SURVIVANT ? (Ep 17)

SURVIVANT ? (Ep 17) | AfroRaise

La fin des cours se présenta, dure et sèche pour les deux amis dont les cœurs et les pensées criaient des mots et des phrases entières que leurs bouches ne laissèrent point sortir. Arthur et Romuald l'avaient remarqué mais restèrent loin de toute tentative d'intrusion. Richard troqua son uniforme scolaire pour le même habit maison que la veille.

 

 

 

>Merci - dit timidement Eugénie qui se plaça derrière lui alors qu'il avait tourné dos à l'entrée pour ôter son corsage.

 

 

 

Il interrompit son geste, et la chemise non encore dégagée de sa tête et de ses bras, il se retourna.

 

 

Richard : c'est rien - en faisant descendre la chemise sur son ventre presque osseux.

 

 

Elle se retourna pour s'en aller quand il reprit.

 

 

Richard : Ce n'est pas ce que je voulais dire hier, Carlos me mettait la pression et il y a eu un écart entre mes mots et ma pensée - dit-il rapidement pour qu'elle l'entende avant de s'éloigner.

 

 

 

Elle poussa un soupir de désolation puis se dirigea vers la sortie comme si elle ne l'avait pas entendu. Richard s'étonna de son comportement. Arthur surgit derrière lui, et lui donna un coup sur la colonne vertébrale.

 

 

 

Arthur : Qu'est ce que tu fous ?merde ! - suffisamment bas pour que Richard soit le seul à l'entendre - Au lieu de t'excuser tu te justifies. Tu devrais plutôt inverser les rôles.

 

Richard : Je ne comprends pas tes dires.

 

Arthur : il n'y a rien à comprendre. Va t'excuser - reprit-il en le poussant violemment vers la porte de sortie.

 

 

 

Il descendit les marches et se pressa derrière d'Eugénie.

 

 

 

Richard : Excuse-moi - lança t-il à quelques pas derrière.

 

 

 

Eugénie s'arrêta comme si elle répondait à un clic ou clac.

 

 

 

Richard : Excuse-moi - reprit-il derrière sa camarade qui maintenant lui faisait face.

 

Eugénie : …silencieuse, le regard sans surprise.

 

Richard : Ce n'est pas ce que j'avais voulu dire, je m'excuse. Techniquement c'est toi de m'excuser puisque c'est moi qui ai fauté, je te prie donc d'accepter mes excuses. Je sais que je t'ai blessé et j'en suis profondément désolé, je regrette que tu aies entendu ça.

 

Eugénie : Attends, tu regrettes que j'aie entendu ça !? Donc tu n'aurais pas ce mal si je ne t'avais pas entendu. Tu ne regrettes rien finalement - en s'énervant.

 

 

 

Elle voulut s'en aller mais Richard lui retint instinctivement la main. Il la relâcha aussitôt, gêné.

 

 

 

Richard : Ce n'est pas ça. Tu as eu mal, je sais et c'est de ma faute, je n'aurai pas dû dire ce que j'avais dit que tu sois là ou pas. C'est une erreur que je reconnais. Pardonne-moi - le regard tout triste comme un enfant qui s'apprêtait à recevoir une rouste.

 

Eugénie : C'etait si difficile de mettre ton égo de côté ? - Dit-elle en souriant avec tendresse - Je n'ai rien à te pardonner. Tu ne le pensais pas, je sais, c'est l'essentiel.

 

 

 

Ils revinrent tous deux sur leurs pas.

 

 

 

Richard : Carlos et moi on discutait d'un autre sujet quand il a tout d'un coup changé de sujet. Il m'a demandé de répondre à une question comme s'il me l'ordonnait. Je me suis énervé et j'ai pas mesurer mes mots avant qu'ils ne sortent. - en montant les marches vers la classe - il y a eu un écart….

 

Eugénie : Jusque là j'ai compris - coupa Eugénie qui su qu'il allait encore se mettre à expliquer au niveau anatomique son écart de langage - Tu dis qu'il a changé brusquement de sujet ?

 

Richard : Oui, pourquoi ?

 

>Richard, - lança Romuald qui s'était installé à quelques mètres de l'entrée de la salle en attendant l'heure du TD du jour - viens s'il te plaît.

 

 

 

Il s'excusa auprès de son amie et le rejoignit.

 

 

 

Richard : Elle vient à peine de m'excuser et tu me fais quitter notre première conversation ? - murmura t-il en colère en s'approchant de lui.

 

Romuald : Désolé, je ne savais pas que c'était si important.

 

Richard : C'est tout ? Tu n'as rien à dire ?

 

Romuald : Qu'est ce qui t'a pris de te mettre à justifier ton erreur ? Ça ne te ressemble pas - demanda son ami qui avait suivi la scène sans broncher.

 

Richard : Carlos me l'a conseillé et je trouvais ça logique.

 

Romuald : Logique ? Reprit-il avec un mélange d'étonnement et de moquerie dans la voix.

 

Richard : Oui, tu ne peux pas comprendre, tu n'es pas de l'intelligence supérieure - ajouta-t-il sans gêne - C'est vrai qu'il en est un peu la cause.

 

Romuald : Tu ne vois pas ce que je vois apparemment. Tu devrais le dire aux autres.

