AU PRIX DE MON ÂME (Ep 7)

CYNTHIA
Nous sommes rentrées avec amertume à la maison, tous nos yeux étaient rouges. Chacune de nous était mal dans sa peau mais on n’essayait de se contenir et de se soutenir.
-Elvire : je veux payer les 98.500 qui ont été dépensés pour les premiers soins
-Da-féli : oh non, non, ma fille. Ce sont tes économies, garde-les. Ça te servira à quelque chose de mieux et de potable.
-Elvire : non da-féli, Cynthia est ma sœur, je considère alors papa Diallo comme mon père. Pourquoi ne pas le faire si ça contribuera à sa guérison ?
-Da-féli : je sais que tu le considère comme ton père mais tu es encore tout jeune pour dépenser ton argent de la sorte.
-Elvire : s’il te plaît, j’insiste. C’est le peu que je puisse faire pour vous en ces moments de peine. Ça fait partie de mes soutiens pour vous.
-Cynthia : d’accord, on veut bien ton aide.
Si je suis là à vouloir attendre ma mère, on va tous crevé ici. Quand j’ai dit d’accord, elle m’a regardé de manière très bizarre mais moi j’ai déjà dit. On a vraiment besoin de l’argent là.
-Da-féli : bon d’accord. On va prendre 30.000f et j’ai quelque chose ici à ajouter.
-Elvire : y a assez de choses à faire. L’ablation du bras de papa Diallo va demander assez de somme donc on va faire avec.
-Da-féli : d’accord. On va faire avec. Merci beaucoup
Chacune de nous s’est contentée de se doucher pour retourner à l’hôpital sauf Elvire qui est partie récupérer la somme, elle devra alors nous croiser toujours à l’hôpital.
J’ai aussi fait signe à notre secrétaire Litishia pour qu’elle sache ce qui est vraiment arrivé et apparemment le boss aussi était de retour. J’ai promis passer demain matin quand même.
Après le départ d’Elvire, ma mère commença par rassembler tous les sous qu’elle avait dans la chambre et cette somme là s’élève à 68.000f, on va faire quoi avec ça ? en tout cas, c’est mieux que rien.
Arrivé à l‘hôpital, Elvire nous attendait déjà. On a réglé les sous des premiers soins et là maman essaie de poser quelques questions.
-Da-féli : il s’est réveillé ?
-Médecin : non, non. Priez pour qu’il soit bientôt réveiller.
-Moi : le directeur est pris en charge dans votre hôpital ?
-Médecin : non, non. Sa femme est venue le chercher pour un autre hôpital
-Moi : il n’a pas de femme si ?
-Médecin : si, il en a…
-Moi : et des enfants aussi ?
-Médecin : je ne sais pas.
Je ne dis plus rien à la suite. Après tout, ce ne sont pas mes problèmes.
-Médecin : bon, comme je vous l’ai dit, le cas de votre papa est sérieux et donc ça nécessitera assez d’argent. On attend juste qu’il se réveille pour l’informer de l’ablation puisque ce ne sera pas bon de le faire derrière lui.
Donc mon père n’aura plus un second bras, pourra-t-il continuer son boulot même ? Je ne pense pas, ce sera impossible. Chaque jour de notre vie, la misère gagne de plus en plus de terrain dans notre famille. Il y a quelques jours j’étais assez contente de tout ce qui nous arrivait mais comme on le dit souvent le malheur n’est jamais loin.
-Médecin : donc pour faire court, on a besoin d’un demi-million pour l’affaire.
-Da-féli : d’un quoi ??
-Moi : 500.000, maman
Au lieu de crier ou de faire quelques grimaces, elle baissa juste la tête, la relava quelques secondes après et se mit debout. Qui est capable de nous aider ? Qui est capable de le faire sans arrière-pensée ? je ne peux même pas dire que je m’en vais faire un prêt à mon service, c’est impossible. Je viens à peine de commencer.
-Médecin : je vous laisse réfléchir.
Et il nous quitta. Aucune de nous ne lui a même pas répondu. Je sais que toutes les pensées sont actuellement envolées vers cette somme.
-Moi : je pense que tu dois appeler le patron de papa
-Da-féli (soupir) : fhum, il a voyagé, il devra être de retour dans deux semaines je pense bien mais sera-t-il capable de nous donner les millions dont vous parlez là ? ça fait juste deux à trois semaines que ton père a commencé de travailler là-bas…
Je me souviens en ce moment que papa avait voulu me présenter le fils du patron, si seulement j’avais accepté… voilà où la fierté amène. Cette fois-ci, si je trouve une aide, je saute dedans tout court.
