AU PRIX DE MON ÂME (Ep 14)

AU PRIX DE MON ÂME (Ep 14) | AfroRaise

 

ANITA

 

J’étais en train de dormir tranquillement quand mon téléphone sonna, je me demande celui qui peut bien vouloir gâcher mon sommeil actuellement. Avec difficulté, je prends le téléphone à mon chevet et c’était plutôt Adriana. Ça m’a paru bizarre, pourquoi m’appelait-elle à cette heure de la nuit ou encore carrément il ne faisait pas encore nuit chez eux.

 

-Moi : comment ça va ?

 

-Adriana : bien

 

-Moi : tu es sûre ?

 

-Adriana : oui je vais bien.

 

-Moi : alors tu te prépares bien pour ta venue ?

 

-Adriana : c’est pour ça même que je t’ai appelé

 

-Moi : ah bon ! j’écoute alors.

 

-Adriana : attends un instant.

 

-Moi : ok

 

Elle a raccroché, elle a quoi au juste ? Qu’est-ce qui se passe et elle veut m’en parler à cette heure de la nuit ? elle me rappela encore mais cette fois-ci avec un autre numéro, je ne le connaissais pas.

 

-Moi : allô

 

-Adriana : j’espère que je ne te dérange pas.

 

-Moi : non, non, pas du tout. J’espère que ce n’est pas pour refuser mon offre, celui de venir en Europe chez moi.

 

-Adriana : c’est compliqué !

 

-Moi : qu’y a-t-il ? Si c’est pour les frais, Ne t’inquiètes pas, je pourrais tout gérer pour toi.

 

-Adriana : non ma belle, ça n’a rien à avoir avec l’argent.

 

-Moi : dis-moi tout

 

-Adriana : nous sommes sur écoute ou du moins, nous étions sur écoute, surtout moi.

 

-Moi : nous étions sur écoute comment ?? Je n’arrive pas à cerner

 

-Adriana : notre appel téléphonique de la fois passée, ce n’était pas juste toi et moi, il y avait ceux du réseau qui nous écoutaient.

 

-Moi : SEIGNEUR !! Comment tu as su ?

 

-Adriana : tu te souviens de Bryan ?

 

-Moi : oui l’un des bras droits de mon cher mari Christophe n’est-ce pas ?

 

-Adriana : il était un peu fan de moi et c’est lui qui m’avait aidé à m’échapper

 

-Moi : ah bon ! il est gentil apparemment

 

-Adriana : oui il est le plus gentil de la team. C’est lui qui m’a envoyé une lettre aujourd’hui

 

-Moi : pourquoi ne l’a-t-il pas fait depuis ? ou encore il pouvait simplement t’appeler

 

-Adriana : maman, mon téléphone est surveillé, il ne pouvait pas m’appeler parce que l’appel sera découvert par les autres.

 

-Moi : j’ai compris ma belle alors la lettre disait quoi ?

 

-Adriana : attends, je vais te la lire, elle disait ceci : « méfiez-vous, vous êtes toutes les deux surveillées, Anita et toi. Evite de l’appeler avec ton ancien numéro. A moindre faux pas, ils vous élimineront. Cordialement »

 

-Moi : eh ! je crains pour ta vie

 

-Adriana : et je crains pour la tienne aussi. Partout où tu sois, s’ils veulent vraiment t’éliminer, ils le feront.

 

-Moi : bah, viens chez moi alors

 

-Adriana : non, je t’assure que là où je suis, je suis en sécurité entourée de gardes et tout ce qu’il faut. Si je sors, c’est que je suis morte.

 

-Moi : chérie !

 

-Adriana : oui c’est une vérité incontournable.

 

-Moi : alors que va-t-on faire ?

 

-Adriana : on va oublier le dossier Christophe. Ah ! laisse moi te le dire en même temps, il vit en bonne et due forme, il est juste traumatisé.

 

-Moi : waw ! pourquoi ne l’avais-je pas tué ?

 

-Adriana : tu te serais sali les mains pour rien donc on va laisser la nature s’en charger.

 

-Moi : donc si je comprends bien, tu ne viens plus me voir en Europe et moi non plus je ne reviens chez toi

 

-Adriana : oui c’est à peu près ça et c’est juste pour notre sécurité.

 

-Moi : une peur s’est emparée de moi actuellement

 

-Adriana : n’aies peur de rien chérie, tu n’as tué personne.

 

-Moi : mais j’ai pris tout son argent. Je dois désormais vivre en regardant de gauche à droite.

 

-Adriana : faut que tu aies un garde

 

-Moi : oui je dois en avoir.

 

-Adriana : je vais te laisser. On se rappelle demain.

