AU PRIX DE MON ÂME (Ep 10)

AU PRIX DE MON ÂME (Ep 10) | AfroRaise

      NARRATEUR EXTERNE

 

De son côté, Christophe se sentait de plus en plus mal, il ne pouvait plus parler ni réagir sous l’effet des médicaments qu’il prenait sans cesse. Son monde s’éteignait peu à peu. Il n’avait plus le contrôle sur rien. Autrefois, il aurait pu sauter par ci et par là mais aujourd’hui il est à court d’idées et à court de force. Une pensée qui le tourmentait était juste : "nous venons seuls, nous partons seuls"...

 

 

 

MIKE

 

Depuis tout ce temps, je faisais ce qu’il faut pour retrouver la trace de M. Christophe. Même s’il est mort, nous sommes dans l’obligation de retrouver son corps. Sans ce dernier, nous ne pourrons pas affirmer qu’il est véritablement mort.

 

-Moi : YES !!! je l’ai, je l’ai.

 

-Bryan : c’est quoi avec tous ces cris ?

 

-Moi : je l’ai, j’ai la trace du patron. Je sais où il est.

 

-Bryan : en étant assis devant ce PC ?

 

-Moi : oui, oui tout est là.

 

-Bryan : waouh, explique

 

-Moi : on a mis dans le corps de ces hautes personnalités des puces. Ces puces nous permettent de savoir où ils sont, c’est tout.

 

-Bryan : tu es fort ça !

 

-Moi : non, ils m’ont juste appris comment faire, juste que ça m’a pris du temps.

 

-Bryan : alors tu sais exactement où il est ?

 

-Moi : oui mais il est très loin dans un village reculé et son pouls aussi fonctionne mal, très mal.

 

-Bryan : alors que ferons-nous ?

 

-Moi : je ne sais pas encore. Si M. Julien était là, il pourrait déployer les grands moyens mais là actuellement, je ne sais pas quoi faire.

 

-Bryan : bah essayons de nous mettre en route avec les voitures. On verra ce que ça va donner.

 

-Moi : on fera plus de trois heures de temps avec la voiture et peut-être qu’il serait déjà mort. Je vais finalement appeler Chef Julien.

 

J’appelle vite fait M. Julien qui répond aussi rapidement que possible.

 

-Chef Julien : alors ? Avez-vous une bonne nouvelle pour moi ?

 

Tellement Christophe est important pour lui, il ne nous demande même pas comment on va.

 

-Moi : oui chef, on a retrouvé sa trace.

 

-Chef Julien : Dieu merci !

 

-Moi : juste que nous avons un petit problème. La route est vraiment longue pour aller là-bas.

 

-Chef Julien : vous êtes vous-même dans quelle zone ?

 

Je lui dis rapidement où nous sommes

 

-Chef Julien : dans 4min 6 sec exactement, vous aurez un jet privé sur votre toit. Pointez-vous là-bas et ramenez moi Christophe qu'il soit vivant ou mort.

 

-Mike : d’accord chef.

 

Avant même qu’on ne règle quelques petits détails, le jet privé de M. Julien était là.

 

Nous avons embarqué et nous sommes arrivés dans la zone. Une petite tablette me montrait clairement où se trouvait Christophe. Le problème, c’est que tout le domaine était plein d’herbe et a une odeur vraiment nauséabonde. Comment quelqu’un a-t-il fait pour venir cacher Christophe ici ? ce n’est même pas un lieu à habiter. De loin, nous apercevons une petite porte.

 

-Bryan : il se pourrait que ce soit là

 

-Moi : mais c’est inadmissible. Celui qui a fait ça avec le boss ne va pas vivre longtemps.

 

-Bryan : on va le faire vivre l’enfer sur terre. Il suffit que le boss nous dise son nom.

