pas m'excuser

-... vu sans réponse.

- Priv, arrête de m'ignorer

- ... vu sans réponse.

- Ok, c'est bon. Je vais m'excuser auprès d'elle demain.

- Bien. Oui, je t'aiderai si tu veux.

- Hum, pourquoi tu veux que je m'excuse ?

- Pour t'éviter d'avoir des manques dans ta caisse et que tu prennes tes responsabilités.

- Ok j'ai compris. Je le ferai, promi. Privas, tonton rentre le jeudi.

- Ok. Martine, c'est vendredi. Elle voulait rentrer avant la nouvelle année mais c'est impossible.

- Ok. Donc tu me donnes ma réponse demain !

- J'y compte bien.

- On passera des moments extraordinaires ensemble...

 

Elle m'avait envoyé un émoji à tête baveuse. J'ai sourit et lui ai souhaité une bonne nuit pour la deuxième fois.

 

Au oui, tu auras ta réponse,avais-je songé avant de m'assoupir.

 

*

 

Ayant terminé mes tâches du jour et programmé ma journée du lendemain, j'ai demain permission à mon supérieur pour prendre le reste de la journée. Il ne trouva aucun inconvénient et ne s'aventura pas à demander la raison. Il était rarissime de me voir demander des jours de repos.

Je me mets donc en route pour Queen Market. Il sonne 16h quand Félicité se précipite vers moi pour me saluer.

 

- Bonne arrivée monsieur (dit-elle avec la politesse d'un vendeur qui cherche à élever son client)

- Pardon ?

- Bonne arrivée Privas.

- Merci, comment tu vas ? (Fais-je en déposant mon sac sur une des deux tables derrière le comptoir en allure)

- Bien et toi ?

- Ça va, pas trop fatiguante, ma journée.

- D'accord. Madame n'est pas encore là. Elle a dit quelle sera là vers 17h.

- Nous avons donc environ une heure pour discuter.

- Madame me l'avait interdit hier.

- Oublie ça. Je vais te livrer un secret.

 

Je m'arrête devant elle, la fixe intensément. Ses yeux d'un brun foncé, dégagent une vivacité intéressante. Ses cheveux soigneusement coiffés, elle arbore une robe paysanne faite de pagne. Ses traits fins et réguliers, côtoient son léger double menton et ses joues en chair. Félicité détourne le regard vers le sol. Le courant d'air pénétrant la boutique fait virevolter ma cravate bleue Marine.

Je souris face à sa gêne.

 

- Pour mettre le client en confiance, tout ne repose pas sur la beauté et la qualité du produit. Il faut parler et le faire parler. En supposant que je sois un client, je peux venir payer des choses juste pour ta beauté ou parce-que tu es plus courtoise que l'autre vendeur à l'autre coin de la rue.

 

Elle demeure silencieuse et me regarde prendre place sur une des deux chaises derrière la baie vitrée. Je tire la deuxième chaise près de moi et tapote l'intérieur, lui faisant signe de s'assoir.

Elle obtempère après avoir lissé sa robe avec ses deux mains sur son postérieur. Avec toute la décence qu'elle pu, elle joint ses jambes et regarde droit devant elle.

 

Sûrement quelle cherche à voir ce que je vois, ai-je pensé interrieurement.

 

- Aujourd'hui, (ai-je commencé pour briser le lourd silence) mon chef m'a appelé pour s'excuser auprès de moi. Hier, il m'avait mal parlé et avait haussé le ton sur moi devant plusieurs collègues. Il a reconnu son tort et à présenté ses excuses. Je me suis senti valorisé, considéré et en même temps un peu bizarre. Ça t'est déjà arrivé ? (Je demande en me tournant légèrement vers elle)

- Non... Peut-être que oui. Ce matin, madame m'a appelée pour s'excuser de m'avoir mal parlée hier. Qu'elle a été hautaine.

- Ah bon ? (Je feins le stupéfait)

- Oui.

- Tu t'es sentie comment ?

- Je ne savais pas quoi lui répondre. J'étais un peu confuse. J'ai juste dit que j'accepte, que ce n'est rien. C'était un peu bizarre parce-que je ne m'y attendais pas.

- C'était pareille pour moi (ai-je dit en souriant, le regard sur la grande voix)

 

Évidemment, j'ai menti.