 

Je lui ai souhaité une excellente nuit et on a raccroché mais je ne pouvais plus dormir. Et si parmi tous ces gens que je rencontrais chaque jour ici se figurait un infiltré ? Merde ! ma vie est vraiment en danger. Et si je changeais une fois encore de pays ou de continent ? C’est sur cette pensée que je retombai dans les bras de Morphées.

 

 

 

   CYNTHIA

 

-Elvire : reviens chérie

 

-Cynthia : je vais revenir faire quoi ?? Elvire, je vais revenir faire quoi ? Il se fait tard, ta maman t’attends sûrement et donc tu peux partir, tu n’as plus rien à faire ici.

 

Dès que j’ai fini, elle s’est levée pour partir et je vois ma maman qui tente de l’arrêter.

 

-Moi : Da-féli, laisse-la ou bien ? Ce n’est quand même pas ton enfant, sa mère serait sûrement en train de s’inquiéter.

 

-Elvire : Da-féli, ne t’inquiètes pas, Cynthia et moi, c’est pour la vie donc je reviendrai.

 

Je la vois partir sans rien dire. Pourquoi dit-elle souvent cette phrase ? Qu’elle et moi c’est pour la vie ? En tout cas !

 

Je rentre vite fait dans ma chambre ne voulant pas être déranger par maman. Je me rappelle alors que j’avais une réunion à participer. Me voilà assise au lit les yeux tous blancs n’ayant pas sommeil.

 

Je n’attends que minuit moins deux comme on me l’a dit mais j’ai l’impression que ça durait toute une éternité. Fatiguée, je me couche et dors comme un bébé.

 

 

 

NARRATEUR EXTERNE

 

Quelques heures plus tard, des voix se firent entendre dans la chambre de Cynthia, le sachet de l’autrefois commença par bourdonner comme toujours et des chants l’accompagnaient. Ces chants ne franchissaient pas la chambre de Cynthia, personne ne pouvait les écouter ou les distinguer ailleurs, ce qui faisait que sa maman n’était au courant de rien. Tous ses bruits réveillèrent Cynthia.

 

 

 

   CYNTHIA

 

Je me réveillai avec un mal de tête pas possible, c’était évident parce que je n’avais pas assez dormi cumuler avec les bruits qui se faisaient entendre dans mes oreilles, c’était du surplus, de la catastrophe. J’essayais d’ouvrir mes yeux mais je n’y arrivais pas, j’essayais alors de me lever mais peine perdue, on dirait qu’une force me retenait très puissamment, je ne pouvais pas bouger, pas du tout.

 

Alors ces voix furent calmées pour donner place au Chef apparemment. On dirait que j’étais dans un rêve où je ne voyais rien, je ne distinguais même pas les voix, elles étaient toutes pareilles. On venait de donner l’opportunité au chef de parler selon ce que le soi-disant modérateur a dit.

 

-Chef : bienvenue dans cette demeure où nous siègerons de maintenant à jamais.

 

Après qu’il ait dit cette phrase, toutes les autres le redirent après lui. Je venais de constater que j’avais aussi répéter cette phrase malgré le fait que ma bouche était fermée, c’est bizarre.

 

« Bienvenue dans cette maison où nous siègerons de maintenant à jamais ». C’était devenu le refrain de tout un chacun de nous, on le disait avec force et autorité pour démontrer qu’on avait peur de rien, qu’on pouvait tout faire en étant ensemble.

 

-Chef : Loyauté et Fidélité !

 

-ensemble : Loyauté et Fidélité.

 

On m’avait rapidement présenté aux autres. J’avais l’impression qu’eux tous me regardaient quoi que moi-même, j’étais aveugle, je ne pouvais les voir.

 

-Chef : tes règles te seront citées, tu obéiras à ces règles pour nous démontrer que tu fais bel et bien partie de notre cercle.

 

-Moi : ce sera fait grand chef.

 

Comment ai-je su que je devais dire grand chef ? Ma bouche s’ouvrait et se fermait juste quand il le fallait sans que je ne fasse aucun effort.

 

-Chef : Règle n*1 : au cours de chaque mois, il y aura un défi auquel tu seras confrontée et tu dois sortir vainqueur parce que la victoire est notre mot d’ordre. On n’échoue pas ici.

 

Règle 2 : Tu te marieras juste à un membre de la confrérie, pas d’ailleurs sinon vous ne pourriez pas vivre comme tous les couples normaux.

 

-Moi : mais… !

 

-Chef : silence ! Règle n*3 : l’enfant qui sera né de toi doit être confié à la confrérie, doit appartenir et servir la confrérie.

 

Règle n*4 : au cours de tous les mois, tu dois dépenser un million de l’argent que tu gagnes de la confrérie, c’est obligatoire.

 

Règle n*5 : tu ne feras qu’un enfant, un seul.