 

Richard : De quoi tu parles ? - intrigué

 

Romuald : J'ai l'impression qu'il y a des secrets que chacun cache - dit-il en pointant Arthur et Eugénie tour à tour, du menton.

 

Richard : Euh - très étonné - je vais appeler Eugénie pour que tu dises concrètement ce que tu as à dire.

 

 

 

Il se dirigea vers Eugénie qui avait rejoint le fonds de la salle. Arthur s'empressa de rejoindre Romuald qui lui aussi se mit en direction de ses deux camarades.

 

 

 

Arthur : Qu'est ce qui se passe ?

 

Romuald : Je me pose la même question. On le saura bien assez tôt.

 

Arthur : Hum

 

Romuald : Richard a changé, Arthur. Il n'est plus le même qu'avant, j'ai l'impression. Il a dit que je n'étais pas de l'intelligence supérieure pour comprendre. Il l'a dit très calmement et naturellement comme s'il le pensait vraiment. Il devient arrogant.

 

 

 

Ils rejoignirent les autres et Romuald pouvait deviner qu'ils se demandaient ce qui n'allait pas. Il s'assirent sur les bancs, se faisant face deux à deux.

 

 

 

Romuald : Dis aux autres ce que tu viens de me dire.

 

Richard : Que tu ne peux pas comprendre ?

 

Romuald : Non avant ça.

 

Richard : Que c'est Carlos qui m'a conseillé.

 

Romuald : Je reformule - dit-il en prenant majestueusement la parole - Tout le monde sait que quand quelqu'un fait une bêtise, il présente ses excuses, je me trompe ? - Demanda-t-il sans pour autant attendre une réponse - Carlos, qui se dit intelligent à conseillé à Richard de se justifier plutôt que de s'excuser.

 

 

 

Tous regardèrent Richard au même moment.

 

 

 

Richard : Il m'a dit de rester moi-même - dit-il en voulant se défendre.

 

Eugénie : Tu m'avais dit qu'il avait changé brusquement de sujet et t'a posé cette question.

 

Romuald : Il se…

 

 

Au même instant, il se cogna la main contre le coude d'Arthur et grimaçant sévèrement de douleur.

 

 

 

Richard : Qu'est ce que tu as ?

 

Romuald : Rien - mentit-il.

 

Richard : Tu avais dit plus de secret - Reprit-il en comprennant que son ami ne disait pas la vérité.

 

Romuald : Carlos m'a tordu le pouce - finit-il par dire comme un enfant ayant peur de se faire gronder.

 

>QUOI ? - Hurla Richard qui brusquement se leva furieux.

 

Eugénie : Richard ! - dit-elle sans lever le ton pour qu'il se calme.

 

Richard : Tu l'avais vu faire ? Demanda-t-il en s'adressant à Arthur.

 

Romuald : Non il pouvait pas, il s'est placé d'une manière que personne ne pouvait nous voir. Et puis tu vas faire quoi ? Le frapper ? Tu n'arrives même pas à venir à bout de Sylvestre, sauf quand tu es furieux. Je doute que tu arrives à faire quoi que ce soit à Carlos, même nous trois réunis on ne pourra pas l'égratigner.

 

Eugénie : Et moi alors ? Je compte pour du vent ? - en se levant et en montrant ses biceps.

 

 

 

Richard réprima un rire, tandis que Romuald et Arthur avaient la mine sévère comme s'ils étaient les seuls à saisir la gravité de la situation.

 

 

 

Romuald : Il joue à un jeu.

 

> Il m'a proposé de vendre de la drogue avec lui - lâcha comme une bombe Richard.

 

 

 

Un silence de mort plana quelques secondes au dessus des quatres têtes.

 

 

 

>Il m'a approché et m'a demandé de l'aider à devenir ami avec Richard, il m'a aussi proposé de me vendre de la cocaïne - lâcha Arthur à son tour

 

 

 

Le silence se fit plus pesant.

 

 

 

>Il m'avait dit que je lui plaisais le premier jour de sa venue et aujourd'hui il m'a dit que Richard lui parlait tout le temps de moi. Au début j'avais douté mais j'ai fini par le croire. Je me disais que tu étais peut-être plus ouvert avec lui et qu'il te comprenait mieux que nous - dit Eugénie à son tour.

 

 

 

Ils se tournèrent tous en direction de Romuald comme s'ils attendaient que lui aussi révèle quelque chose.

 

 

 

Romuald : Il ne m'a pas approché et m'a juste tordu le doigt ça se voit pas ? - en agitant sa main dans le vide.

 

 

 

Ils éclatèrent tous de rire, ce qui leur permit d'évacuer la tension.

 

 

 

Arthur : Il joue à un jeu - devenant aussitôt sérieux.

 

Eugénie : On sait déjà ce qu'il veut.

 

>Richard - reprirent-ils tous les trois en chœur...

Il y eu un moment de silence. Silence pendant lequel les esprits et pensées erraient à la quête d'une quelconque solution.