 

Arrivés devant cette porte, une peur épouvantable nous saisit. Que verrons-nous ? Qui verrons-nous ? Pourrons-nous retourner en forme nous trois ? Avec tout le courage de cette vie, Bryan ouvrit la petite porte en tenant fermement dans sa main un fusil, j’avais la même chose dans ma main, on ne sait jamais. Peut-être qu’il est retenu prisonnier, si c’est vraiment le cas, la personne doit être morte sur le champ.

 

C’était une petite pièce. Dès qu’on ouvrit, on tomba directement sur le corps de Christophe par terre, on regarda à gauche et à droite juste pour nous rassurer qu’il fût seul. C’était le cas effectivement.

 

Avec l’aide de Bryan, on essaya de réanimer notre chef mais impossible, il était sans vie. Sans vie, c’est pour dire qu’il ne respirait plus, son pouls battait quand même mais très faiblement. Avec rapidité, nous le ramenons vers notre jet privé.

 

-Bryan : j’espère qu’il vivra

 

-Moi : je l’espère aussi.

 

On a pris soin de lui comme on pouvait mais rien, il doit vivre pour nous dire celui qui lui a fait ça. La personne aussi mérite sa punition.

 

De retour, nous l’amenons directement dans le centre de santé le plus proche.

 

-Médecin : on fera tout notre possible mais je ne vous promets rien.

 

-Moi : faites tout votre possible, c’est votre devoir.

 

 

 

  CYNTHIA

 

J’étais toujours dans l’embarras, je réfléchissais sur quelle réponse donner au père de Kennedy. Quel genre de cercle ? Quelle loyauté et quelle fidélité ? Je ne veux pas rentrer dans des choses qui vont me déplaire après, pas du tout.

 

-Papa Kennedy : je pourrais te donner quelques minutes pour réfléchir.

 

-Moi : oui, je veux bien. Merci

 

Il monte les escaliers, sûrement pour aller dans sa chambre.

 

J’envoie vite fait un message à Elvire.

 

-Moi : t’es là ?

 

-Elvire : oui, oui

 

-Moi : dis-moi, feras-tu tout pour de l’argent ?

 

-Elvire : tu sais que tu peux me parler de tout comme il faut.

 

-Moi : oui mais pour le moment, répond juste.

 

-Elvire : je ne peux pas tout faire pour de l’argent. Imagine si on me demande de tuer pour avoir de l’argent, je ne le ferai jamais. C’est impossible du coup je ne peux faire tout juste pour avoir de l’argent.

 

-Moi : et si ton père est malade comme le mien ?

 

-Elvire : chérie, y a des choses qu’on ne doit pas faire parce qu’il y aura toujours des conséquences, qu’elles soient positives ou négatives, je te l’ai plusieurs fois dit.

 

-Moi : hum.

 

-Elvire : tu es dans quel dilemme ?

 

-Moi : j’ai déjà trouvé la somme demandée à l’hôpital.

 

-Elvire : waouh, je suis vraiment contente. Que Dieu soit loué, j’en suis énormément ravie.

 

-Moi : moi aussi.

 

-Elvire : maintenant, c’est quoi le problème ?

 

-Moi : je veux avoir plus d’argent.

 

-Elvire : bah, tu travailles déjà.

 

-Moi : un salaire ne peut pas rendre riche.

 

-Elvire : pardon, arrête-moi les citations là. Que ton idée ne parte pas loin. Si tu veux être riche, entreprends. Ça prendra du temps mais tu seras riche quand même. On ne se lève pas pour être riche comme cela. Sinon tu as quelle idée ?

 

-Moi : c’est quelqu’un qui me parle d’une association qui aide.

 

-Elvire : qui aide à faire quoi ? à devenir riche ?

 

-Moi : euh oui, on peut le dire ainsi

 

-Elvire : quoi ?? Cynthia, tu veux te fourrer dans quoi chérie ?

 

-Moi : c’est pour cela que je demande ton avis.

 

-Elvire : je ne suis pas d’avis. L’argent se gagne à petit coup. Ils vont te rendre riche, ok. Mais quel sera le prix à payer. Ça se fera juste comme ça ?

 

-Moi : je n’ai pas demandé.