Le silence régna un moment.

 

- Tu as vendu quelque chose aujourd'hui ?

- Oui, un client est parti juste avant ton arrivée. Tu fais un stage ?

- Non, pourquoi ?

- Je cherche un stage.

- Tu es en quelle classe ? ( je demande étonné)

- Je viens d'avoir le bac. Je commence sur le campus en février.

- Ah, je vois. Congratulations. Donc tu vas arrêter ce job.

- Oui, à cause des cours. Tu sais combien les z-men prennent d'ici pour aller au campus ?

- Non, je l'ai jamais pris. Tu pourras demander à un d'eux.

- Je dois faire des économies pour que mon argent suffise jusqu'en février. (Dit-elle avec une tristesse soudaine)

- Je ne comprends pas. (Dis-je avec compassion)

- J'habitais à Tsévié. C'est pour le campus que je suis venue à Lomé. Mes parents m'ont donné un peu d'argent pour trouver où habiter et c'est à partir de février j'aurai de  nouveau l'argent de poche. Comme un ami m'a informé qu'il y avait une chambre salon qui était libre, je l'ai prise en même temps. Dieu merci j'ai trouvé un job dans cette boutique, ça m'aidera.

- Je vois ! (J'affirme en murmure admiratif)

- un jour, j'aurai aussi une boutique. Plus grande que celle-ci.

- C'est ambitieux comme projet.

- Oui. Je le ferai quand je trouverai un emploi bien payé.

 

Ses yeux rêveurs scintillent. Elle sourit inconsciemment et grimace des lèvres. Amusé, je l'observe en essayant de deviner ses pensées. Pour je ne sais quelle raison,  un femme montant sur une moto attire mon attention. Elle confit son enfant de six ans environ au conducteur qui le fait asseoir sur le réservoir d'essence.

 

- Pourquoi ne pas commencer maintenant ?

- Comment ? (Fait-elle en tournant vivement la tête)

 

Ses yeux ne cachent pas son étonnement.

 

- Le loyer est à combien ?

- 20.000 avec WC interne.

- La caution ?

- six mois.

- Supposons que tu reprennes ta caution,  tu as 120.000 et tu vas louer ailleurs,  dans les environs du campus. 8.000 ou 10.000 environ, la caution est de six mois. Tu as un plus de 60.000 environ, peut-être plus. Tu peux supplier le propriétaire pour donner une caution de 4 ou 5 mois en insistant sur le fait que tu es étudiante venue de l'intérieur. Ce n'est pas sûr qu'il accepte, mais si c'est le cas, tu peux avoir jusqu'à 80.000. Tu as toujours ton job ici. Tu économises l'argent ici également, plus une partie de ton argent de poche, tu pourras avoir 120.000 facilement en un mois. Tu jetes un œil dans la boutique là (je balaie le vide de la main), tu vois ce que tu penses qu'il manque. Tu vas au marché, tu achètes chez un grossiste et tu viens les vendre ici. Aux heures de pause. Entre midi et 14h30, au lieu de te reposer, tu restes éveillée à l'affût des clients pour proposer ta marchandise s'ils demandent. Évidemment, ta patronne va en profiter quand tes clients à toi viendront. Tu intègres des groupes WhatsApp, tu donnes ton prénom et peut-être une photo. Très vite, tu auras des dragueurs dans ton box. Tu profites, tu noues des liens, tu fais la publicité de ta marchandise dans certains groupes WhatsApp et Facebook si possible. Tu me suis ?

- Oui (elle hoche la tête, attentive)

- Récapitulons, tu es proche de l'école maintenant, tu as 120.000 de marchandises quelconques et tu es fauchée. Tu vas penser que tu es fauchée, or ta richesse ne fait que commencer, c'est ta marchandise et la patience dont tu vas t'armer. Tu es seule,  tu peux prendre une seule pièce. Même si il n'y a que du sable et juste une natte, ce sera temporaire. Personne ne saura que tu dors sur une natte. Quand les cours vont commencer, tu devras te faire très vite des amis, filles comme garçons. Tu proposeras tes articles, tu auras une plus grande chance de vendre et de faire des bénéfices, vite aussi. Attention ! (Je lève un doigt) Vigilance face aux amitiés et aux demandeurs de crédits. Le commerce, c'est un peu comme une guerre. Tu veux ton profit. Tu as ton rêve devant toi, avec du sacrifice tu y arriveras.