 

Romuald : Il vous manipule pour arriver à ses fins. Il se sert de nos liens et de vos faiblesses. Il utilise ce que vous convoitez pour vous faire changer votre façon de voir les choses. Il propose une chose et s'il voit que la barre est trop haute, il propose une autre chose plus alléchante. Eugénie, - en regardant sa camarade - il t'avait dit qu'il t'aimait et aujourd'hui il t'a parlé en faveur de Richard. Arthur, - en se tournant vers lui - je suis sûr qu'il t'a d'abord proposé de la drogue avant de vouloir se rallier à toi, il voulait des informations sur Richard. Et toi je suis sûr qu'il t'a fait une belle proposition au départ et si tu as refusé, il ne t'a pas laissé partir sans avoir redoré son offre. Tu commences à voir les choses de la même façon que lui, il t'a sûrement montré ou appris quelque chose de nouveau pour te mettre en confiance. C'est typique d'un manipulateur

 

Tous le regardèrent parler avec assurance.

 

Romuald : Au début ils parlent longtemps d'eux et au même moment vous posent de petites questions pour vous faire baisser votre garde puis ils vous demandent de parler de vous. Vous vous dites que s'il a parlé de lui c'est certainement qu'il vous faut un peu confiance et que vous devez faire pareil, alors vous dîtes plus qu'il n'en faut. Plus que ce que vous auriez dit s'il vous l'avait demandé d'un trait.

 

 

Eugénie baissa la tête

 

 

Romuald : Ils vous approchent en vous présentant leurs visions, ils ne vous disent pas tout, ils font tout pour vous faire dire ce que vous envisagez dans l'avenir, et dès qu'ils prennent conscience de ça, ils font une liaison avec leurs visions, juste pour vous faire voir les choses d'une autre manière. Et pour se faire aimer, ils vous apprennent de nouvelles choses ou vous rappellent ce que vous savez déjà, mais dont vous n'avez pas forcément conscience. Ils vous font des propositions juteuses et si vous n'y réfléchissez pas en profondeur, vous acceptez.

 

 

Richard baissa la tête comme un enfant prit en flagrant délit.

 

 

Romuald : Ils se servent des liens proches que vous avez, des lieux que vous fréquentez. Ils essaient de faire comme vous, de devenir comme vous et vous vous rendez compte que, bizarrement, vous avez les mêmes loisirs, ils ont la langue bien pendue, ils savent manier les mots. S'ils découvrent que vous avez un faible pour quelqu'un, ils s'en servent. Ils vous complimentent plus que n'importe qui, même plus que vos parents. Ils disent toujours ce qui est vrai dans ce cas là, parce-qu'ils vous ont observé. Ils vous provoquent et analysent vos réactions. Ils sont sur tous les fronts en même temps, ils vous suivent tous de prêts, tout ça pour un seul objectif, leur but.

 

Arthur baissa la tête à son tour.

 

 

Romuald : Eugénie, excuse-moi de le dire mais tu es la première à flancher, j'en suis sûr. Les filles sont plus facilement manipulables, vous aimez les cartons de compliments. Richard, tu as laissé tes émotions prendre le dessus au lieu de prendre du recul. Arthur, tu l'as apprécié parce-qu'il s'est comporté en caméléon, tu as vu en lui ce que tu vois en Richard. Ils vous a tous manipulé. Il m'a tordu le pouce parce-que j'ai voulu me mettre en travers de son chemin. Carlos est plus dangereux que vous le croyez.

 

 

Il se tut. Tous restèrent silencieux, muets mais pensifs, calmes mais bouillonnants, comme si une révélation leur avait fendu le crâne, comme si un voile était tombé.

 

 

Arthur : Comment tu sais tout ça ?

 

Romuald : Les films ça aide beaucoup - dit-il en se grattant l'arrière du crâne avec grimace.

 

Arthur : Vous n'avez pas de télé.

 

Romuald : Va te faire foutre. Je la regarde chez un voisin - répondit-il en fronçant les sourcils.

 

Eugénie : On fait quoi maintenant ?

 

Arthur : On l'arrête.

 

Romuald : Richard - dit-il à ce dernier qui demeura silencieux, les poings serrés - tu disais qui t'avait fait une proposition, laquelle ?

 

Richard : … silencieux.

 

Eugénie : Ne te sens pas coupable de ne pas l'avoir vu venir, nous non plus on ne l'a pas vu venir - en lui caressant le haut de la main.

 

>Moi si - répliqua Romuald sur un ton calme et maîtrisé.

 

Richard : Il m'avait proposé trente pourcent sur un million, le prix de la vente d'un kilo de drogue. À mon refus il a explosé le compteur et m'a dit que je garderai l'argent du kilo. Qu'il sera disponible si je veux continuer. Au cas contraire il disparaîtra.

 

Romuald : Il sait que tu prendras goût à l'argent, tu lui reviendras forcément.

 

Eugénie : C'est simple, accepte le kilo de drogue, tu me le donnes, je le cache pour toi et à la fin tu lui diras que tu as empoché l'argent alors qu'on la brûlera.

 

Richard : C'est la première idée qu'il aura. Il se doutera se quelque chose.

 

 

 

À cet instant précis, les premiers élèves commencèrent à pénétrer la classe. Plus nombreux que d'habitude. Bientôt la classe ne suffira plus, les quatre amis le savaient.

 

Ils se séparèrent avec des rires en voyant leur profit qui ne faisait qu'augmenter. Richard rentra chez lui, aida ses frères comme d'habitude et lu le projet de Rolland auquel il ne trouva aucune correction.

 

 

 

>Costaud ton truc - avait-il dit à son frère pour l'encourager, à la fin de la lecture.

 

 

 

Une journée nouvelle débuta, plus radieuse et plus ensoleillée que la précédente. Richard avait appelé un conducteur de taximoto, il transpirait beaucoup trop.