 

-Moi : non mais c’est quoi toutes ces…

 

Bam ! merde ! on vient de me gifler

 

-Moi (rage) : qui m’a fait ça ?? Qui vient de me gifler ?

 

Bam ! une autre gifle et je me retrouve par terre alors que j’étais avant au lit. Ce genre de réunion…

 

Où suis-je exactement ?

 

   CYNTHIA

 

Depuis le sol, j’étais toute énervée de cette dernière gifle que je venais de recevoir. Mes parents ne m’ont jamais giflé et je ne crois même pas qu’ils essayeront une fois de me faire ça, c’est juste impossible.

 

La voix du chef qui me parvenait, on dirait que c’était des milliers de voix, elles ne faisaient que retentir dans mes oreilles comme si elles sortaient d’un haut-parleur. J’essayais de boucher mes oreilles avec mes deux mains mais elles ne servaient à rien. Le son devenait de plus en plus fort que j’ai commencé par pleurer

 

-Moi : voulez-vous me tuer? Je vous ai fait quoi? Vous m’avez parlé de présentation et c’est quoi tout ce mouvement?

 

-Chef : règle n* 6 : évites de parler de cette réunion ou de ce cercle à qui que ce soit. Compris?

 

-Moi : j’ai compris

 

-Chef : à chaque fois que tu réussiras à un défi, ton argent se multipliera de lui-même, tu n’auras plus besoin de prendre quelque chose de qui que ce soit. Il suffit juste que tu sois dans les règles.

 

-Moi : j’ai compris.

 

-Chef : les règles ne sont pas finies mais tu connaitras les autres au fur et à mesure qu’on avancera.

 

-Moi : j’ai compris.

 

Quelque chose me toucha la main en ce moment, je regarde et je vois que c’est un gobelet. Ce denier tient debout alors que personne ne l’a attrapé.

 

-Chef : bois-le. Ça te permettra de faire toutes les choses que tu croiras impossible.

 

Je tiens fermement le gobelet en me souvenant que j’avais déjà bu un truc pareil. Celui-ci ne sentait même pas bon, qui osera me dire ce que s’est? Je ne sais pas si eux même connaissent le contenu.

 

Je le tends vers la bouche et ce n’est plus moi qui fais le reste, la bouche s’ouvre d’elle-même et ma main renverse le contenu du gobelet dans ma bouche, c’est assez amer mais que puis-je faire? J’ai crié mais j’ai tout avalé quand même.

 

-Chef : tu appartiens désormais à notre Secte.

 

-Moi : à votre ??

 

-Chef : à notre secte. On a déjà eu notre premier sacrifice, tu seras informée du second. Sur ce, bonne nuit!

 

Avant que je ne puisse réagir, les chants qui me réveillèrent un peu plus tôt cette nuit recommencèrent. Comment peut-il me dire bonne nuit avec tout ce que je viens de subir? Comment pourrais-je dormir avec toutes ces choses sur le cœur?

 

Tout à coup, je sortis de mon fameux rêve. Mais attends, il a dit secte ?? Je n’ai pas encore trouvé de réponse à cette question quand ma porte s’ouvrit.

 

-Da-féli : quoi? Tu es tombée du lit?

 

-Moi : euh, oui

 

-Da-féli : tu tombes toujours ou c’est la première fois?

 

-Moi : non, c’est la deuxième fois.

 

Depuis tout ce temps, je tentais de me lever mais c’était peine perdue, je n’y arrivais pas alors me voyant dans cette position, Da-féli vient finalement me donner un coup de main. Je me lève mais en ayant mal partout. C’est encore quoi ça?

 

-Da-féli : tu n’arrives pas à marcher?

 

-Moi : on dirait.

 

-Da-féli : tu t’es sûrement fait mal.

 

-Moi : oui, je le pense aussi. Tu peux quand même retourner dans ta chambre, ça peut aller.

 

-Da-féli : tu es sûre ??

 

-Moi : oui oui.

 

Et elle quitta sans plus rien dire. Merde, finalement c’est quoi tout ça? Ma conscience me culpabilisait déjà, je venais de rentrer dans une secte? Oui, c’est ce qu’il a dit pourtant on m’avait parlé d’association. Et quand il parle de premier sacrifice, il dit quoi au juste? Ai-je déjà fait quelque chose? Serait-ce quelque chose de mal sans que je ne l’aie pas su?

 

Avec toutes ces réflexions, mon appareil sonna et c’était un numéro inconnu pourtant il était très tard pour appeler quelqu’un. Je décrochai mais je ne parlai point.

 

-Voix : ne te pose pas trop de questions.

 

-Moi : papa Kennedy?

 

-Papa Kennedy : oui, c’est moi. Ne te pose pas trop de questions, ça ne servira à rien.

 

-Moi : mais vous m’aviez dit que c’était une association

 

-Papa Kennedy : c’est normal que je te l’ai ainsi dit sinon tu n’accepteras jamais de rentrer dedans.