 

Elle soupire un moment, considère mes propos et décolle ses lèvres.

 

- C'est bien mais je ne pourrai pas. Il me faudra plus d'argent. La nourriture,  le déplacement, les habillements.

 

Je me redresse sur ma chaise, le regard sévère d'un professeur droit devant. Un sourire s'affiche sur mes lèvres.

 

- Je n'ai pas dit que ça  sera facile. Je t'ai donné un canevas. C'est à toi de jouer. Tu t'offres certains plaisirs maintenant pour te priver de ceux  à venir ou tu te prives de certains plaisirs maintenant pour t'offrir tout le plaisir que tu voudras plus tard.

Tu sais ? Nous agissons soit par motivation, je veux dire plaisir, envie, soit par obligation parce-qu'on a pas le choix. Tu peux faire de ta motivation une obligation en posant le premier pas, acheter ta marchandise vaille que vaille et par la suite faire de ton obligation une motivation ; parce-que une fois l'argent dépensé et les marchandises acquises, tu n'auras plus le choix. Il te faudra les vendre si tu veux manger. Et si tu aimes ça, tu t'y donneras à plein cœur. Évidemment, tu peux aussi choisir la facilité, continuer de prendre l'argent auprès de papa et maman tout en rêvant à un bon emploi.

- Je comprends (dit-elle à la fois perplexe et enthousiaste).

 

Une femme vêtue d'une toge noire, le visage voilé finit de traverser dans notre direction.

 

- Quel est ton objectif à toi ?

 

La musulmane pénétra la boutique, Félicité se lève avec précipitation et la prend en charge.

Quelques minutes plus tard, je vois un appel entrant de Mary Queen. Sans protocole, je décroche.

 

- Pripri, tu peux me rejoindre sur la plage ? Non loin de la frontière.

- C'est quoi cette blague ? (Je demande furieux)

- S'il te plaît.

 

Je raccroche sans attendre la suite. Je demeure interdit quelques secondes, la mine décomposée par ma frustration puis je me lève.

 

Je tâcherai de clôturer cette anecdote en beauté

 

- Je dois y aller. (Dis-je en allant prendre mon sac)

- D'accord. Tu reviendras ? (Demande Félicité sans se désintéresser de la musulmane qui semblait attirée par des teintes et des savons)

- Peut-être.

 

*

 

Une vingtaine de minutes plus tard, je me retrouve sur la côte. Une grande fascination m'embrasse au regard des vagues qui se déchaînent sur le sable laissant une une fine mousse blanche, et des camionneurs qui s'empressent. Sûrement que dans quelques heures, ils entameront un long voyage. Je prends soins d'ôter mes chaussures en cuir et de marcher, les pieds nus, dans ce sable encore chaud. Très vite j'aperçois Mary près de la mer, les bras écartés, les cheveux dans le vent, la tête rejetée en arrière et un sourire espiègle sur le visage. Je m'arrête un moment, la contemple à son insu, puis sourit.

Une sombre idée de nos lèvres collées me traverse l'esprit. Plutôt que de la chasser, je ferme les yeux et inspire profondément.

 

- Bonsoir petite imprudente (dis-je assis sur le sable, en souriant)

- Je doutais sur ta venue (dit-elle avec un large sourire)

- Je suis là comme tu peux le voir. Félicité m'a dit que tu as présenté tes excuses ce matin, c'est ce qui m'a amené à reconsidérer les choses.

- Donc sans ça, tu allais me laisser manger ces cheeseburgers et glaces toute seule ?

- Tu aurais dû plutôt dire : Privas, j'ai des cheeseburgers et des glaces, je suis sur la plage. Tu vois ? Tu donnes directement la motivation.

 

Nous éclatons de rire. Elle se met à pivoter sur un pied puis sur l'autre.

 

- Viens là !

- Hein ? Non merci,  je préfère surveiller nos sacs.

- Aller, s'il te plaît. Rappelle-moi la dernière fois que nous sommes venus tous deux à la plage. (Dit-elle avec le sourire d'un vainqueur autoproclamé)

- Jamais.

- Voilà. Et puis, je peux toujours te faire payer les cheeseburgers et les glaces.

 

Y'a pas plus motivant.