Une nouvelle pensée se mit à germer dans l'esprit de Romuald qui se fit violence pour la repousser et penser à autre chose.

Sylvestre, comme à son habitude ne manqua aucune occasion de ridiculiser son camarade. Il l'attaqua là où il savait que ça lui ferait mal, sa condition financière. Pendant la première pause, Carlos discuta longuement avec son cousin. Les quatre amis ne semblaient pas plus soudés qu'il y vingt quatre heures, Richard et Eugénie s'en allèrent chacun de son côté tandis qu'Arthur et Romuald demeurèrent inséparables.

 

 

 

Carlos : Pourquoi tu lui cherches tant les poux ?

 

Sylvestre : Ce lèche-cul m'a humilié à la rentrée, juste parce-qu'il connaissait la réponse à une question que je ne comprenais pas.

 

Carlos : Tu ne comprenais pas ou tu ne connaissais pas la réponse ?

 

Sylvestre : Orhh ! Tu ne vas pas recommencer toi aussi - dit-il énervé.

 

Carlos : C'etait pour rire. Continue !

 

Sylvestre : Il ne s'était pas arrêté là. Il a fait tout un discours pour une question tout en soulignant que cette question, tout le monde pouvait y répondre. À la fin tout le monde l'avait applaudi et j'étais resté là comme un con toute la journée. Il voulait montrer qu'il était plus intelligent que tout le monde, il se prenait pour le roi.

 

Carlos : Je ne pense pas que Richard soit comme tu le décris.

 

Sylvestre : Alors toi, si c'est pour défendre un inconnu plutôt que ton propre cousin, alors je ne vois pas à quoi tu me sers.

 

 

 

<<Pff, tout ça parce-que tu as l'impression qu'il veut prendre ta couronne de chef de classe >> pensa Carlos en ricanant intérieurement de dédain.

 

 

Le gardien du temps ne se fit pas prier pour annoncer la deuxième pause.

Sylvestre et sa bande sortirent, comme à l'accoutumée, se prendre des menus fast-food. Mirabelle revint sur ses pas après avoir rencontré le regard de Carlos qui lui fit un clin d'œil. Elle s'assit prêt de Richard qui avait son nez dans un livre, à la place vide d'Eugénie.

 

Il sortit en souriant avec Gédéon qui le suivait comme un valet et son roi _ lui non plus n'avait pas rejoint ses camarades, honteux et peureux de faire face à Sylvestre au mauvais moment .

 

 

 

Gédéon : Je ferai tout ce que tu voudras Carlos - dit-il sur un ton de supplications.

 

Carlos : Calme-toi, j'aurai bientôt une mission pour toi. Va me payer un canette de boisson énergisante chez les bonnes dames.

 

Gédéon : D'accord. - toujours debout devant lui à attendre de recevoir l'argent de la commande.

 

Carlos : Tu as attends quoi ? - le regardant avec dégoût.

 

Gédéon : l'argent - dit-il avant de déglutir.

 

 

Carlos le foudroya d'un regard monstrueux et il s'en alla, sans demander son reste, vers la vendeuse qui n'était qu'à quelques pas.

 

 

>PAS CHEZ CELLE-LÀ - hurla Carlos. SORS DE L'ÉTABLISSEMENT, TU VERRAS UNE BOUTIQUE DANS L'ANGLE. JE VEUX UNE, BIEN FRAÎCHE. JE TE FAIS CONFIANCE POUR LA MARQUE. SI JE N'AIME PAS TU Y RETOURNERAS - Lança t-il en posant un pied sur l'autre et en se mettant à l'aise sur le banc placé contre un mur pas très propre.

 

 

 

Il regarda sa montre dorée, la nettoya et enleva quelques grains de sables collés à la semelle de sa nouvelle chaussure, en la tapotant. Au même moment, il se remémora ses ébats sous la couette avec Andrine.

 

<<La prochaine fois je prendrai plus le temps de lui lécher les nichons. Le vieux, il appelle toujours au mauvais moment>> pensa-t-il furieux en continuant de tapoter sa chaussure sur le côté.

 

 

>Je peux t'aider à vendre ta coc - dit un élève qui eut l'audace de se placer en face de lui.

 

 

Carlos se redressa lentement et se mit à le mitrailler de son regard méprisant, depuis ses chaussures nu-pieds jusqu'à ses cheveux, surpris de le voir, lui.

 

A SUIVRE…

ECRIT PAR PRIVAS_WINNER

 

La fin des cours se présenta, dure et sèche pour les deux amis dont les cœurs et les pensées criaient des mots et des phrases entières que leurs bouches ne laissèrent point sortir. Arthur et Romuald l'avaient remarqué mais restèrent loin de toute tentative d'intrusion. Richard troqua son uniforme scolaire pour le même habit maison que la veille.

 

 

 

 

 

 

 

>Merci - dit timidement Eugénie qui se plaça derrière lui alors qu'il avait tourné dos à l'entrée pour ôter son corsage.

 

 

 

 

 

 

 

Il interrompit son geste, et la chemise non encore dégagée de sa tête et de ses bras, il se retourna.

 

 

 

 

 

Richard : c'est rien - en faisant descendre la chemise sur son ventre presque osseux.

 

 

 

 

 

Elle se retourna pour s'en aller quand il reprit.