-Moi : tu connais le numéro du fils du patron ?
-Da-féli : non, non
-Moi : et leur maison ? Tu connais ?
-Da-féli : non plus.
Sérieusement parlant, je pense qu’on doit toujours connaitre le lieu où nos parents travaillent, on ne sait jamais. Ce n’est pas qu’on va toujours aller traîner là-bas mais il faut quand même connaitre pour le bien de tous. Si au moins je connaissais, je pourrais aller implorer le fils du patron, peut-être je trouverai grâce à ses yeux mais hélas.
-Elvire : ma mère peut un peu nous aider dans l’affaire ci
-Da-féli : ma fille s’il te plait, je t’en supplie. Tu en as assez fait. Je ne vais pas permettre que tu fasses plus, non. Tu es un grand soutien pour Cynthia, tu as payé les premiers soins, ça me va droit au cœur ma fille.
-Elvire (sans insister, triste) : d’accord Da-féli
***********
-Le travail a été trop mal fait
-c’est de ta faute.
-comment ça ?? ce n’est pas de ma faute.
-si ! on a dit de suivre le gars jusqu’à un niveau où il sera seul. Comment est-ce que tu peux faire le truc quand tu as vu le garage de l’université ouverte? Ne sais-tu pas que le directeur fait partie de la confrérie. Comment est-ce que tu peux accélérer là-bas en voyant très bien que le garage de l’Université était ouvert ? je ne comprends pas.
-Je ne l’avais pas remarqué parce que j’étais concentré sur le vieux. D’ailleurs que faisait-il sur cette voie ?
-Notre plan était bien précis. C’est ce chemin qui mène vers la maison du patron Julien, t’as tout raté. Voilà que le directeur est entre la vie et la mort. Depuis là, on a aucune nouvelle de lui et on ne sait même pas à qui demander. Nous avions juste un seul objectif, adoucir Cynthia de la manière la plus simple que possible mais voilà que tu as tout gâché. Même si actuellement, elle a besoin d’argent, vers qui se tournera-t-elle ? Or le plan était qu’elle retournera voir Christophe pour lui demander de l’aide.
-Garde quand même en toi que je n’ai rien fait de mal sinon si nos supérieurs l’apprennent, tu sais ce qu’ils feront de moi.
-je ne sais pas s’ils ont déjà été mis au courant.
-On doit chercher à voir Christophe, histoire de s’assurer de sa survie ou de sa mort, on ne sait jamais.
-Tu as mis le club dans un grand dilemme.
DA-FELI
Depuis ce matin, toute mon âme est remplie de tristesse, je ne sais comment le décrire. Cet homme, mon Diallo, celui que j’ai le plus aimé dans cette vie, celui qui a donné du sens à ma vie, l’amour de ma vie, il ne doit pas me faire ça, non ! il n’a pas le droit de me faire souffrir ainsi. On peut paraitre forte mais à l’intérieur, seul Dieu sait ce qui se passe.
Avec Cynthia, on a décidé d’aller parler au grand frère de Diallo qui s’appelle Eda. Ils sont juste du même père, pas de la même mère. Peut-être, il pourra nous aider.
Arrivé, nous avons été bien accueillis. Rapidement, nous avons dit le pourquoi nous étions là.
-Eda : une fois encore, soyez les bienvenues. Je savais que quelque chose vous a amené ici et comme on le dit souvent un truc ne peut pas se gâter quand il y a un grand, un sage assis à côté. 500.000f, c’est beaucoup pour moi. Je vais vous donner 25.000f.
-Cynthia : JESUS !!
-Eda : c’est tout ce que je peux. Vous savez que les temps sont durs. J’espère juste que vous trouveriez quelqu’un qui pourra vous aider comme vous le souhaitiez.
Je me suis levée avec le peu de courage qui me restait, j’ai pris l’argent et j’ai demandé à partir.
-Eda : déjà ?? On voulait vous faire quelque chose à manger.
-Moi : ah, non, non. On n’a pas faim, merci beaucoup.
Même si j’ai faim, je ne peux vraiment pas manger.