Je me mets en vitesse sur mes deux jambes et la rejoins. Je reçois de l'eau de mer sur mon gilet malgré mes tentatives d'esquive. La bataille peut commencer...

 

- Belle cravate ! (Complimente-t-elle en la considérant avec ses doigts)

- Merci. Tu as fait un très bon choix. Je n'aurai pas rêvé mieux comme cadeau de Noël.

- J'ai l'oeil, je sais.

- Je t'ai déjà remercié ?

- Non. Un baiser suffira.

 

Comme deux amants ayant fuit leurs tourments pour se retrouver seuls sur une île du Pacifique, quelques centimètres séparaient nos visages. Son regard profond, la fraîcheur du vent, les grains de sable sous nos pieds nous isole du monde alentour. Impuissant, je reluque ses pulpeuses lèvres qui s'approchent des mienne quand soudain je vois...

Des tétons salvateurs (rire)

 

- Queen tu n'as pas porté de soutien-gorge ? (Ai-je dit soudain)

- Non.

- Hein ? (Fais-je en reculant d'un pas)

- Bon, il est dans mon sac.

- T'es pas croyable (dis-je en riant)

- Quoi ?

- Tes tétons sont sortis.

- Anh. C'est pour ça tu nous as arrêté ?

- Faut croire. J'ai aussi faim.

 

C'est drôle quand je pense que ses tétons m'ont désenvouté. Queen, soupirant de déception, s'assoit à côté de moi et sort un pot de glace pendant que je donne farouchement des coups de mâchoire dans mon cheeseburger.

 

- Hum. J'ai l'impression que c'est un jeu pour toi. Tu me fais croire que c'est gagné puis tu me repousses.

- Unh... c'est... maintenant que tu as compris ? (Je demande la bouche pleine)

- Donc tu le fais exprès ? (Demande-t-elle déconcertée)

- J'avoue que ce coup ci, tes tétons m'ont sauvé la mise.

 

Elle éclate bruyamment de rire en me donnant des coups de poings sur l'épaule.

 

- C'est si difficile pour toi ?

- Pas autant que ce que tu ressens quand tu te heurtes à un refus. Je pourrai t'embrasser si je le voulais.

- Qu'est-ce qui t'en empêche ?

- Je ne sais pas. Dis, on la finit cette anecdote ?

 

Je remarque avec douleur un morceau de viande ensablé entre mes jambes. L'humidité ayant recouvert mon téléphone d'une fine couche de ce que je pourrai comparer à la rosée, je le plonge dans mon sac et lui prête une oreille attentive.

 

Je boudais pour le truc de sa daronne car je sais qu'il savait très bien qu'elle allait venir ce jour là, il pouvait me le dire, au lieu de ça il m'avait laissée dans une situation pareille.

 

Tu vas peut-être penser que je suis entrain d'exagérer, wallah Privas j'exagère pas. Et c'est là il a commencé à me raconter sa vie, que oui il savait qu'elle allait venir mais voulait que ça soit ainsi. Que si c'était une meuf quelconque il lui aurait dit pour qu'elle (la meuf) prenne ses clics et clacs, mais qu'il tient à moi donc il a préféré faire les trucs comme ça, que néanmoins il devait me laisser m'habiller, question dignité mais qu'il l'a pas fait, de lui pardonner, que sa maman m'aime bien, que je suis polie car si c'était pas le cas j'allais juste m'apprêter et partir sans la cala (Traduction : saluer). Elle lui avait demandé si je n'allais pas avoir froid avec mon léger par dessus... et si j'étais bien arrivée chez moi. Nooon c'était trop gnongnon pripri (termine-t-elle en dandinant de la tête sur le côté, un sourire fier sur les lèvres).

 

Bon Août est passé léger, Karl et moi,c'était toujour bien.

En début septembre, j'avais commencé mon stage dans une banque, franchement j'avais plus vraiment du temps, on s'écrivait de moins en moins et il préparait aussi sa soutenance, tout ça n'aidait pas mais ne l'empêchait pas de me proposer qu'on passe un peu de temps ensemble les week-ends. Mais sérieux le stage me vidait de trop, aussi les sentiments que je réussissais à gérer jusque-là devant Rémi s’amplifiaient. Je dis ça parce qu'au même moment que les deux proposaient des trucs à faire le week-end je choisissais sans gêne être avec Rémi.