 

 

 

 

 

Richard : Ce n'est pas ce que je voulais dire hier, Carlos me mettait la pression et il y a eu un écart entre mes mots et ma pensée - dit-il rapidement pour qu'elle l'entende avant de s'éloigner.

 

 

 

 

 

 

 

Elle poussa un soupir de désolation puis se dirigea vers la sortie comme si elle ne l'avait pas entendu. Richard s'étonna de son comportement. Arthur surgit derrière lui, et lui donna un coup sur la colonne vertébrale.

 

 

 

 

 

 

 

Arthur : Qu'est ce que tu fous ?merde ! - suffisamment bas pour que Richard soit le seul à l'entendre - Au lieu de t'excuser tu te justifies. Tu devrais plutôt inverser les rôles.

 

 

 

Richard : Je ne comprends pas tes dires.

 

 

 

Arthur : il n'y a rien à comprendre. Va t'excuser - reprit-il en le poussant violemment vers la porte de sortie.

 

 

 

 

 

 

 

Il descendit les marches et se pressa derrière d'Eugénie.

 

 

 

 

 

 

 

Richard : Excuse-moi - lança t-il à quelques pas derrière.

 

 

 

 

 

 

 

Eugénie s'arrêta comme si elle répondait à un clic ou clac.

 

 

 

 

 

 

 

Richard : Excuse-moi - reprit-il derrière sa camarade qui maintenant lui faisait face.

 

 

 

Eugénie : …silencieuse, le regard sans surprise.

 

 

 

Richard : Ce n'est pas ce que j'avais voulu dire, je m'excuse. Techniquement c'est toi de m'excuser puisque c'est moi qui ai fauté, je te prie donc d'accepter mes excuses. Je sais que je t'ai blessé et j'en suis profondément désolé, je regrette que tu aies entendu ça.

 

 

 

Eugénie : Attends, tu regrettes que j'aie entendu ça !? Donc tu n'aurais pas ce mal si je ne t'avais pas entendu. Tu ne regrettes rien finalement - en s'énervant.

 

 

 

 

 

 

 

Elle voulut s'en aller mais Richard lui retint instinctivement la main. Il la relâcha aussitôt, gêné.

 

 

 

 

 

 

 

Richard : Ce n'est pas ça. Tu as eu mal, je sais et c'est de ma faute, je n'aurai pas dû dire ce que j'avais dit que tu sois là ou pas. C'est une erreur que je reconnais. Pardonne-moi - le regard tout triste comme un enfant qui s'apprêtait à recevoir une rouste.

 

 

 

Eugénie : C'etait si difficile de mettre ton égo de côté ? - Dit-elle en souriant avec tendresse - Je n'ai rien à te pardonner. Tu ne le pensais pas, je sais, c'est l'essentiel.

 

 

 

 

 

 

 

Ils revinrent tous deux sur leurs pas.

 

 

 

 

 

 

 

Richard : Carlos et moi on discutait d'un autre sujet quand il a tout d'un coup changé de sujet. Il m'a demandé de répondre à une question comme s'il me l'ordonnait. Je me suis énervé et j'ai pas mesurer mes mots avant qu'ils ne sortent. - en montant les marches vers la classe - il y a eu un écart….

 

 

 

Eugénie : Jusque là j'ai compris - coupa Eugénie qui su qu'il allait encore se mettre à expliquer au niveau anatomique son écart de langage - Tu dis qu'il a changé brusquement de sujet ?

 

 

 

Richard : Oui, pourquoi ?

 

 

 

>Richard, - lança Romuald qui s'était installé à quelques mètres de l'entrée de la salle en attendant l'heure du TD du jour - viens s'il te plaît.

 

 

 

 

 

 

 

Il s'excusa auprès de son amie et le rejoignit.

 

 

 

 

 

 

 

Richard : Elle vient à peine de m'excuser et tu me fais quitter notre première conversation ? - murmura t-il en colère en s'approchant de lui.

 

 

 

Romuald : Désolé, je ne savais pas que c'était si important.

 

 

 

Richard : C'est tout ? Tu n'as rien à dire ?

 

 

 

Romuald : Qu'est ce qui t'a pris de te mettre à justifier ton erreur ? Ça ne te ressemble pas - demanda son ami qui avait suivi la scène sans broncher.

 

 

 

Richard : Carlos me l'a conseillé et je trouvais ça logique.

 

 

 

Romuald : Logique ? Reprit-il avec un mélange d'étonnement et de moquerie dans la voix.

 

 

 

Richard : Oui, tu ne peux pas comprendre, tu n'es pas de l'intelligence supérieure - ajouta-t-il sans gêne - C'est vrai qu'il en est un peu la cause.

 

 

 

Romuald : Tu ne vois pas ce que je vois apparemment. Tu devrais le dire aux autres.

 

 

 

Richard : De quoi tu parles ? - intrigué

 

 

 

Romuald : J'ai l'impression qu'il y a des secrets que chacun cache - dit-il en pointant Arthur et Eugénie tour à tour, du menton.

 

 

 

Richard : Euh - très étonné - je vais appeler Eugénie pour que tu dises concrètement ce que tu as à dire.

 

 

 

 

 

 

 

Il se dirigea vers Eugénie qui avait rejoint le fonds de la salle. Arthur s'empressa de rejoindre Romuald qui lui aussi se mit en direction de ses deux camarades.