CYNTHIA
Je sais que c’est avec tristesse et désolation que ma maman a pris les 25.000f des mains de notre oncle Eda sinon ça servira à quoi ? Cette somme n’est rien par rapport à ce qu’on nous a demandé à l’hôpital. En tout cas, au moins lui, il a donné quelque chose. Je connais des gens qui diront carrément « désolé, je n’ai rien pour vous ». Nous sommes humains et dans la vie, il faut qu’on apprécie les petits efforts. Même si c’est affolant, j’ai aimé le fait qu’il ait donné quelque chose.
En rentrant, on se fait la conversation ma mère et moi
-Moi : que puis-je faire dans cette histoire ?
-Da-féli : s’il te plait, laisses moi trouver la solution comme une grande.
-Moi : je ne dis pas que je vais trouver une solution, je dis juste que je veux t’aider.
-Da-féli : ne m’aides pas, du moins pour le moment.
-Moi : en tout cas, je dois penser à quelque chose. Au bureau demain, je verrai quoi faire.
-Da-féli : ne va pas te mettre dans une affaire louche, je n’aimerais pas ça. Je ne vais pas souffrir à cause de l’état de ton père et souffrir à cause de toi aussi stp
-Moi : j’ai compris
-Da-féli : ce n’est juste pas une histoire de j’ai compris. Ne fais rien sans mon avis.
-Moi : d’accord.
Oh que si ! je ferai quelque chose. C’est mon père qui est dans cet état, y a son sang qui coule en moi, je ne peux pas le laisser mourir à cause de ces fameux 500.000f. Cette somme pour certaines personnes, c’est comme de l’eau à boire.
Bon, il y a plusieurs moyens de trouver solution à ce problème. Même si j’aurai mal, même si je regretterai, au moins, j’aurais sauvé mon père. Le seul problème qu’il y a maintenant c’est que Christophe est porté disparu. Bon pour moi, c’est ce que j’ai compris. Comment ferai-je pour rentrer en contact avec lui ?
Je rentre dans ma chambre une fois arrivée à la maison et je cherche le dernier numéro avec lequel il m’a appelé, je le débloque et je passe l’appel. Après quatre (4) appels manqués, quelqu’un décroche enfin.
-La personne : allô
-Moi : bonsoir madame.
C’était une femme au bout du fil, peut-être sa propre femme ou encore sa mère mais bon, par sa voix je parie qu’elle n’est pas tellement vieille.
-Elle : bonsoir. Que puis-je ?
-Moi : he ! euh en fait, il parait que M. Christophe a eu un accident, je voulais voir comment est-ce que ça progresse.
-Elle : tu es qui ?
-Moi : une de ses étudiantes, madame.
-Elle : ton nom
On dirait cette femme veut me faire acte de naissance.
-Moi : Cynthia.
-Elle : voilàààà ! arracheuse de mari ! je savais que tu allais appeler. Si j’ai changé d’hôpital, c’est parce que je savais que tu le chercherais…
-Moi : euh madame, je vous assure que je ne comprends rien
-Elle : arrête de m’appeler madame. Ce n’est pas toi qui te considères comme ma coépouse partout dans l’université ? Ce n’est pas à toi que Christophe envoie les 50.000 et les 100.000 ? J’ai même appris que ton papa est actuellement à l’hôpital. C’est sûrement pour demander de l’argent non ? Vas-y, craches le morceau.
-Moi : vous pourriez être ma mère, vous pourriez m’enfanter donc je m’abstiens de tout commentaire.
-Elle : c’est ça ouais. Je peux être ta mère mais c’est toi qui tournes autour de mon mari. Il t’appelle 7j/7 et tu es fière. Ma chérie, Dieu fera mon palabre. Le jour où on se rencontre, je te tue sur le champ. Si je ne le fais pas, c’est que je ne suis pas Anita.
Et elle coupa !!! moi-même, je n’avais plus la force de parler. Qu’est-ce que je vais dire d’ailleurs et aussi qui lui a raconté tous ces blablablas ? Si je veux courir derrière quelqu’un, serait-ce Christophe ? Un pervers comme ça ? Moi je ne peux pas être en train de souffrir à cause de l’état de mon père et je vais aussi souffrir à cause de cette femme, Anita mon œil…tchruuu si elle veut me faire tabasser et tuer, elle n’a qu’à le faire, suis même fatiguée de la vie. Mais…bon, je ne veux pas quand même mourir, pas à cet âge. J’ai des choses à faire.
ANITA
-Christophe : c’était qui ?
-Moi : celle dont tu m’avais parlé, celle qui te dérangeait beaucoup.
-Christophe : Cynthia !