 

Bref le jour de sa soutenance est passée, now place au mois de novembre, c'était le mois de l'anniversaire de Karl.

Après sa soutenance, on a encore commencé à se rapprocher et tout. Tu vois avant le début du stage il m'avait prévenu qu'il n'aurait pas du temps pour nous, plus vraiment comme avant, surtout au niveau des sms WhatsApp et Messages mais qu'il ferait l'effort pour qu'on s'écrive et tout et franchement il a tenu cette promesse. Je ne me suis pas du tout sentie seule ou abandonnée. Je dis ça car il ne venait pas au taf qui était non loin de chez moi 5j/5, il y venait 3j/5 des fois 2j/5 car il travaillait en ligne pour une institution étrangère en même temps. Voilà un peu. pendant ces mois y avait le stress et consorts mais c'était bien. Juste que moi je me retenais, c'est tout.

 

Bien avant son anniversaire toujours, y avait eu celui de son fils...

 

- son fils ? (ai-je demandé confus)

- Bon, son neveu. Le fils de sa sœur. j'ai dit fils car il aime trop cet enfant, tellement le bébé était beau haha trop. Ils étaient un peu pareil, normal c'est le sang.

 

Elle sourcille trois fois, lèche son index sucré de glace et continue.

 

Bref le jour là on causait et il m'a dit qu'il pensait à un truc, j'ai demandé  : quoi ? Qu'il voulait m'inviter à l'anniversaire de son fils. Priii, c'était trop mignon mais je me suis sentie trop mal, je me disais que voilà le gars qui va jusqu'à t'inviter à une fête familiale alors que toi pfff... j'avais accepté d'y aller. Je voulais y aller pour lui faire plaisir mais franchement je culpabilisais. Comment j'allais me tenir devant lui, le regarder dans les yeux, sourire, me mettre bien alors que je ne savais plus où mes sentiments pour lui en étaient !? Humm.

Je ne dis pas que je ne ressentais plus rien pour lui heun, pas ça, juste que je savais plus trop où poser les pieds. Je ne pouvais pas arrêter avec Rémi pouaaa, je l'aimais de trop pour ça et Karl, lui, je pouvais pas rompre. Seigneur, non pas avec Karl. J'étais partagée à un point là awoooo humm.

J'ai cherché un cadeau mais la vérité est que je n'étais pas allée, je ne voulais pas trop m'impliquer dans cette affaire. Ça lui a fait mal, même s'il a fait comme si de rien n'était. Je l'avais prévenu la veille de l'anniversaire que je serai pas là.

 

Maintenant à son anniv, je m'étais carrément rétractée humm.

Tu vois, j'avais carrément organisé une fête pour Rémi mais en novembre j'ai même pas bougé le doigt, pas que je n'en avais pas envie heun, juste que je me sentais trop coupable pour aller m'afficher avec sa famille _ ils lui ont organisé un petit truc _ bref, ils étaient sortis. Cependant j'avais déjà préparé son cadeau.

La vérité est qu'après toute cette retenue de ma part, bah il a commencé par s'éloigner de moi. Arrivé à un moment il ne me disait plus : ouais Mary t'as fait ci ou ça, j'ai pas vraiment kiffé ou du genre chérie je veux que tu t'impliques plus dans notre relation, je veux que t'aies confiance en toi, que tu saches que c'est avec toi que je veux être et que tu arrêtes d'être passive...

 

- C'est ce qu'il disait avant et ça me motivait même si mes efforts n'étaient pas continus. Tu vois Priii Karl a vraiment fait notre relation là heun, il en était son tout, moi tellement j'avais peur d'être blessée car, je ne vais pas te mentir, notre lien à Karl et moi est vraiment fort.

 

Il a commencé à ne plus vraiment me parler, il allait jusqu'à me dire les fois que je l'obligeais à discuter qu'il manquait d'affection, qu'il se sentait seul... Humm et moi je servais à quoi ? c'était quoi mon rôle dans tout ça ? J'étais là seulement. Ça me faisait du mal de le voir comme ça mais je pouvais faire quoi moi ? Et quand l'indifférence a commencé à s'installer entre nous, c'est là moi j'ai commencé à ressentir le besoin d'être avec lui. Haha, en gros j'étais un peu comme son ombre, quand il me fuyait moi je voulais le suivre et quand il voulait être avec moi, je le fuyais.