 

-Elvire : bah faut demander. Les gens sont mal intentionnés de nos jours. On ne peut pas faire confiance à tout le monde Cynthia.

 

-Cynthia : D’accord. J’ai compris.

 

-Elvire : stp chérie, respire encore et encore avant de prendre toute décision. Demande le nom de l’association et fais des recherches sur google ou je ne sais où avant toute chose. Tu dois voir et les avantages et les inconvénients.

 

Je vois le père de Kennedy descendre...

 

 

   Episode 20

 

 

   ANITA

 

Je suis effectivement arrivée en Europe comme je le voulais, ici c’est la belle vie et personne ne peut te harceler pour quoi que ce soit. Je pense même que s’ils le font, il y a la justice pour régler l’affaire.

 

Ce numéro que j’ai essayé tant de fois, je décide encore de le réessayer à nouveau. Au moins je lui dirai que je suis partie, au moins je l’offrirai mon aide. Avec un tout petit espoir, je lançai l’appel.

 

Une première, deuxième et troisième fois, elle décrocha !!!! la joie de ça ! je sentis mon cœur se réjouir au plus profond de moi.

 

-Elle : qui est-ce ?

 

-Moi : toujours impolie cette fille !

 

-Elle (crie de surprise et de joie) : ANITA !

 

-Moi : Adriana !

 

Elle commença par pleurer au bout du fil, je faisais pareil ici.

 

-Moi : tu étais où depuis tout ce temps ? Pourquoi tu m’as laissé seule ? Tu savais que je ne pourrais pas vivre sans toi, tu savais que toi sans moi n’existe pas, tu savais que tu tuerais quelque chose chez moi en partant pourtant tu l’as fait.

 

-Adriana : chérie, je t’en supplie, pardonne-moi. Tu connais ma vie mieux que quiconque sur cette terre. Tu sais dans quoi je me suis fourré et tu sais que si tu veux vraiment abandonner ces choses, soit tu es mort ou soit tu t’es enfuie. Tu connais les enjeux et les contraintes ma belle. Je voulais quitter ces choses mais j’étais assez désespéré.

 

-Moi : tu pouvais me parler, tu pouvais tout me dire mais tu as choisi ne pas le faire. J’ai souffert pour ta disparition. Tous les médias parlaient de toi et à chaque fois que je voyais une affiche, je ne pouvais pas m’empêcher de pleurer. D’autres fois, j’ai pensé que tu étais kidnappée.

 

-Adriana : j’ai vraiment mal fait, je reconnais. Mea culpa.

 

-Moi : bon, excuse acceptée et c’est parce que tu m’es chère.

 

-Adriana : merci ma chérie.

 

-Moi : j’ai une bonne nouvelle pour toi.

 

-Adriana : avec toi, les bonnes nouvelles coulent à flot. Dis-moi tout. D’ailleurs tu n’es pas au pays on dirait avec le numéro là…

 

-Moi : exactement, après ce que j’ai fait, je ne pouvais plus rester au pays.

 

-Adriana : quoi ? Tu as fait quelque chose de mal ? Ou bien tu as intégré mon ancien réseau.

 

-Moi : abomination chérie ! j’ai vu la manière dont tu as souffert et je ne peux jamais, au grand jamais intégré ce réseau.

 

-Adriana : alors qu’as-tu fait ?

 

-Moi : j’ai épousé Christophe

 

-Adriana : non, non. C’est une blague ! Lui seul c’est le pire des réseaux. Dis-moi que tu ne l’as pas fait ?

 

-Moi : oh que si, je l’ai fait et c’est pour toi que je l’ai fait. Je voulais le ruiner, le détruire, le réduire en morceau et le faire mourir sans l’avoir tué de mes propres mains.

 

-Adriana : quoi ? Et tu as fait tout ça là pour moi ?

 

-Moi : oui je l’ai fait pour toi en particulier.

 

-Adriana : mes larmes coulent Anita. Tu sais dans quoi tu te fourrais en épousant cet homme ?