 

-Moi : tout ceci n’est pas un problème. Je veux ressortir de votre superbe association toute de suite.

 

-Papa Kennedy : tu as juré loyauté et fidélité

 

-Moi : en pensant que c’était une association.

 

-Papa Kennedy : c’est la même chose ma fille, ne t’inquiète pas. L’argent te fera oublier toutes ces choses, c’est juste une question de temps donc persévères. Dans tous les domaines de la vie, tu as besoin de cela, la persévérance, il n’y a pas mille moyens pour atteindre un résultat productif et excellent. Attends juste.

 

J’ai raccroché sans le répondre, il a quand même raison, je vais persévérer voir ce que ça va donner. Je me mets au lit en me sentant toute seule et triste.

 

 

 

le lendemain…

 

 

 

   ELVIRE

 

Aujourd’hui, c’est le jour de l’opération de papa Diallo, je vais encore sécher les cours pour aller le soutenir, c’est le mieux que je puisse faire en ce moment. Je remercie beaucoup Dieu pour le fait qu’il ait envoyé un bel ange gardien pour payer les frais de l’opération de papa Diallo, je le sais puisque c’est moi qui suis partie retirer l’argent sous la demande de Da-féli.

 

Quand je suis arrivée, je revois le jeune homme de la dernière fois, celui qui a fait le don et je vois également quelqu’un assis à côté de lui. Je les salue avec tout le respect qu’il faut et Papa Diallo même passe à la présentation.

 

-Papa Diallo : tu connais déjà ce monsieur (en le pointant du doigt) ou du moins tu l’as déjà vu.

 

-Moi : oui, je l’ai vu l’autrefois quand j’étais arrivée

 

-Papa Diallo : voilà, il s’appelle M. Stéphane

 

Je le regarde droit dans les yeux et je baisse la tête en signe de salutation et il fait pareil.

 

-Papa Diallo : maintenant à son côté…

 

-M. Julien : je vais me présenter moi-même. Pas la peine de gâcher toute ta force en me présentant.

 

Nous sourions tous suite à ces mots. Tous les deux seront vraiment gentils.

 

-M. Julien : je suis M. Julien le père de Stéphane.

 

-Moi : moi je suis Elvire, l’ami de Cynthia. Enchantée Monsieur.

 

-M. Julien : tu as dit Cynthia?

 

-Moi : oui monsieur, c’est la fille de papa Diallo.

 

-M. Julien : ah! Je ne la connais pas.

 

-Papa Diallo : oui, vous ne vous êtes jamais rencontrés.

 

-M. Julien : d’accord. Bon, j’étais en voyage et à mon retour, mon fils m’a dit ce qui vous est arrivé comme malheur, du coup je suis venu vous présenter mes condoléances, ah désolé! Je suis venu compatir comme on sait si bien le faire avec cette petite somme (en tendant le chèque à papa Diallo), je ne sais pas si ça va suffire mais tant que Dieu nous prête vie, on te rendra de plus en plus visite.

 

-Papa Diallo : merci infiniment patron, vous venez de me donner 500.000f, merci beaucoup pour ce don et que Dieu vous le rende au centuple.

 

-M. Julien : amen!

 

Moi aussi je les remercie à la place de Da-féli qui n’est pas encore venue, je ne sais vraiment pas ce qui la retient à la maison.

 

M. Julien demande à partir mais pas son fils, il voulait encore rester un peu chez papa Diallo surtout que rien ne l’empressait.

 

Papa Diallo me demanda de conduire M. Julien à sa voiture, j’obéis.

 

-M. Julien : alors tu fais quoi dans la vie ??

 

Je lui réponds que je suis en formation pour le secrétariat. Ce qui l’enchanta.

 

-M. Julien : une fois que tu auras fini, je pourrais te trouver un petit job

 

-Moi : merci Monsieur, ça me fera énormément plaisir!

 

-M. Julien : alors tu me passes ton numéro.

 

-Moi : euh, s’il vous plait, je n’ai pas de numéro actuellement.

 

-M. Julien : ah! Ce n’est pas grave. Alors garde ma carte, tu me feras signe après et je verrai quoi faire.

 

Je prends la carte de ses mains et le remercie. Après quoi, on se sépara. Oh que si! J’ai toujours mon numéro qui fonctionne bien mais je ne voulais pas lui donner cela. Une fois que j’aurai besoin de lui, je lui ferai signe.

 

Je retourne dans la salle et je vois Papa Diallo et Stéphane en mode père et fils. Ils sont tous beaux et tous contents. C’est juste joli. Un instant après le docteur entra;

 

-Médecin : l’heure de l’opération a sonné.

 

A SUIVRE


Ecrit par Esther AMETONOU

 

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