 

Je glousse de rire en plaçant ma main sur la bouche pour ne pas avaler  de travers mon burger.

 

- Ça fait rire mais c'était ce qui arrivait.

 

 

L'idée de rompre commençait à être plus présente dans mes esprits. je me disais : tu lui fais du mal alors le mieux est de lui donner sa liberté (sortie, flirts, gos, alcools, shisha) car je me disais que si ce qu'il ressentait pour moi était vraiment vrai alors ce n'est pas du tout cool qu'on continue comme ça.

 

Ses yeux se mouillent de larmes. Est-ce à cause du vent ou de la culpabilité qui refait surface après tout ce temps ?

À cette question,  je n'ai pas la réponse.

Je me contente de l'écouter, de croquer dans ce délicieux burger qui vient de je ne sais où. Au fond, j'ai la vague sensation de partager sa peine, de comprendre la perte de l'éclat de ses yeux, le changement rauque qui saccade sa voix.

 

Alors (continue-t-elle) une fois je lui ai demandé s'il était bien (heureux) avec moi. Il a répondu qu'il est bien conscient d'où je voulais en venir, qu'il ne s'est pas levé juste comme ça avant de m'avouer ce qu'il ressentait, qu'il a bien fait le tour, le pourtour et contour de la chose avant de s'y aventurer, qu'il était bien conscient de ma nature, conscient de mes peurs, mes forces ma gentillesse ma naïveté, mes folies mes envies etc... Alors d'être relax, qu'il sait que je pense que je ne le mérite pas...

 

- ce qui était bien vrai pourtant.

 

 ...que c'est vrai que notre relation est devenue monotone...

 

- ce qui était vrai aussi mais ça ne nous ennuyait pas en tout cas. Ça ne m'ennuyait pas du tout.

 

...Mais qu'il a fait un choix et c'est ce qui lui convient. Là, Prii, je m'étais bien sentie, trop bien même. Ses paroles m'ont tellement rassurées.

 

Il fête son anniv mi-novembre. Je lui ai donné son cadeau. Par après, début décembre, il a voyagé trois semaines. Mais franchement, je voulais à tout prix rompre quoi. Ce que je faisais, je savais que C'était pas un truc cool parce-que j'étais déjà calée avec Rémi et lui aussi bon, il disait toujours qu'il savait qu'il y avait un truc entre Karl et moi mais il ne savait pas quoi concrètement.

En décembre, il m'a demandé s'il y avait un truc entre nous. Je lui avais dit que Karl et moi on n'était plus ensemble, juste des amis, qu'il était le seul mais que c'est difficile de le lâcher. Je lui avais expliqué ça comme ça mais pas en détail. Et que je partageais le même icloud avec lui. Donc il pouvait avoir accès à tous mes messages et prendre le contrôle de mon téléphone et moi pareil, voilà. Rémi a dit non, qu'il va me changer de téléphone. J'avais dit qu'on pouvait juste changer le cloud, il a dit non, qu'il va changer le téléphone. Donc, il est passé remettre l'argent, ce que j'avais refusé.  Il disait qu'il avait accès à ma vie privée, mais c'était plus que ça.

 

Quand Karl est partie en Côte d'Ivoire, je me suis sentie un peu seule. Il disait qu'il avait été stressé par les trucs de stage. Il me disait tout ce qu'il faisait, où il allait, ce qu'il mangeait, il m'envoyait des photos. On s'écrivait trop bien quoi. Et il disait qu'il avait choisi l'abstinence pour moi. Il me mettais en confiance et moi je me disais que je ne pouvais pas rompre avec lui par téléphone. Voilà un peu.

Après il est rentré, c'était pour les fêtes, il m'a invité chez lui à kpogan, j'ai dit non parce-qu'il était avec la famille. Bon en fait, je ne voulais pas qu'on se voit et qu'on avance encore dans la relation. Pour mes vœux de 31, je lui avais souhaité une bonne année à lui, alors que l'année d'avant c'était : bonne année à nous. Il a corrigé cette partie, que de mettre nous.

En début janvier, j'ai rompu avec lui...```

 

A SUIVRE…

 

Ecrit par PRIVAS_WINNER

 

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