 

-Moi : il m’a volé mon amie

 

-Adriana : non mais il pouvait te tuer.

 

-Moi : au moins, je dirai que je suis morte en combattant, les gens seront fiers en écoutant mon histoire.

 

-Adriana : et moi encore plus. J’admire ton courage et ta détermination.

 

Je lui raconte tous les événements de ces derniers jours en omettant aucune partie là-dedans.

 

-Adriana : non mais tu es méchante ma lady. Es-tu sûre qu’il soit mort ?

 

-Moi : ça autre, je ne sais pas. Il me faut quelqu’un pour la confirmation.

 

-Adriana : tu n’as pas l’un de ses numéros ? On pourrait se jouer les grandes bandites et vite fait, on aura l’information.

 

-Moi : désolée. J’ai cassé tous ses cartes SIM

 

-Adriana : voilà ce que ça donne quand tu te mets à l’œuvre.

 

-Moi : j’aimerais que tu me rejoignes ici en Europe.

 

-Adriana : sérieux ??

 

-Moi : oui, oui, je me charge de tout. On doit concocter un second plan d’attaque au cas où il ne serait pas mort. Qu’en penses-tu ?

 

-Adriana : qu’est-ce que j’y penserai ? Tu me connais très bien, je pourrais le tuer de mes propres mains, je te l’assure.

 

-Moi : mais tu ne le feras pas. Nous devons le mettre dans une situation difficile.

 

-Adriana : ça se fera chérie.

 

-Moi : je suis trop ravie d’avoir discuté avec toi.

 

-Adriana : moi encore plus.

 

-Moi : j’espère que tu ne changeras pas de numéro et qu’on gardera le contact jusqu’à ce qu’on se retrouve.

 

-Adriana : considères que c’est fait ma belle.

 

 

 

CYNTHIA

 

Je vois le M. descendre, ce qui met automatiquement fin à la discussion que j’avais avec Elvire. Je n’ai plus répondu à son dernier message. Tout mon regard était posé sur ce monsieur, histoire de voir s’il avait quelque chose de suspect mais rien, rien du tout. Il s’assieds tout bonnement devant moi avec cet air humble, cet air qui n’a rien à avoir avec une secte parce que je pensais que ce serait une secte.

 

-Papa Kennedy : alors la décision a été prise ?

 

Je le regarde sans rien dire. Je suis de plus en plus confuse, ce n’est pas de la blague.

 

-Moi : euh j’aimerais vous demander le prix à payer

 

-Papa Kennedy : quel prix ?? de l’argent à payer ??

 

-Moi : non, non. Que ferai-je pour faire partir de l’association ?

 

-Papa Kennedy : il n’y a rien à faire, du moins rien de grand actuellement. Toi, faudra juste accepter.

 

-Moi : je veux juste m’assurer que je fais le bon choix.

 

-Papa Kennedy : bien sûre que tu fais le bon choix. D’ailleurs la vie, c’est les risques. Qui ne risque rien n’a rien, du coup, il faut toujours tenter.

 

-Moi : s’il vous plait, j’aimerais poser une autre question.

 

-Papa Kennedy : il n’y a aucun souci.

 

-Moi : Kennedy fait-il partie de l’association.

 

-Papa Kennedy : NON.

 

Là je suis surprise, pourquoi insiste-t-il que j’en fasse partie alors que son propre enfant n’est pas dedans ?

 

-Moi : si je peux me le permettre, pourquoi ne fait-il pas parti ?

 

-Papa Kennedy : il n’a besoin de rien, il a de l’argent. Il a tout ce qu’il veut mais toi par contre, regarde ta vie ma chérie. Nous aidons les nécessiteux à devenir riches. Ce n’est plus la peine qu’un grand riche fasse son entrée là-dedans, peut-être que ce sera juste pour nous sponsoriser.

 

Mon téléphone sonna… c’était maman, pff il se faisait tard.

 

A SUIVRE


Ecrit par Esther AMETONOU

 

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