 

 

 

 

 

 

 

Arthur : Qu'est ce qui se passe ?

 

 

 

Romuald : Je me pose la même question. On le saura bien assez tôt.

 

 

 

Arthur : Hum

 

 

 

Romuald : Richard a changé, Arthur. Il n'est plus le même qu'avant, j'ai l'impression. Il a dit que je n'étais pas de l'intelligence supérieure pour comprendre. Il l'a dit très calmement et naturellement comme s'il le pensait vraiment. Il devient arrogant.

 

 

 

 

 

 

 

Ils rejoignirent les autres et Romuald pouvait deviner qu'ils se demandaient ce qui n'allait pas. Il s'assirent sur les bancs, se faisant face deux à deux.

 

 

 

 

 

 

 

Romuald : Dis aux autres ce que tu viens de me dire.

 

 

 

Richard : Que tu ne peux pas comprendre ?

 

 

 

Romuald : Non avant ça.

 

 

 

Richard : Que c'est Carlos qui m'a conseillé.

 

 

 

Romuald : Je reformule - dit-il en prenant majestueusement la parole - Tout le monde sait que quand quelqu'un fait une bêtise, il présente ses excuses, je me trompe ? - Demanda-t-il sans pour autant attendre une réponse - Carlos, qui se dit intelligent à conseillé à Richard de se justifier plutôt que de s'excuser.

 

 

 

 

 

 

 

Tous regardèrent Richard au même moment.

 

 

 

 

 

 

 

Richard : Il m'a dit de rester moi-même - dit-il en voulant se défendre.

 

 

 

Eugénie : Tu m'avais dit qu'il avait changé brusquement de sujet et t'a posé cette question.

 

 

 

Romuald : Il se…

 

 

 

 

 

Au même instant, il se cogna la main contre le coude d'Arthur et grimaçant sévèrement de douleur.

 

 

 

 

 

 

 

Richard : Qu'est ce que tu as ?

 

 

 

Romuald : Rien - mentit-il.

 

 

 

Richard : Tu avais dit plus de secret - Reprit-il en comprennant que son ami ne disait pas la vérité.

 

 

 

Romuald : Carlos m'a tordu le pouce - finit-il par dire comme un enfant ayant peur de se faire gronder.

 

 

 

>QUOI ? - Hurla Richard qui brusquement se leva furieux.

 

 

 

Eugénie : Richard ! - dit-elle sans lever le ton pour qu'il se calme.

 

 

 

Richard : Tu l'avais vu faire ? Demanda-t-il en s'adressant à Arthur.

 

 

 

Romuald : Non il pouvait pas, il s'est placé d'une manière que personne ne pouvait nous voir. Et puis tu vas faire quoi ? Le frapper ? Tu n'arrives même pas à venir à bout de Sylvestre, sauf quand tu es furieux. Je doute que tu arrives à faire quoi que ce soit à Carlos, même nous trois réunis on ne pourra pas l'égratigner.

 

 

 

Eugénie : Et moi alors ? Je compte pour du vent ? - en se levant et en montrant ses biceps.

 

 

 

 

 

 

 

Richard réprima un rire, tandis que Romuald et Arthur avaient la mine sévère comme s'ils étaient les seuls à saisir la gravité de la situation.

 

 

 

 

 

 

 

Romuald : Il joue à un jeu.

 

 

 

> Il m'a proposé de vendre de la drogue avec lui - lâcha comme une bombe Richard.

 

 

 

 

 

 

 

Un silence de mort plana quelques secondes au dessus des quatres têtes.

 

 

 

 

 

 

 

>Il m'a approché et m'a demandé de l'aider à devenir ami avec Richard, il m'a aussi proposé de me vendre de la cocaïne - lâcha Arthur à son tour

 

 

 

 

 

 

 

Le silence se fit plus pesant.

 

 

 

 

 

 

 

>Il m'avait dit que je lui plaisais le premier jour de sa venue et aujourd'hui il m'a dit que Richard lui parlait tout le temps de moi. Au début j'avais douté mais j'ai fini par le croire. Je me disais que tu étais peut-être plus ouvert avec lui et qu'il te comprenait mieux que nous - dit Eugénie à son tour.

 

 

 

 

 

 

 

Ils se tournèrent tous en direction de Romuald comme s'ils attendaient que lui aussi révèle quelque chose.

 

 

 

 

 

 

 

Romuald : Il ne m'a pas approché et m'a juste tordu le doigt ça se voit pas ? - en agitant sa main dans le vide.

 

 

 

 

 

 

 

Ils éclatèrent tous de rire, ce qui leur permit d'évacuer la tension.

 

 

 

 

 

 

 

Arthur : Il joue à un jeu - devenant aussitôt sérieux.

 

 

 

Eugénie : On sait déjà ce qu'il veut.

 

 

 

>Richard - reprirent-ils tous les trois en chœur...

 

Il y eu un moment de silence. Silence pendant lequel les esprits et pensées erraient à la quête d'une quelconque solution.