-Moi : exact.
-Christophe : que voulait-elle ?
-Moi : je ne lui ai pas demandé. En n’écoutant sa voix, je me demande même si tu n’es pas celui qui la harcèle par hasard. Elle est si innocente dans son parlé
-Christophe : innocente ? Je te rappelle que l’apparence trompe.
-Moi : l’apparence trompe ? Je ne l’ai même pas encore rencontré mais…
-Christophe : assez ! tu vas parler d’elle jusqu’à quand ?
-Moi : je n’ai même pas encore commencé par parler d’elle.
-Christophe : SORS DE MA CHAMBRE !
-Moi : quoi ????!!
-Christophe : tu m’as bien écouté
-Moi : tu me diras qui t’aidera à te laver ce soir.
-Christophe : j’ai dit sors !
-Moi : cet accident même, je pense que tu le mérites. Dieu sait bien faire les choses. Tu vas croupir ici, personne ne sait où tu es. Tu n’as aucun portable sur toi, aucun argent, aucune carte bancaire et de pire, tu ne peux pas te lever. J’ordonnerai aux médecins de ne plus venir. Tu seras enfermé et tu verras comment c’est difficile de vivre sans argent.
-Christophe : que t’ai-je fait Anita ?
-Moi : assez de choses, je suis là pour toutes ces filles que tu conduis à la destruction, ces filles que tu ruines, ces filles à qui tu proposes de l’épanouissement mais par après elles vivent comme si elles étaient déjà en enfer.
-Christophe : je ne sais pas de quoi tu parles.
-Moi : oh que si, tu sais de quoi je parle. Tout ce que je viens de dire avec Cynthia, c’est que des blablablas, tu ne me connais pas. Je sais que tu veux aussi l’ajouter aux filles que tu as abusé mais apparemment elle a été plus forte.
-Christophe : qui es-tu ?
-Moi : voilà. C’est là que tu devrais commencer. Depuis tout ce temps, tu me considérais comme ta femme n’est-ce pas ? —Réponds quand je te parle, ne me pousse pas à te tuer de mes propres mains.
-Christophe : tu ne peux pas le faire
-Moi : je laisserai juste la nature s’occuper de toi. Je ne peux pas salir ma main à cause d’une personne aussi minuscule que toi.
-Christophe : dis tout ce que tu veux. Le jour où je réussirai à sortir d’ici, tu seras une personne morte.
-Moi : c’est pour cela que tu ne sortiras pas vivant d’ici. Si tu sors vivant d’ici, tu n’atteindras nulle part. tu mourras en chemin. Sais-tu où nous sommes ? NON. Alors oublies toute tentative de sortie ici, tu ne sortiras pas vivant, je vais m’en assurer de toutes mes forces.
-Christophe : tu n’es qu’une imbécile.
-Moi : tu vois ce que ça fait quand on te trahi ? Tu vois ??
-Christophe : tu ne me connais pas.
-Moi : tu te souviens d’Adrianne ? elle était mon amie mais tu as fait d’elle un objet sexuel. Arrivée à un moment, Elle ne pouvait vivre sans cette vie de débauche, tu l’as complètement changé. Tu as tué la fille que je connaissais, tu as fait d’elle une fille sans vie et sans ambition. Elle avait des rêves mais elle ne les a pas concrétisés. Aujourd’hui je ne sais plus où elle est.
J’efface de petites larmes qui jaillissent sur mon visage. Cette fille et moi, étions plus que des amies mais la recherche de l’argent nous a séparé.
-Moi : j’ai pensé à tout et je me suis dit que ce serait la meilleure des vengeances. Je savais de tout mon cœur qu’un moment viendra où tu auras besoin rien que moi, ta femme. Bonne suite de soirée à toi.
-Christophe ( paniqué) : non, stp, ne me fais pas ça.
-Moi : ce n’est pas tout. J’ai déjà tout l’argent de tes cartes bancaires en liquide, tu sais comment je suis arrivée à faire cela ? Rires.. je vais aussi vendre tes portables. J’ai l’impression que je peux utiliser ton argent jusqu’à la fin de mes jours. N’est-ce pas génial ?
-Christophe : tu le regretteras.
-Moi : ce que tu as fait aux filles, tu le regretteras aussi jusqu’à ton dernier souffle mon cher mari.
-Christophe : vas au diable !
-Moi : on se retrouve en enfer.
A SUIVRE
Ecrit par Esther AMETONOU