 

 

 

Romuald : Il vous manipule pour arriver à ses fins. Il se sert de nos liens et de vos faiblesses. Il utilise ce que vous convoitez pour vous faire changer votre façon de voir les choses. Il propose une chose et s'il voit que la barre est trop haute, il propose une autre chose plus alléchante. Eugénie, - en regardant sa camarade - il t'avait dit qu'il t'aimait et aujourd'hui il t'a parlé en faveur de Richard. Arthur, - en se tournant vers lui - je suis sûr qu'il t'a d'abord proposé de la drogue avant de vouloir se rallier à toi, il voulait des informations sur Richard. Et toi je suis sûr qu'il t'a fait une belle proposition au départ et si tu as refusé, il ne t'a pas laissé partir sans avoir redoré son offre. Tu commences à voir les choses de la même façon que lui, il t'a sûrement montré ou appris quelque chose de nouveau pour te mettre en confiance. C'est typique d'un manipulateur

 

 

 

Tous le regardèrent parler avec assurance.

 

 

 

Romuald : Au début ils parlent longtemps d'eux et au même moment vous posent de petites questions pour vous faire baisser votre garde puis ils vous demandent de parler de vous. Vous vous dites que s'il a parlé de lui c'est certainement qu'il vous faut un peu confiance et que vous devez faire pareil, alors vous dîtes plus qu'il n'en faut. Plus que ce que vous auriez dit s'il vous l'avait demandé d'un trait.

 

 

 

 

 

Eugénie baissa la tête

 

 

 

 

 

Romuald : Ils vous approchent en vous présentant leurs visions, ils ne vous disent pas tout, ils font tout pour vous faire dire ce que vous envisagez dans l'avenir, et dès qu'ils prennent conscience de ça, ils font une liaison avec leurs visions, juste pour vous faire voir les choses d'une autre manière. Et pour se faire aimer, ils vous apprennent de nouvelles choses ou vous rappellent ce que vous savez déjà, mais dont vous n'avez pas forcément conscience. Ils vous font des propositions juteuses et si vous n'y réfléchissez pas en profondeur, vous acceptez.

 

 

 

 

 

Richard baissa la tête comme un enfant prit en flagrant délit.

 

 

 

 

 

Romuald : Ils se servent des liens proches que vous avez, des lieux que vous fréquentez. Ils essaient de faire comme vous, de devenir comme vous et vous vous rendez compte que, bizarrement, vous avez les mêmes loisirs, ils ont la langue bien pendue, ils savent manier les mots. S'ils découvrent que vous avez un faible pour quelqu'un, ils s'en servent. Ils vous complimentent plus que n'importe qui, même plus que vos parents. Ils disent toujours ce qui est vrai dans ce cas là, parce-qu'ils vous ont observé. Ils vous provoquent et analysent vos réactions. Ils sont sur tous les fronts en même temps, ils vous suivent tous de prêts, tout ça pour un seul objectif, leur but.

 

 

 

Arthur baissa la tête à son tour.

 

 

 

 

 

Romuald : Eugénie, excuse-moi de le dire mais tu es la première à flancher, j'en suis sûr. Les filles sont plus facilement manipulables, vous aimez les cartons de compliments. Richard, tu as laissé tes émotions prendre le dessus au lieu de prendre du recul. Arthur, tu l'as apprécié parce-qu'il s'est comporté en caméléon, tu as vu en lui ce que tu vois en Richard. Ils vous a tous manipulé. Il m'a tordu le pouce parce-que j'ai voulu me mettre en travers de son chemin. Carlos est plus dangereux que vous le croyez.

 

 

 

 

 

Il se tut. Tous restèrent silencieux, muets mais pensifs, calmes mais bouillonnants, comme si une révélation leur avait fendu le crâne, comme si un voile était tombé.

 

 

 

 

 

Arthur : Comment tu sais tout ça ?

 

 

 

Romuald : Les films ça aide beaucoup - dit-il en se grattant l'arrière du crâne avec grimace.

 

 

 

Arthur : Vous n'avez pas de télé.

 

 

 

Romuald : Va te faire foutre. Je la regarde chez un voisin - répondit-il en fronçant les sourcils.

 

 

 

Eugénie : On fait quoi maintenant ?

 

 

 

Arthur : On l'arrête.

 

 

 

Romuald : Richard - dit-il à ce dernier qui demeura silencieux, les poings serrés - tu disais qui t'avait fait une proposition, laquelle ?

 

 

 

Richard : … silencieux.

 

 

 

Eugénie : Ne te sens pas coupable de ne pas l'avoir vu venir, nous non plus on ne l'a pas vu venir - en lui caressant le haut de la main.

 

 

 

>Moi si - répliqua Romuald sur un ton calme et maîtrisé.

 

 

 

Richard : Il m'avait proposé trente pourcent sur un million, le prix de la vente d'un kilo de drogue. À mon refus il a explosé le compteur et m'a dit que je garderai l'argent du kilo. Qu'il sera disponible si je veux continuer. Au cas contraire il disparaîtra.

 

 

 

Romuald : Il sait que tu prendras goût à l'argent, tu lui reviendras forcément.

 

 

 

Eugénie : C'est simple, accepte le kilo de drogue, tu me le donnes, je le cache pour toi et à la fin tu lui diras que tu as empoché l'argent alors qu'on la brûlera.

 

 

 

Richard : C'est la première idée qu'il aura. Il se doutera se quelque chose.

 

 

 

 

 

 

 

À cet instant précis, les premiers élèves commencèrent à pénétrer la classe. Plus nombreux que d'habitude. Bientôt la classe ne suffira plus, les quatre amis le savaient.

 

 

 

Ils se séparèrent avec des rires en voyant leur profit qui ne faisait qu'augmenter. Richard rentra chez lui, aida ses frères comme d'habitude et lu le projet de Rolland auquel il ne trouva aucune correction.

 

 

 

 

 

 

 

>Costaud ton truc - avait-il dit à son frère pour l'encourager, à la fin de la lecture.

 

 

 

 

 

 

 

Une journée nouvelle débuta, plus radieuse et plus ensoleillée que la précédente. Richard avait appelé un conducteur de taximoto, il transpirait beaucoup trop.

 

Une nouvelle pensée se mit à germer dans l'esprit de Romuald qui se fit violence pour la repousser et penser à autre chose.

 

Sylvestre, comme à son habitude ne manqua aucune occasion de ridiculiser son camarade. Il l'attaqua là où il savait que ça lui ferait mal, sa condition financière. Pendant la première pause, Carlos discuta longuement avec son cousin. Les quatre amis ne semblaient pas plus soudés qu'il y vingt quatre heures, Richard et Eugénie s'en allèrent chacun de son côté tandis qu'Arthur et Romuald demeurèrent inséparables.

 

 

 

 

 

 

 

Carlos : Pourquoi tu lui cherches tant les poux ?

 

 

 

Sylvestre : Ce lèche-cul m'a humilié à la rentrée, juste parce-qu'il connaissait la réponse à une question que je ne comprenais pas.

 

 

 

Carlos : Tu ne comprenais pas ou tu ne connaissais pas la réponse ?

 

 

 

Sylvestre : Orhh ! Tu ne vas pas recommencer toi aussi - dit-il énervé.

 

 

 

Carlos : C'etait pour rire. Continue !

 

 

 

Sylvestre : Il ne s'était pas arrêté là. Il a fait tout un discours pour une question tout en soulignant que cette question, tout le monde pouvait y répondre. À la fin tout le monde l'avait applaudi et j'étais resté là comme un con toute la journée. Il voulait montrer qu'il était plus intelligent que tout le monde, il se prenait pour le roi.

 

 

 

Carlos : Je ne pense pas que Richard soit comme tu le décris.

 

 

 

Sylvestre : Alors toi, si c'est pour défendre un inconnu plutôt que ton propre cousin, alors je ne vois pas à quoi tu me sers.

 

 

 

 

 

 

 

<<Pff, tout ça parce-que tu as l'impression qu'il veut prendre ta couronne de chef de classe >> pensa Carlos en ricanant intérieurement de dédain.

 

 

 

 

 

Le gardien du temps ne se fit pas prier pour annoncer la deuxième pause.

 

Sylvestre et sa bande sortirent, comme à l'accoutumée, se prendre des menus fast-food. Mirabelle revint sur ses pas après avoir rencontré le regard de Carlos qui lui fit un clin d'œil. Elle s'assit prêt de Richard qui avait son nez dans un livre, à la place vide d'Eugénie.

 

 

 

Il sortit en souriant avec Gédéon qui le suivait comme un valet et son roi _ lui non plus n'avait pas rejoint ses camarades, honteux et peureux de faire face à Sylvestre au mauvais moment .

 

 

 

 

 

 

 

Gédéon : Je ferai tout ce que tu voudras Carlos - dit-il sur un ton de supplications.

 

 

 

Carlos : Calme-toi, j'aurai bientôt une mission pour toi. Va me payer un canette de boisson énergisante chez les bonnes dames.

 

 

 

Gédéon : D'accord. - toujours debout devant lui à attendre de recevoir l'argent de la commande.

 

 

 

Carlos : Tu as attends quoi ? - le regardant avec dégoût.

 

 

 

Gédéon : l'argent - dit-il avant de déglutir.

 

 

 

 

 

Carlos le foudroya d'un regard monstrueux et il s'en alla, sans demander son reste, vers la vendeuse qui n'était qu'à quelques pas.

 

 

 

 

 

>PAS CHEZ CELLE-LÀ - hurla Carlos. SORS DE L'ÉTABLISSEMENT, TU VERRAS UNE BOUTIQUE DANS L'ANGLE. JE VEUX UNE, BIEN FRAÎCHE. JE TE FAIS CONFIANCE POUR LA MARQUE. SI JE N'AIME PAS TU Y RETOURNERAS - Lança t-il en posant un pied sur l'autre et en se mettant à l'aise sur le banc placé contre un mur pas très propre.

 

 

 

 

 

 

 

Il regarda sa montre dorée, la nettoya et enleva quelques grains de sables collés à la semelle de sa nouvelle chaussure, en la tapotant. Au même moment, il se remémora ses ébats sous la couette avec Andrine.

 

 

 

<<La prochaine fois je prendrai plus le temps de lui lécher les nichons. Le vieux, il appelle toujours au mauvais moment>> pensa-t-il furieux en continuant de tapoter sa chaussure sur le côté.

 

 

 

 

 

>Je peux t'aider à vendre ta coc - dit un élève qui eut l'audace de se placer en face de lui.

 

 

 

 

 

Carlos se redressa lentement et se mit à le mitrailler de son regard méprisant, depuis ses chaussures nu-pieds jusqu'à ses cheveux, surpris de le voir, lui.

 

 

 

A SUIVRE…

 

ECRIT PAR PRIVAS_WINNER

 

 

 

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